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États fédéraux d’Afrique : monnaie commune, marché commun, banque centrale africaine, et Fonds de solidarité d’Afrique

Avoir l’Afrique constituée par cinq États fédéraux africains avec une monnaie unique, un marché commun, une banque centrale, et un Fonds de solidarité d’Afrique serait un projet audacieux et révolutionnaire, qui réécrirait les règles du jeu pour l’Afrique dans le XXIe siècle. C’est une ambition d’une grande envergure qui enverrait un message fort aux puissances mondiales, en particulier aux États-Unis, à la Chine, à la Russie et à l’Europe. Ce projet représenterait un « changement de paradigme », permettant au continent de s’affirmer face aux grandes puissances tout en rompant avec les schémas de dépendance qui ont marqué son histoire récente du continent africain.

Il est certain que ce projet rencontrerait des résistances de la part des puissances établies, mais il pourrait également ouvrir la voie à une nouvelle forme de coopération internationale, où l’Afrique deviendrait un « acteur clé » dans un monde multipolaire. Cette initiative marquerait une transition décisive dans les relations internationales et économiques de l’Afrique, avec des enjeux profonds pour le XXIe siècle.

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Affirmation de la souveraineté économique et politique de l’Afrique

La création d’une union économique africaine avec une monnaie unique, un marché commun, et un fonds de solidarité enverrait un message clair aux grandes puissances : « l’Afrique est prête à prendre en main son propre destin économique et politique ». Ce projet serait un symbole de « souveraineté renforcée », rompant avec la dépendance vis-à-vis des institutions financières internationales comme le FMI ou la Banque mondiale, souvent perçues comme des « outils de domination économique et politique ». Ce développement signifierait aussi que l’Afrique ne veut plus être vue comme un marché passif ou un réservoir de ressources brutes pour les grandes puissances, mais comme un « acteur majeur de l’économie mondiale ». Cela montrerait que le continent souhaite sortir des rapports de force hérités de la colonisation, pour entrer dans une nouvelle ère de coopération fondée sur l’égalité des partenaires.

Enjeux au XXIe siècle : renforcement de l’intégration et de la résilience africaine

Les enjeux principaux au XXIe siècle pour l’Afrique avec la création d’un tel bloc économique sont multiples :

Résilience économique : Une monnaie unique et un marché commun permettraient de stabiliser les économies africaines, réduisant la volatilité monétaire causée par les fluctuations des devises étrangères comme le dollar ou l’euro. Cela renforcerait la capacité des pays africains à répondre aux crises financières mondiales et à réduire la dépendance aux fluctuations des marchés extérieurs.

Indépendance énergétique et alimentaire : En créant un marché commun, l’Afrique pourrait plus facilement développer des chaînes de valeur locales, notamment dans les secteurs clés de l’agriculture et de l’énergie. Cela permettrait d’améliorer la sécurité alimentaire et énergétique, réduisant ainsi les importations coûteuses en provenance de l’extérieur.

Capacité d’investissement : La création d’une banque centrale africaine et d’un fonds de solidarité pourrait stimuler l’investissement dans les infrastructures (routes, chemins de fer, énergie), un élément clé pour l’intégration économique. Un fonds de solidarité d’Afrique permettrait de répondre aux besoins des pays les plus vulnérables tout en évitant de recourir aux prêts extérieurs onéreux et souvent contraignants.

Poids géopolitique accru : Une Afrique unifiée économiquement et financièrement pourrait devenir un « bloc d’influence géopolitique incontournable ». Cela permettrait au continent de mieux défendre ses intérêts dans les institutions internationales (ONU, G20, FMI) et dans les négociations commerciales mondiales.

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Vers une multipolarité accrue

Avec une monnaie unique et des institutions économiques intégrées, l’Afrique pourrait enfin s’affirmer comme un pôle autonome dans un monde multipolaire, en réduisant les dépendances qui caractérisent aujourd’hui ses relations avec les grandes puissances.

Face aux États-Unis : Le dollar américain domine les transactions mondiales et le système financier international. Cependant, la montée en puissance d’une monnaie africaine « Sankofa » affaiblirait cette suprématie en créant une alternative sérieuse sur le marché des matières premières (pétrole, minerais). L’Afrique pourrait négocier de manière plus indépendante et éviter le piège de la dette en devises étrangères.

Face à l’Europe : L’euro est l’une des principales monnaies de réserve, et de nombreux pays africains sont encore liés au franc CFA, une monnaie coloniale sous contrôle français. Une monnaie unique africaine mettrait fin à cette dépendance historique et offrirait à l’Afrique la possibilité de diversifier ses partenaires économiques. Elle permettrait aussi de revoir les accords commerciaux déséquilibrés qui lient l’Afrique à l’Union européenne.

Face à la Chine : L’influence économique croissante de la Chine en Afrique, notamment via des prêts massifs et des investissements dans les infrastructures, pourrait être mieux encadrée. Avec une monnaie forte et une meilleure coordination des politiques économiques, l’Afrique serait en position de force pour négocier avec la Chine, réduisant le risque de dépendance excessive ou de néocolonialisme économique.

Face à la Russie : Bien que la Russie joue un rôle géopolitique croissant en Afrique, notamment par le biais d’accords militaires et d’alliances politiques, une Afrique unie pourrait mieux encadrer et contrôler ces relations, en veillant à ce qu’elles bénéficient pleinement aux populations africaines.

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Monnaie commune : rivalité ou nouvelle forme de coopération ?

La création d’une monnaie unique « Sankofa » en Afrique serait sans doute perçue comme un défi à l’ordre monétaire international, mais elle ne doit pas nécessairement conduire à une “guerre des monnaies”. Plutôt que de rivaliser directement avec le dollar, l’euro ou le yuan, l’Afrique pourrait chercher à diversifier les échanges mondiaux et à construire des alliances économiques Sud-Sud (Amérique Latine, Asie du Sud-Est, etc.).

Cependant, il est probable que certaines puissances, notamment les États-Unis et l’Europe, voient cette initiative comme une menace à leur domination économique et tentent de saboter ou de contenir cette émergence par divers moyens (sanctions, manipulations économiques, diplomatie coercitive). C’est pourquoi l’Afrique devra se préparer à défendre ses intérêts avec une diplomatie renforcée et des alliances stratégiques intelligentes.

Fonds de solidarité africain : adieu aux aides extérieures ?

La création d’un fonds de solidarité africain, destiné à soutenir les pays membres en difficulté, serait un autre pas vers l’émancipation vis-à-vis des financements étrangers, souvent conditionnés par des exigences politiques. Cela signifierait que l’Afrique pourrait progressivement se détacher des aides internationales et des prêts conditionnés par des institutions telles que le FMI ou la Banque mondiale, qui sont souvent perçues comme des instruments de contrôle néocolonial.

Ce fonds pourrait être alimenté par des contributions des États membres, mais aussi par des taxes sur l’exploitation des ressources naturelles et des redevances sur les multinationales opérant en Afrique. Cela donnerait aux pays africains une plus grande autonomie financière, leur permettant de mettre en place des politiques de développement adaptées à leurs besoins, sans subir les ingérences des bailleurs de fonds internationaux.

Didier Sangara

© 2024 – LNL News

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