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Friday, September 27, 2024

Les réfugiés rwandais en RDC et leurs velléités de la balkanisation : un déluge pour l’avenir du pays ?

Que demandent les réfugiés Rwandais en RDC ? Les réfugiés Rwandais en quête des terres ou de refuge ? Comprendre cette nébuleuse sans pour autant répondre à ces questions, c’est comme le faire sans en déduire les dessous des cartes. Pourtant, tomber dans ce piège, c’est une compréhension erronée de la situation.

Depuis leur arrivée sur le sol congolais, les réfugiés rwandais et en particulier les Tutsis ont affiché leur intention de conquérir la RDC. Et pour y arriver ils essaient de « faire feu de tout bois » pour rouler les congolais dans la farine et en fin concrétiser ce vœu. Par moment, ils accusent les Congolais de discrimination, par moment, ils disent être exterminés, par moment, ils revendiquent la nationalité Congolaise… c’est une façon pour eux, de semer la confusion dans le chef des Congolais et tromper la vigilance de ceux pour qui, les yeux sont rivés sur la question.

Autre chose qui fait peur, les réfugiés Tutsis ont noué des liens très étroits avec les rebellions régionales, transrégionales et nationales pour faire valoir leurs revendications. Ça fâche, ça fait peur et ça inquiète. « Personne ne comprend pourquoi et comment, les réfugiés Tutsis, qui sont venus chercher un refuge, prennent les armes contre le pouvoir de Kinshasa ». Malheureusement sous la bénédiction de la communauté internationale. Pour l’heure, la franche des Tutsis qui essaient de s’y impliquer ouvertement, sont ceux vivant à Mulenge au Sud-Kivu, et qui depuis un temps, se revendiquent la nationalité Congolaise, bien que la question fait toujours débat.

En lieu et place d’évoquer cette question, il est plutôt curieux de constater que les efforts colossaux sont faits pour tenter d’ignorer les atrocités sur les civiles en RDC, sous la bénédiction de la communauté internationale… commente le chercheur Charles Onana, dans son ouvrage : « Holocauste au Congo. Finalement, quelle dette payent les peuples congolais vis-à-vis des Banyamulenge en RDC ?

Lire aussi : RDC : SUD-KIVU EN DANGER! UNE ONG AMERICAINE FINANCE LES MILICES BANYAMULENGE

L’épineuse question autour de l’identité des Tutsis en RD Congo

Qui sont ces Tutsis (Banyamulenge) qui, pour chercher à résoudre toutes les questions, font toujours recours aux armes ? Le mal est profond et le problème est complexe. Pour dissimuler l’attention des citoyens congolais, les Tutsis ont tout fait pour falsifier l’histoire, en détruisant les archives, etc.

La réunion des Bami des chefferies de Bafuleros et Bavira du 19 septembre 1966 est claire et révélatrice : « les rebelles venus du Rwanda ont détruit les archives des territoires d’Uvira en menant des raids contre les civils. Les Banyarwandas ou réfugiés tutsis impliqués dans la rébellion congolaise avaient manifestement ciblé les locaux où se trouvaient les archives pour effacer les traces de leur histoire en tant que réfugiés au Congo. A l’arrivée des troupes gouvernementales, ils prennent immédiatement la fuite vers la Tanzanie et le Burundi », notent dans le rapport de la réunion, les Bami Simba (Bafulero) et Kabale Ramba (Baviras).  En conséquence, les données statistiques sur les Banyarwandas disparaissent.

Sans y avoir compris quelque chose en fond, le président Désiré Mobutu signe en 1991, l’ordonnance-loi numéro : 71 /020 du 20 mars 1971 libellée de la sorte : « les personnes originaires du Rwanda-Urundi établies au Congo à la date du 30 Juin 1960, sont réputées avoir la nationalité congolaise à la date susdite »… Une décision impopulaire qui a suscité des remous dans le chef des habitants de la zone. Tout de suite, ils concluent que le président Mobutu avait été induit en erreur par son directeur de cabinet de l’époque, Barthelemy Bisengimana, un Tutsi qui avait réussi à infiltrer la sphère politique de la RDC jusqu’à se faire nommer à poste si stratégique que la direction de cabinet de la présidence.

Oui, parce que la signature en 1991 par le président Mobutu, de l’ordonnance-loi portant octroi collectif de la nationalité congolaise à plusieurs Tutsis, semble en déphasage avec ses décisions antérieures.

En effet, alors qu’il accède au pouvoir le 24 Novembre 1965, Mobutu hérite une situation marquée par une révolte des Tutsis dans l’Est, après que ceux-ci se soient illustrés par les massacres des congolais, le ralliement aux groupes armés déstabilisant la région et beaucoup d’autres atrocités.

Voilà qui le pousse dès sa deuxième année au pouvoir, à diligenter une mission d’enquête dirigée par Albert Teuwen, pour comprendre ce qui s’était passé les années 1964 et 1965 dans l’Est de la RDC précisément dans la province du Kivu. Ladite mission d’enquête aboutit à quatre principales conclusions selon lesquelles :

  1. Entre 1964 et 1965, des troubles ont éclaté entre Rwandais et Congolais à Masisi ;
  2. Une tension continue de régner entre Congolais et Rwandais à Masisi ;
  3. Les congolais craignent d’être écrasés par les Rwandais, ces derniers étant majoritaires dans certains territoires ;
  4. Les Rwandais demandent les droits politiques et la nationalité.

Par ailleurs, la deuxième commission déployée également dans la zone pour tenter de lever l’équivoque autour de la nébuleuse Banyamulenge, est consternée par toutes les déclarations des notables Banyamulenge interrogés pour la circonstance…

Le président de la commission Vangu Mambweni est lui-même consterné et troublé par la situation des Banyamulenge et ne retient plus ses mots : « comment un peuple peut-il s’identifier sous le nom d’une colline comme le prétendent les Banyamulenge, cette autre ‘’race’’ d’imposteurs ! », se désole Mambweni.

Pourtant, dans la culture des peuples et tribus en RDC, chaque peuple s’identifie par la langue, la lignée, la chefferie d’origine, … Mais ce n’est pas le cas pour les Banyamulenge, qui parlent la langue Kinyarwanda, langue du Rwanda. Toutes ces informations ont considérablement énervé les enquêteurs.  Malheureusement, sans n’avoir jamais fourni des preuves qui convainquent qu’ils sont réellement des Congolais, ils continuent jusqu’à preuve du contraire, de se réclamer congolais… 

Aucune mission d’enquête de celles déployées sur le terrain, n’a démontré que les Banyamulenge avaient des pièces d’identité qui approuveraient qu’ils seraient réellement congolais. Même l’historien et linguiste Congolais Kinyalola commente à ce sujet que : « les bureaux de l’Etat civil dans le territoire de la Ruzizi-Kivu ayant été établis par l’arrêté du 23 novembre 1905 du vice-gouverneur général de l’Etat indépendant du Congo, les Tutsis n’avaient ni livrets d’identité, ni autres actes administratifs faisant foi »… Ce qui de facto, vient renforcer les doutes des enquêteurs sur l’appartenance des Banyamulenge à la RDC.

De tous ces faits établis, faut-il encore que Jésus descende du ciel pour démontrer que les Banyamulenge et Tutsis en général ne sont pas des Congolais ? Et, que pense le régime en place sous Tshisekedi, de se pencher sur cette question tout comme Mobutu à son temps ? Car, personne ne peut s’en passer, ce n’est pas aujourd’hui qu’il faut évoquer la question des Tutsis. Elle remonte depuis les années 1905, à l’époque même de l’Etat Indépendant du Congo (EIC).

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Un bémol…

Si, déjà en 1966, le président Mobutu avait pris le courage de diligenter cette enquête, et que, partant de ses quatre conclusions avait pu avoir la température des relations entre Congolais et Tutsis, des dégâts sont responsables les Tutsis dans la région, et la menace à court, moyen et long terme qu’ils représentent pour le Zaïre, pourquoi à seulement une vingtaine d’années, c’est le même Mobutu qui aurait pu prendre le courage d’octroyer la nationalité collective à un danger pour la république ? Voilà qui fâche, interroge et laisse voir en l’agissement de Mobutu, une main extérieure, de quoi clouer et tacher Bisengimana. Mais hélas !

Combat contre l’hégémonie tutsi, Kinshasa a-t-il oublié l’histoire ?

Peut-on dire que les habitudes rebelles, collées aux gènes des Banyarwandas ? Car déjà en 1964, ils sont impliqués dans les troubles et la rébellion qui éclatent au pays. Ainsi, 10 000 de ces réfugiés rejoignent sur ordre du gouvernement provincial du Kivu en collaboration avec la mission d’immigration de la population MIP, le site de Bibwe et 6 000 autres celui de Ihula, ne détenant que trois documents : une attestation d’identité délivrée par le chef de la MIP, un permis de séjour provisoire et un livret congolais portant la mention : refugié Rwandais.

Des années passent, les Tutsis luttent, la question devient de plus en plus complexe, et Mobutu commence petit à petit à se rendre compte de l’ampleur du problème. La situation de guerre de 1994 en déduit une autre éloquence. 

Dans cette affaire, il ne doit surtout pas être une question de complaisance, face à un Congo menacé de renversement. Dans les annales du pays, il est clairement établi qu’après s’être rendu compte qu’aux années 1994, une superposition des réfugiés Hutus et Tutsis s’observait en RDC, le pouvoir Mobutu avait déployé une mission d’enquête (la deuxième après celle de 1966) chapeauté par Vangu Mambweni, se faisant aider par neuf autres pour faire dix, tous venant du cercle présidentiel, soit comme conseillers, soit comme membres du service de renseignement…

Du coup, cette équipe qui descend au Kivu pour je cite : « S’enquérir de la situation qui prévaut dans les régions du Nord et Sud Kivu suite à l’entrée massive des réfugiés rwandais », aboutit à des conclusions qui mettent à nu l’hypocrisie des réfugiés Tutsis rwandais établis au Congo depuis les années 1959 :

« les Tutsis, tous, où qu’ils soient même ceux qui vivent au Zaïre, ont cotisé, pour financer la décision du Front patriotique Rwandais (FPR), de renverser le régime hutu au Rwanda ; les Tutsis qui, tambours battants bousculaient les autochtones du Nord-Kivu pour se disputer les droits politiques et coutumiers, rentrent chez eux au Rwanda  avec Trompettes et arrogance  affichées, l’infiltration du FPR à Goma et de quelques filles entrainées à Nairobi empoisonnent les militaires des forces armées rwandaises FAR refugiés à Goma. Du côté des Tutsis vivant au Zaïre, bon nombre d’entre eux regagnent le Rwanda et y restent.

Certains cachent ou dissimulent leur enthousiasme de peur de perdre leurs avoirs au Zaïre soient déstabilisés. D’autres encore vont au Rwanda en mission exploratoire afin de comparer l’établissement au Zaïre à celui du Rwanda sur le plan purement matériel », conclut le résultat de ses annales, qui reviennent sur le condensé de ladite enquête.

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Des vérités qui effondrent l’âme

Les Tutsis, surtout ceux de Mulenge dits Banyamulenge, ne cessent de surprendre Mobutu. Voilà qui pousse encore Mobutu à se pencher sur la question, jusqu’à charger le comité de sécurité à mener des investigations là-dessus. Ledit comité est alors constitué des magistrats, des commissaires de police, des commandants de gendarmerie, et des chefs de poste du service nationale d’intelligence (SNIP).

Ce comité qui s’aperçoit comme une troisième mission présidentielle déployée dans le Kivu pour scruter la question des Tutsis, aboutit à une autre conclusion selon laquelle : « Les Banyamulenge constituent un volcan en activité sur lequel est assis le peuple zaïrois.  Entendu que tout autochtone ne les accepte pas comme zaïrois car ne s’étant jamais comportés comme zaïrois, sauf pour les naïfs et leurs complices, il est impératif et nationaliste de leur retirer la qualité de zaïrois qu’ils se sont appropriés ».

La question fait débat, Mobutu ne fléchit pas, il veut à tout prix comprendre ce qui se passe autour de la présence des Tutsis au Zaïre. Mais pour autant, les Tutsis ne dorment pas non plus. Voilà que quelques années plus tard, ces Tutsis font alliance avec Laurent Désiré Kabila et le placent à la tête de la rébellion « Alliance des forces démocratiques pour la libération- AFDL ». La rébellion chasse Mobutu et plonge le pays dans un impasse, Kabila lui-même est éliminé par « son fils ? » Joseph Kabila prend le pouvoir durant 18 ans et du coup il s’installe un libre champ d’action des Tutsis en RDC durant une vingtaine d’années ou plus, car Mobutu qui commençait à chercher comment les comprendre, vient d’être chassé avant de mourir au Maroc à Casablanca du cancer de colon. La chute de Mobutu aura donc été une entorse à la lutte qu’il venait d’entamer autour du « danger Tutsi au Zaïre », mais une liesse pour le pouvoir de Kigali qui opère en RDC via ses citoyens Tutsis déployés sur le sol congolais sous forme de réfugiés.

©2023-John TSONGO, LNL News

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