Une décision symbolique de l’OIF
Le 24 septembre 2024, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a levé la suspension de la Guinée, imposée suite au coup d’État de 2021. Cette décision a été prise lors d’une session extraordinaire du Conseil permanent de la francophonie (CPF), présidée par Louise Mushikiwabo, la Secrétaire générale de l’organisation. L’OIF a justifié cette levée en exprimant sa “solidarité avec ce pays membre”, tout en soulignant que des progrès sont encore attendus en matière de droits et libertés.
Depuis son arrivée au pouvoir, la junte guinéenne dirigée par Mamadi Doumbouya a pris des mesures répressives, notamment la fermeture de radios critiques et l’interdiction de manifestations anti-gouvernementales. Les disparitions de militants pro-démocratie, comme Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah, soulèvent également des inquiétudes au sein de la communauté internationale.
Promesses électorales et réformes en cours
Quelques jours avant cette réintégration, le ministre des Affaires étrangères guinéen, Morissanda Kouyaté, a présenté devant l’OIF les engagements de son pays. Il a réaffirmé l’organisation d’un référendum constitutionnel avant la fin de l’année 2024, ainsi que la tenue des élections communales, législatives et présidentielles en 2025. Toutefois, ces promesses ont suscité du scepticisme en raison des retards accumulés dans le calendrier électoral.
Morissanda Kouyaté a également annoncé le règlement des arriérés de cotisation de la Guinée à l’OIF, s’élevant à 165 000 euros, signe d’un réengagement financier du pays envers l’organisation.
Un soutien international et un avenir incertain
La réintégration de la Guinée intervient dans un contexte où l’OIF a mis en place un mécanisme de suivi pour les États suspendus, permettant une évaluation progressive de leurs efforts en faveur de la restauration de l’ordre constitutionnel. Conakry bénéficie également de l’accompagnement de l’OIF dans plusieurs réformes clés, comme la rédaction d’une nouvelle Constitution et la régulation des médias.
En janvier 2024, la Secrétaire générale de l’OIF avait rencontré Mamadi Doumbouya à Conakry, marquant un tournant dans les relations entre la Guinée et la communauté francophone. Cet échange avait permis de relancer les discussions sur divers projets culturels, notamment l’extension des Centres de lecture et d’animation culturelle (Clac) dans le pays et le soutien au cinéma guinéen.
Conclusion
La levée de la suspension de la Guinée à l’OIF ouvre la voie à une participation active du pays lors du prochain Sommet de la Francophonie, prévu en France les 4 et 5 octobre. Mamadi Doumbouya pourrait désormais y assister, symbolisant un retour progressif de la Guinée sur la scène internationale malgré les défis internes.
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