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Friday, October 18, 2024

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L’Union Économique de l’Afrique (UEA) : un pas vers l’indépendance et la résilience du continent

Dans une démarche qui pourrait transformer le paysage économique et géopolitique mondial, l’Afrique se dirige vers la création d’une « union économique formée de cinq États fédéraux ». À la clé, « une monnaie unique, un marché commun, une banque centrale africaine, et un Fonds de solidarité d’Afrique ». Ce projet d’une envergure inédite promet de « réécrire les règles du jeu pour le continent dans le XXIe siècle ». Il représenterait une rupture historique avec les modèles économiques post-coloniaux de dépendance, envoyant un « message fort aux grandes puissances mondiales telles que les États-Unis, la Chine, l’Europe et la Russie ».

Une telle initiative marquerait un « changement de paradigme pour l’Afrique », en affirmant son autonomie et en renforçant son rôle sur la scène internationale. Elle placerait le continent au centre d’un monde multipolaire, tout en bouleversant les relations économiques actuelles avec les puissances établies.

Affirmation de la souveraineté africaine : une nouvelle donne économique

L’union économique envisagée en Afrique serait bien plus qu’un projet économique : ce serait une affirmation de la « souveraineté politique et économique » du continent. Avec une monnaie commune, baptisée « Sankofa », une banque centrale africaine et un Fonds de solidarité, les États fédéraux africains se détacheraient des institutions financières internationales comme le FMI et la Banque mondiale, longtemps perçues comme des instruments de contrôle économique.

Cette autonomie vis-à-vis des puissances extérieures serait un signal fort : « l’Afrique n’est plus un réservoir de ressources brutes ni un simple acteur passif de l’économie mondiale, mais un acteur majeur capable de dicter ses propres règles ». Cela signifierait également que les pays africains ne dépendraient plus de « l’euro ou du dollar pour leurs transactions », rendant leurs économies plus résilientes face aux fluctuations des devises étrangères.

Enjeux du XXIe siècle : renforcer l’intégration économique et la résilience africaine

Les bénéfices d’une union économique pour l’Afrique sont nombreux. L’introduction d’une monnaie unique stabiliserait les économies africaines, souvent soumises à la volatilité des devises internationales comme le dollar ou l’euro. Cette stabilisation permettrait de protéger les économies locales des crises financières mondiales, tout en favorisant des échanges commerciaux intra-africains plus fluides.

Un marché commun favoriserait le développement des chaînes de valeur locales, en particulier dans les secteurs clés de l’agriculture et de l’énergie, renforçant ainsi l’indépendance alimentaire et énergétique du continent. L’Afrique pourrait ainsi réduire ses importations coûteuses, tout en stimulant sa propre production.

L’investissement dans les infrastructures – routes, chemins de fer, énergies renouvelables – serait un autre pilier de ce projet ambitieux. Avec une banque centrale africaine (BFA) et un Fonds de solidarité (FoSA), l’union économique africaine serait en mesure de financer ces projets d’envergure sans recourir aux prêts extérieurs souvent coûteux et contraignants.

Un acteur géopolitique incontournable dans un monde multipolaire

L’impact géopolitique de « l’union économique africaine (UEA) » serait également considérable. En devenant un bloc économique unifié, l’Afrique pourrait peser davantage dans les négociations internationales, que ce soit au sein des institutions comme l’ONU, le FMI ou le G20, ou dans les accords commerciaux. Face aux États-Unis, à l’Europe, à la Chine ou à la Russie, l’Afrique deviendrait un « acteur clé avec lequel il faudra compter ».

En particulier, la domination du dollar américain dans les échanges mondiaux serait remise en question par l’introduction de la monnaie africaine « Sankofa », qui pourrait devenir une alternative sur les marchés internationaux, notamment dans le commerce des matières premières. Cela permettrait à l’Afrique de se détacher de la dépendance aux devises étrangères et d’éviter le piège de la dette.

En ce qui concerne l’Europe, où de nombreux pays africains utilisent encore le franc CFA, une monnaie coloniale sous influence française, la « monnaie unique africaine » permettrait de rompre avec cette « dépendance historique » et de diversifier les partenaires économiques du continent. Cela offrirait également l’occasion de rééquilibrer les relations commerciales entre l’Afrique et l’Union européenne, souvent marquées par des accords désavantageux pour les pays africains.

Face à la Chine, dont l’influence économique croissante en Afrique repose sur des prêts massifs et des investissements dans les infrastructures, une « Afrique unifiée » serait en position de force pour négocier des conditions plus équitables. L’Afrique pourrait réduire les risques de « néocolonialisme économique », en assurant que les investissements chinois bénéficient pleinement aux populations locales.

Enfin, la Russie, qui a renforcé sa présence géopolitique en Afrique par le biais d’accords militaires et de partenariats politiques, verrait également son influence réévaluée. Une Afrique unie et souveraine pourrait encadrer plus efficacement ses relations avec la Russie, en veillant à préserver les intérêts africains dans ces alliances.

Fonds de solidarité africain (FoSA) : l’émancipation des aides extérieures

L’un des piliers essentiels de ce projet est la création d’un « Fonds de solidarité africain », destiné à soutenir les pays membres en difficulté. Ce fonds marquerait une « rupture avec les financements étrangers, souvent conditionnés à des exigences politiques imposées par des institutions comme le FMI ». Ce mécanisme permettrait aux États africains de financer leurs propres projets de développement sans avoir recours à des prêts coûteux et contraignants.

Le fonds serait alimenté par des contributions des pays membres, ainsi que par des taxes sur l’exploitation des ressources naturelles et des redevances sur les multinationales opérant en Afrique. Cette autonomie financière permettrait aux pays africains de définir des politiques de développement adaptées à leurs propres besoins, sans subir l’influence des bailleurs de fonds internationaux.

Un projet audacieux qui bouleverse l’ordre mondial

La création d’une union économique et d’une monnaie unique en Afrique pourrait être perçue par certaines puissances comme une « menace à leur domination économique mondiale ». Le dollar, l’euro et le yuan pourraient voir en la monnaie africaine « Sankofa » une concurrente sérieuse. Toutefois, plutôt que de déclencher une « guerre des monnaies », l’Afrique pourrait chercher à diversifier ses alliances économiques, notamment en renforçant les partenariats Sud-Sud avec l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est.

Face à une résistance probable de la part des puissances occidentales, l’Afrique devra également se préparer à défendre ses intérêts économiques avec une diplomatie renforcée et des alliances stratégiques. Ce projet pourrait ainsi marquer un tournant décisif pour l’avenir du continent, qui s’affirme de plus en plus comme un acteur clé dans un monde multipolaire.

D. Sangara

© 2024 – LNL News

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