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Friday, September 27, 2024

Al-Mangoush, l’agneau sacrifié dans la démarche de la diplomatie libyenne de demander la main de l’Etat hébreux ?

Les choses sont devenues de plus en plus confuses et l’embarras s’est en plus installé après une réunion secrète à Rome dans la capitale italienne le 26 août dernier entre les diplomates (israélien et libyen). Quelques heures après, à Tripoli, les retombées ont commencé à se produire. La résidence du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah a été la cible d’une attaque violente pendant que Najla Al-Mangoush, la ministre des affaires étrangères a été limogée après des révélations sur cette rencontre secrète avec Eli Cohen homologue israélien des affaires étrangères.

Vive tension…

Après cette rencontre imprévue, une série des manifestations fortuites a été organisée devant les bureaux du Ministère des affaires étrangères. Routes bloquées, pneus en feu sur la chaussée, la maison du Premier ministre attaquée ; une véritable vive tension. L’annonce dimanche 28 août, de la rencontre entre la chef de la mission diplomatique libyenne Najla Al-Mangoush et son homologue israélien Eli Cohen, a provoqué une réaction violente. La déclaration enthousiaste du ministère israélien des Affaires étrangères fait écho à la réunion “sans précédent” tenue à Rome la semaine dernière “dans le but d’examiner la possibilité d’une coopération et de relations entre les pays ainsi que la préservation du patrimoine de la communauté juive thaïlandaise libyenne“.

Cependant, comme la Libye ne reconnaît pas l’existence d’Israël et que la normalisation des relations avec l’État juif du pays implique des sanctions pénales, la réunion s’est tenue en secret à Tripoli et n’a pas attiré l’attention des Libyens. Et cette information évoque des émotions.

Une réunion accidentelle et informelle

Cette rencontre entre les deux diplomates ne représente en rien la politique de la Libye qui nie de reconnaitre l’existence de l’Etat hébreux. Le Conseil présidentiel libyen a demandé au Premier ministre, Chef du gouvernement d’Union nationale, Abdelhamid Dubeiba, de “clarifier”  en toute urgence les contextes dans lesquels s’est tenue cette réunion qui ne reflète pas la politique étrangère de l’État libyen. La ministre des Affaires étrangères a immédiatement répondu, affirmant que « c’était une réunion informelle accidentelle qui a eu lieu lors de la rencontre avec son homologue italien Antonio Tagjani et qui n’a pas été accompagnée d’aucune  autre discussion, accord ou consultation”, a-t-elle affirmée avant son limogeage. Mis à part les détails, il n’y a pas de réponse convaincante.

Dans la soirée, de nombreux manifestants se sont rassemblés devant le siège du ministère à Tripoli, réclamant “le renversement du gouvernement”. Plus à l’est de la capitale, un autre groupe s’est formé et a incendié la résidence officielle du Premier ministre Dbeiba.

De nombreuses manifestations ont été organisées à Tadjoura, Zaouia et dans plusieurs autres grandes villes de l’ouest de la Libye. Le Premier ministre, en difficulté, a finalement décidé de suspendre Mangoosh ce soir-là, annonçant qu’elle faisait l’objet d’une « enquête administrative ». Il est même sorti lundi de l’ambassade palestinienne à Tripoli pour annoncer officiellement son « renvoi ». Elle a été dépêchée vers la Turquie  à bord d’un avion du gouvernement libyen, tel que les précisent les médias.

Le gouvernement pris dans son propre piège ?

Après le limogeage brusque de la cheffe de la diplomatie libyenne, Al-Mangoush les réactions sont tombées de partout. C’est le cas de Jalel Harchaoui, chercheur associé au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies. Celui-ci estime que le premier ministre était bien au courent de la tenue de cette réunion. Il estime en outre que le gouvernement devrait endosser la faute et acceptée la démarche qu’elle a confié à Al-Mangoush. «  Il ne fait aucun doute que le premier ministre était au courant de la rencontre » affirme-t-il.  «  Le premier ministre dont le mandant a expiré depuis 2021 a déjà envoyé des signaux de son intention d’engager un dialogue avec Israël. Il essaye activement de plaire aux pays étrangers pour se maintenir au pouvoir »  a-t-il ajouté. 

Bien qu’Israël et les pays arabes n’entretiennent pas de liens formels, la réunion n’est pas non plus surprenante pour les observateurs des relations israélo-arabes.

La réaction dans les rues de Libye, suivie du licenciement de Mme Mangoush et de sa fuite vers la Turquie, ont fait de cette nouvelle un échec total de la diplomatie israélienne. “Ce qui est choquant, c’est que cela ait été officiellement fait“, a souligné Harchaoui.

Le mépris était si grand que dans un deuxième communiqué de presse publié moins de 24 heures après le premier, le Département d’État a clairement indiqué que la fuite des négociations n’était pas de sa faute.

Cependant, des responsables gouvernementaux ont accusé le ministre d’« amateurisme » dans les médias israéliens. Ce type de pratique s’inscrit dans une certaine continuité. La prétendue réunion secrète entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Mohammed Ben Salman à Riyad en novembre 2020 a été révélée dans les médias à l’époque, mais la diplomatie saoudienne l’a démentie.

©2023-Paulin AGANZE, LNL NEWS

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