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Friday, September 27, 2024

Afrique : le chinois Gotion High-Tech tourne le dos à la RDC et va au Maroc pour implanter l’usine de batteries électriques

Les discussions entre le fabricant chinois des batteries électriques Gotion High-Tech Co. et le Royaume de Maroc se portent en merveille sur l’implantation dans un avenir tout proche d’une usine de fabrication et de raffinerie de lithium brut, cobalt ou le manganèse composant les batteries électriques.

Cette implantation va coûter 65 milliards de dirhams (6 milliards d’euros). Le protocole d’accord envisage la première usine de batteries pour véhicules électriques en Afrique, d’une capacité annuelle de 100 gigawatts, soutenue par un investissement de 6 milliards d’euros (6,4 milliards de dollars). Le chino-européen Gotion est l’un des 10 plus grands fabricants de batteries au monde et est coté à la fois à la Bourse de Shenzhen en Chine et à la Bourse de Zurich en Suisse.

Accélération du projet

Le Maroc accélère sur la mobilité électrique. Un mémorandum d’entente a été signé entre Mohcine Jazouli, le ministre délégué marocain de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des Politiques publiques, et les dirigeants de l’entreprise Gotion High-Tech spécialisée dans les solutions numériques et basée dans la ville orientale de Hefei en Chine. Cette future installation affichera une « capacité de production pouvant atteindre 100 GWh/an ». Cet investissement devrait permettre également la création de 25 000 emplois selon l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations. Tinci Materials Technology, une société chinoise spécialisée dans la fabrication de matériaux pour « batteries lithium-ion fournisseur d’électrolyte et de produits chimiques d’électrolyte pour les batteries au lithium, prévoit d’investir plus de 2,7 milliards de DH dans une usine au Royaume du Maroc. Le Maroc dispose de ressources nécessaires en phosphates et la construction de cette usine l’aidera à mieux servir et exploiter le marché européen.

Le chinois mise sur ses 280 M$ au Maroc

Cette entreprise dont le chiffre d’affaires est de 3 milliards de dollars a annoncé un investissement de 280 millions de dollars au Maroc, qui « possède de riches ressources en roche phosphatée, une bonne situation géographique, un environnement politico-économique stable et des politiques de commerce extérieur favorables ». C’est sa filiale de Singapour qui se chargera de la construction de cette méga usine. Le chiffre d’affaires de Tinci a plus que doublé l’année dernière en raison de sa forte demande. Les revenus provenaient de l’activité des matériaux pour batterie au lithium ont présenté 93% au total. Le bénéfice net de Tinci a augmenté de près de 160% pour atteindre environ 5,7 milliards de yuans (789,7 millions de dollars).

Ce que gagne le Maroc

Plusieurs constructeurs automobiles de voitures électriques dont Tesla, Volkswagen, Nasser Bouchiba et plusieurs autres ont décidé de migrer des « véhicules de la gamme standard », vers les « batteries Lithium Fer Phosphate (LFP). Les nouveaux modèles de véhicules de la marque Volkswagen (VW) seront équipés des batteries standard au lithium phosphate de fer en provenance du Maroc. « Les batteries LFP à base de phosphate sont moins chères, plus sûres et durent plus longtemps que leurs homologues à base de cobalt. L’utilisation croissante des batteries LFP favorise le Maroc pour la production de batteries pour véhicules électriques » a rassuré Middle East Institute dans son rapport publié en août 2022.

La RDC et son ambition aux oubliettes ?

L’Afrique en général nourrit l’ambition de capter une bonne part du marché des batteries et voitures électriques ; la République démocratique du Congo n’est pas du reste. Le premier ministre Sama Lukonde a présidé en mars dernier à Kinshasa la cérémonie de signature de l’accord-cadre relatif à la création d’une zone économique spéciale (ZES) dédiée à son ambitieux projet de production de batteries et de véhicules électriques. Les minerais qui entrent dans la dynamique de ce méga projet sont notamment le Cobalt, le Cuivre, le Lithium, le Manganèse, des matières que la RDC partage aussi avec la Zambie.

En tant que « pays solution » au regard de sa biodiversité et ses minerais stratégiques qui entrent dans la fabrication des batteries électriques, des énergies renouvelables, des voitures électriques, la République Démocratique du Congo s’est donnée comme ambition de développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques et des véhicules électriques.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL NEWS

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