24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

Face à l’échec prévisible du PDL-145T : le gouvernement est appelé à changer de stratégie pour sa relance

Le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T) de la République démocratique du Congo, qui avait suscité tant d’espoirs chez des millions de Congolais vivant principalement en zones rurales, semble aujourd’hui sur une « pente glissante ». L’état d’avancement des travaux sur le terrain est très décevant, voire inexistant dans certaines zones. Pourtant, ce programme se voulait une réponse concrète aux attentes des populations rurales, confrontées à des conditions de vie extrêmement difficiles.

Un programme en panne de financement

La principale contrainte qui paralyse l’exécution de ce programme est liée à la libération des fonds. Le processus, qui semblait bien engagé, est aujourd’hui presque à l’arrêt. Si le gouvernement congolais n’agit pas rapidement pour relancer le programme, la population, notamment celle des zones rurales, risque de perdre confiance en l’Exécutif. Dans ce contexte, l’espoir repose sur l’adoption prochaine du budget au niveau des deux chambres législatives, où l’on espère voir une ligne budgétaire conséquente dédiée à la redynamisation du PDL-145T.

Une coordination qui manque de leadership

En principe, la gestion de ce programme devrait naturellement revenir au « ministère du Développement rural », étant donné que la majorité des actions se déroulent dans les zones rurales. Cependant, dans la réalité, ce ministère semble avoir été relégué au second plan, une décision qui pose question. Le « Comité opérationnel national (CONA) » aurait pu être plus efficace avec une gestion directe par le ministère compétent.

Un autre point critique est le manque total de communication autour du programme. Or, la communication est un élément clé pour assurer la réussite d’un projet. Sans une information claire et continue, les bénéficiaires ne peuvent pas pleinement s’impliquer. Dans ce cadre, le « Service national d’informations rurales (SNIR) », qui relève du ministère du Développement rural, pourrait jouer un rôle central. Ce service est chargé de faire circuler les informations sur les projets de développement dans les provinces, et il pourrait également veiller à ce que les médias respectent les cahiers des charges pour éviter toute désinformation. « Il est donc impératif de réactiver cet outil pour renforcer la visibilité du programme ».

Des infrastructures cruciales pour le succès du PDL-145T

Le ministère du Développement rural doit également jouer un rôle majeur dans l’entretien et la réhabilitation des « voies de desserte agricole », essentielles pour le désenclavement des zones rurales et l’évacuation des produits agricoles. L’Office des voies de desserte agricole (OVDA), créé il y a un an pour remplacer la Direction des voies de desserte agricole (DVDA), est appelé à jouer un rôle central dans le succès du PDL-145T.

Dans le domaine de l’eau potable, l’Office national d’hydraulique rurale (ONHR), qui a succédé au Service national d’hydraulique rurale (SNHR), est chargé de fournir de l’eau potable aux populations via des forages. Toutefois, ce secteur a récemment été entaché par des scandales de surfacturation, ayant entraîné l’emprisonnement de deux anciens ministres, ce qui montre l’urgence de renforcer la « gouvernance du programme ».

>> Lire aussi RÔLE DU PNUD EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Des failles dans la gestion des infrastructures ont également été observées, nécessitant une amélioration de la « gouvernance du PDL-145T ». Si le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a montré de la transparence et a satisfait le gouvernement, certaines Agences locales d’exécution (ALE) ont fait preuve de mauvaise gestion des fonds publics. Cette situation résulte de choix complaisants dans l’attribution des marchés, plusieurs structures soumissionnaires ne remplissant pas les critères requis.

Un changement de stratégie pour sauver le PDL-145T

Face à ces nombreux défis, il devient clair que le gouvernement doit revoir sa stratégie. Le succès du développement de l’arrière-pays, où les populations vivent dans des conditions extrêmement précaires, dépend de la capacité des autorités à repenser ce programme ambitieux. L’avenir de millions de Congolais dépend de cette relance, et un engagement fort des autorités est nécessaire pour ne pas transformer l’espoir en désillusion.

Gédéon Kambale

 LNL News 2024, Tous droits réservés.

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION