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L’extrémisme religieux, un défi interne croissant en Afrique

L’Afrique est aujourd’hui confrontée à un défi de plus en plus pressant : « l’extrémisme religieux ». Alors que les conflits liés à l’ethnicité et à la politique ont longtemps façonné les dynamiques internes du continent, la montée de l’extrémisme religieux marque une nouvelle ère d’instabilité. De Boko Haram au Nigeria à Al-Shabaab en Somalie, ces groupes exploitent les fractures sociales et économiques pour propager la violence et semer la terreur. Ce phénomène, qui touche plusieurs régions stratégiques de l’Afrique, reflète non seulement des réalités locales, mais également des influences mondiales.

L’apparition des mouvements extrémistes en Afrique

Au fil des décennies, l’Afrique a vu émerger plusieurs mouvements extrémistes qui ont marqué profondément l’histoire du continent. Parmi les plus notables, Boko Haram, qui est actif dans le nord du Nigéria et les pays voisins, a utilisé une interprétation radicale de l’islam pour justifier des attaques meurtrières contre des civils et des gouvernements. Al-Shabaab, en Somalie, a quant à lui exploité l’instabilité politique de la région pour établir un réseau bien organisé, opérant également au Kenya et en Éthiopie.

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Ces mouvements ne se limitent pas aux pays de la zone sahélienne ou de l’Afrique de l’Est. En Afrique du Nord, des groupes tels que Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ont utilisé la Libye et l’Algérie comme bases pour mener des attaques à travers le Maghreb et le Sahel. Le Printemps arabe, qui a secoué plusieurs pays en 2011, a par ailleurs laissé un vide sécuritaire que les extrémistes ont rapidement exploité, notamment après la chute de régimes autoritaires comme celui de Mouammar Kadhafi en Libye.

L’émergence et la croissance de l’extrémisme religieux

L’extrémisme religieux en Afrique trouve ses racines dans une combinaison complexe de facteurs. Au cœur de cette dynamique se trouvent des « tensions historiques » autour de la religion, exacerbées par des défis socio-économiques tels que la pauvreté, le chômage et la marginalisation des jeunes. Ces vulnérabilités créent un « terrain fertile » pour les groupes extrémistes qui exploitent le désespoir et la frustration des populations pour recruter et radicaliser.

Les influences externes jouent également un rôle crucial dans cette croissance. Le financement de certains groupes par des acteurs internationaux, notamment du Moyen-Orient, a contribué à l’émergence et à la radicalisation de mouvements extrémistes en Afrique. La diffusion de certaines « idéologies religieuses radicales » par le biais de réseaux transnationaux a également renforcé l’extrémisme, notamment dans des zones géopolitiquement sensibles comme le Sahel et la Corne de l’Afrique.

L’instrumentalisation de la religion dans les conflits africains

L’extrémisme religieux en Afrique ne peut être analysé sans comprendre la manière dont la religion est utilisée à des fins politiques et économiques. Dans de nombreux cas, des leaders extrémistes manipulent la foi pour recruter des combattants ou obtenir un soutien populaire. Par exemple, dans des pays comme le Mali et le Nigéria, les mouvements djihadistes se présentent comme des protecteurs de la foi contre ce qu’ils perçoivent comme des gouvernements corrompus et influencés par l’Occident. Cette instrumentalisation de la religion alimente les conflits en exacerbant les divisions sociales et ethniques.

Cette dynamique n’est pas propre à l’Afrique. Dans de nombreux conflits à travers le monde, la religion a été utilisée comme un « outil de mobilisation politique ». Cependant, en Afrique, la combinaison de la faiblesse des États, des frontières poreuses, et des tensions ethniques latentes a rendu cette instrumentalisation particulièrement destructrice.

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Les liens entre extrémisme et marginalisation économique

L’un des facteurs les plus importants qui contribuent à « l’essor de l’extrémisme religieux » en Afrique est la « marginalisation économique ». Dans plusieurs régions du continent, les jeunes sont privés d’opportunités d’emploi, d’accès à l’éducation et à des services de base. Ces frustrations créent un terrain fertile pour les extrémistes qui exploitent ces sentiments de désespoir pour recruter de nouveaux membres. En Somalie, par exemple, Al-Shabaab recrute principalement des jeunes sans perspectives d’avenir. De même, au Nigeria, Boko Haram cible souvent des communautés pauvres et marginalisées, où les infrastructures gouvernementales sont quasiment absentes. « La promesse d’un avenir meilleur, combinée à la rhétorique religieuse, attire de nombreux jeunes dans les bras des extrémistes ».

Vers une solution : renforcer la gouvernance et promouvoir l’inclusion

Face à la montée de l’extrémisme religieux en Afrique, la réponse des États africains a souvent été militarisée. Toutefois, il devient de plus en plus clair que la seule force militaire ne suffira pas à résoudre ce problème. Il est impératif que les gouvernements africains et leurs partenaires internationaux adoptent une approche plus globale, en s’attaquant aux causes profondes de l’extrémisme. « Cela passe par des politiques inclusives qui réduisent la marginalisation économique, améliorent l’accès à l’éducation, et renforcent la gouvernance locale ». Il est essentiel que les États renforcent leur présence dans les zones vulnérables, non seulement par la sécurité, mais aussi par le développement et la création d’opportunités économiques.

En parallèle, les leaders religieux africains peuvent jouer un rôle crucial dans la lutte contre « l’extrémisme ». En prônant des interprétations modérées de la religion et en travaillant activement pour contrer les récits extrémistes, ils peuvent contribuer à « éroder l’influence des groupes radicaux sur les jeunes et les populations marginalisées ».

L’extrémisme religieux en Afrique est un défi de taille, mais il n’est pas insurmontable. En adoptant une approche holistique qui allie sécurité, développement, et inclusion sociale, l’Afrique peut espérer freiner la progression de ces mouvements radicaux. Il est temps que les États africains, avec le soutien de la communauté internationale, agissent pour protéger leurs populations de cette menace croissante et pour construire un avenir plus stable et prospère.

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