24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

Angola : Privatisation des entreprises de l’Etat, opportunité ou brèche d’enrichissement des détenteurs du pouvoir ?

A qui profite le programme de privatisation des entreprises angolaises ? La question semble ne pas enchanter l’opinion angolaise, mais le gouvernent se défend et rassure. Mais cela n’empêche pas à l’opinion angolaise de dénoncer le fait que la liste des nouveaux dignitaires des entreprises et firmes publiques, sont pour la grande part, soit constituée des consuls honoraires, quelques entrepreneurs étrangers et des hommes d’affaires angolais ayant leurs entrées à la présidence, soit dans le MPLA, partit au pouvoir, tirant entre autre profit « de leur proximité avec le gouvernement du président ».

Avec son vaste programme de privatisation, l’Angola a, via son président, accordé une vaste faveur à ses proches. La privatisation des entreprises et firmes publiques a souvent été un moyen pour un gouvernement ou un Etat, de gouter de l’expérience de la politique de gestion de certains citoyens. Mais les conséquences négatives et  positives de cette façon de gérer, ont toujours été décryptées avec subjectivité.

En outre, cette expérience a plusieurs fois selon des experts économistes, démontré des limites, dans le sens où elle permet aux plus riches de le devenir davantage et aux pauvres de le devenir encore plus davantage, en mettant en mal la classe moyenne. Derrière chaque privatisation, se cache toujours une poche de disparité entre les différentes couches de la population, se cachent un danger de paupérisation…

L’Etat Angolais semble n’avoir pas tenu compte de cette réalité, qui risquerait de le rattraper. En effet, le pays a opté pour la privatisation de 94 entreprises. Celles-ci sont concernées par ce programme, mis en œuvre entre 2019 et 2022.

Mais ce qui semble énerver l’opinion Angolaise, c’est que le gouvernement n’ait fait aucunement mention à certains des actionnaires de ces firmes, seuls 73 ont été récemment mis à la connaissance du public. Deuxième bémol, « plusieurs sociétés dirigées par des fidèles du président angolais João Lourenço et de son prédécesseur ont remporté les appels d’offres encadrant la première salve de privatisations des actifs de l’Etat angolais ». Plus encore, « plusieurs firmes détenues par des entrepreneurs proches du parti au pouvoir ont remporté en janvier 2022, les appels d’offres encadrant les privatisations, publiés en août 2019 ». De ce fait, l’opinion semble regretter que la plupart de ceux qui ont gagné l’appel d’offre, soient des hommes d’affaires angolais ou étrangers, des anciens councils, « tirant profit de leur proximité avec le gouvernement du président ».

En outre, en dépit des critiques tendant à contester la décision du gouvernement, les autorités trouvent à justifier. En effet, pour eux, ce programme (le Programa de Privatização « PROPRIV ») a permis à l’Etat Angolais de générer un gain allant jusqu’à 954 milliards de kwanzas, 1,7 milliard de dollars, à en croire Vera Esperança dos Santos Daves de Sousa, la ministre des finances, dans sa communication du 9 mai 2023. L’avis de la ministre, semble aussi celui du conseil économique près le président de la République, conseil créé par un décret présidentiel en septembre 2020, animé par « 45 spécialistes nommés et consultés par le président sur les questions économiques et sociales ».

Que se cache-t-il derrière ce programme de privatisation ? Aider le pays, enrichir les autorités ? Paupériser la population ? Cette privatisation était-elle une urgence ? Autant de questions sans réponses, mais qui valent quand-même d’être posées.

©2023-John TSONGO, LNL News

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION