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Friday, September 27, 2024

Algérie : Réélection de Tebboune : Un Triomphe terni par la faible Participation

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a été réélu le samedi 7 septembre 2024 pour un second mandat avec un résultat écrasant de 94,65 % des voix, totalisant 5 329 253 suffrages sur les 24,351 millions d’inscrits. Cependant, ce score impressionnant est tempéré par un taux de participation particulièrement faible. Selon les chiffres avancés, environ 23 % des électeurs seulement ont pris part au vote, bien en deçà des 48 % annoncés initialement par l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).

Concurrence modeste et abstention massive

Les deux principaux concurrents de Tebboune, Abdelaali Hassani du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), ont obtenu respectivement 3,17 % et 2,16 % des voix. Avec une participation réduite, marquée par un boycott massif, la légitimité du scrutin est remise en question, malgré la victoire annoncée. Plus de 18 millions d’électeurs auraient ainsi choisi de ne pas se rendre aux urnes.

Une campagne sans enjeu

Abdelmadjid Tebboune, conscient de son avantage, a mené une campagne minimaliste, se contentant de quatre meetings dans les villes de Constantine, Djanet, Oran et Alger. Son succès était en grande partie prévisible dès l’annonce de l’anticipation de l’élection en mars dernier, avançant le scrutin à septembre 2024 au lieu de décembre. Cette décision avait pour objectif de maximiser la participation, arguant que les Algériens, plus reposés après les vacances d’été, seraient plus enclins à voter. Hélas, le faible taux de participation observé a révélé le désintérêt persistant de la population.

Contestations et critiques

La veille de l’annonce officielle des résultats, la campagne de Hassani Cherif a critiqué l’Anie pour sa gestion du scrutin, dénonçant des “pressions” et des “manipulations” visant à gonfler artificiellement le taux de participation. L’utilisation du vote par procuration a été particulièrement pointée du doigt, ainsi que la réticence à fournir des procès-verbaux de dépouillement aux représentants des candidats.

Une légitimité en question

Mal élu en 2019 avec seulement 39,83 % de participation, Tebboune avait fait de la mobilisation des électeurs une priorité pour renforcer la crédibilité de son second mandat. Pourtant, l’engouement espéré n’a pas eu lieu. Les faibles chiffres de participation traduisent un désaveu de la population, marquant une rupture avec les ambitions affichées par le président sortant.

Un pouvoir verrouillé

La réélection de Tebboune s’inscrit dans un contexte où les voix discordantes ont été étouffées. Contrairement à 2019, où les manifestations du Hirak avaient mis en cause la légitimité de l’élection, cette fois, toute contestation semble avoir été muselée. Certains partisans du président sont allés jusqu’à qualifier ceux qui appelaient à l’abstention de “terroristes” ou “ennemis de la nation”, écartant toute possibilité de dissidence.

Conclusion : un mandat fragile

En dépit de son large score, Abdelmadjid Tebboune commence ce second mandat avec une base fragilisée. Le manque d’engagement populaire, symbolisé par la faible participation, renforce l’idée d’un président élu dans l’indifférence générale. La suite de son quinquennat s’annonce sous haute tension, dans un contexte où la légitimité du pouvoir reste largement contestée.

Odon Bulamba

LNL News

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