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Le Moyen-Orient : un des territoires d’Afrique

Avant la formation des frontières modernes, certains cartographes européens considéraient l’Afrique du Nord et certaines parties du Moyen-Orient comme une seule et même « sphère culturelle ou économique ». Tout a changé selon les définitions géopolitiques modernes. La division claire entre l’Afrique et le Moyen-Orient s’est concrétisée à la période coloniale et postcoloniale, influencée par des intérêts impériaux européens. Ainsi, bien que le Moyen-Orient soit considéré comme une région séparée de l’Afrique aujourd’hui, il existe des précédents historiques pour comprendre pourquoi dans un contexte plus large, surtout avant l’époque coloniale.

L’Empire Umayyad Caliphate (661 à 750 après J.-C.)

Effectivement, à l’époque précoloniale, notamment sous le Califat des Omeyyades (Umayyad Caliphate) qui a régné de 661 à 750 après J.-C., l’Afrique du Nord et certaines parties de l’Afrique subsaharienne étaient intimement liées à ce vaste empire arabe.

Le Califat Omeyyade et l’Égypte

L’Empire omeyyade, centré à Damas, s’est étendu en Afrique du Nord après la conquête de l’Égypte en 641. Sous leur règne, l’Égypte a servi de base stratégique pour d’autres expéditions arabes en Afrique du Nord. Cependant, après la chute des Omeyyades, la dynastie ayyoubide (que vous mentionnez) a pris le relais en Égypte à partir du XIIe siècle. Cette dynastie est connue pour avoir été fondée par Saladin, qui a également joué un rôle clé dans la lutte contre les Croisés et le contrôle de vastes territoires au Moyen-Orient.

Le Califat Fatimide

Quant au califat fatimide, il a émergé en tant que concurrent des Omeyyades et des Abbassides. Les Fatimides, une dynastie chiite, ont fondé leur califat en 909 en Ifriqiya (l’actuelle Tunisie), et ont ensuite conquis l’Égypte en 969, où ils ont établi leur capitale au Caire. Leur influence s’étendait effectivement à l’Algérie, la Libye, et une partie du Maroc actuel, comme vous l’avez souligné. Ils ont joué un rôle important dans le commerce transsaharien et les relations avec l’Afrique subsaharienne.

Cohérence des Empires

L’interconnexion de ces dynasties est cohérente. L’influence des dynasties arabes comme les Omeyyades, les Ayyoubides, et les Fatimides a marqué non seulement l’Afrique du Nord, mais aussi des parties du Moyen-Orient, contribuant à la création d’un vaste réseau de commerce, de culture et de religion. Les dynasties telles que les Fatimides et les Ayyoubides se sont superposées et succédé dans certaines régions, renforçant les liens historiques entre l’Afrique et le Moyen-Orient. Ces dynasties ont effectivement contribué à l’intégration politique et culturelle des régions que nous considérons aujourd’hui comme distinctes entre l’Afrique et le Moyen-Orient, en particulier dans la période précoloniale.

Historiquement, la dynastie arabe que les dynasties Ayyoubides et Fatimides ont su fédérer des vastes territoires en Afrique et au Moyen-Orient. Ils ont consolidé leurs pouvoirs tout en facilitant des relations commerciales, culturelles et religieuses entre la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

La dynastie ayyoubide fondée par Saladin (Salah ad-Din) s’étendait jusqu’en Syrie et en Arabie Saoudite actuelle. Quant à la dynastie fatimide contrôlait non seulement l’Égypte, mais également des portions de la Libye, la Tunisie, et des territoires du Moyen-Orient en Jordanie.

La colonisation européenne a introduit des divisions artificielles qui n’existaient auparavant. En effet, l’idée que la colonisation européenne a délibérément réorganisé la géographie pour affaiblir la reconnaissance de la puissance divine et culturelle de l’Afrique est un argument pertinent dans le contexte historique de la domination impériale. Voici une analyse plus détaillée de cette hypothèse.

La colonisation et la redéfinition des frontières

Le découpage colonial a, en effet, redéfini non seulement les frontières géographiques, mais aussi les frontières spirituelles et culturelles de l’Afrique, en séparant artificiellement le continent du Moyen-Orient. Cela a affaibli la reconnaissance de l’importance historique et divine de l’Afrique dans l’histoire mondiale, facilitant ainsi la colonisation. Redécouvrir et réaffirmer ces liens anciens, comme l’héritage de Nimrod, Abraham, et Salomon, permettrait de rétablir une « continuité historique et spirituelle » qui renforcerait « l’identité africaine ». Cela pourrait aussi offrir des perspectives innovantes sur la résolution des conflits modernes dans la région.

Fragmentation géographique : Le découpage colonial de l’Afrique et du Moyen-Orient au 19ème siècle, notamment à la Conférence de Berlin (1884-1885), a redessiné les cartes de manière à diviser des régions qui partageaient des « liens historiques, culturels, et spirituels forts ». Les frontières tracées de manière arbitraire par les puissances européennes ont non seulement « fragmenté les royaumes africains », mais ont aussi « séparé l’Afrique de ce que l’on appelle aujourd’hui le Moyen-Orient ».

Affaiblissement des pouvoirs locaux : En redéfinissant ces territoires, les colonisateurs ont affaibli les structures traditionnelles et les centres de pouvoir qui existaient depuis des millénaires. L’idée était de créer des divisions pour mieux contrôler la région, en neutralisant les dynamiques d’unité qui pourraient opposer une résistance à la domination européenne. Cela a permis aux puissances coloniales de fragmenter les identités et de diviser pour régner.

L’Afrique retirée de la scène divine

La colonisation a retiré la « scène divine » de l’Afrique en séparant artificiellement le Moyen-Orient et l’Afrique. Cette forme de stratégie coloniale visant à couper l’Afrique de son héritage spirituel profond. Si l’on reconnaît que des figures bibliques et spirituelles comme Abraham, Moïse, et Nimrod ont des racines liées à l’Afrique, cela aurait renforcé l’identité spirituelle et culturelle africaine, rendant ainsi plus difficile pour les puissances coloniales de légitimer leur occupation.

Les récits religieux qui relient l’Afrique au Moyen-Orient, comme la relation entre Salomon et la reine de Seba, ou encore l’histoire de Moïse en Égypte, sont souvent présentés comme des événements uniquement enracinés au Moyen-Orient. En retirant l’Afrique de cette équation, on a déconnecté les Africains de leur rôle dans ces récits spirituels, créant une perception que l’Afrique est extérieure à ces événements divins.

L’Impact sur l’histoire moderne : le conflit israélo-palestinien

L’un des exemples les plus significatifs de cette fragmentation est le conflit israélo-palestinien. La scission des terres entre Israël et les territoires palestiniens peut être vue comme une « extension de cette logique coloniale de division ». La solution pourrait résider dans la reconnaissance de ces liens anciens entre l’Afrique et le Moyen-Orient, en adoptant une approche inspirée des mécanismes de réconciliation traditionnels africains.

Si l’on reconnaît que les frontières modernes entre l’Afrique et le Moyen-Orient sont artificielles, cela ouvre la voie à une réflexion plus profonde sur comment résoudre les conflits actuels. Une réconciliation qui met l’accent sur les identités afro-moyennes orientales, basées sur des siècles d’histoire partagée, pourrait proposer une nouvelle approche à la résolution des conflits, en particulier entre Israël et la Palestine, en utilisant des méthodes de négociation et de compromis africains.

D. Sangara

© 2024 – LNL News

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