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Friday, September 27, 2024

Au Mali, la rébellion touarègue en quête de soutiens pour reprendre Kidal

Depuis que l’armée malienne a pris possession de Kidal, les troupes du CSP ont été obligées de se replier. La défaite a été incontestable : les forces maliennes, soutenues par les mercenaires du groupe Wagner, ont repris la ville sans combat au sol, après seulement quelques jours de raids aériens. Le CSP a été surpris par la manière dont l’armée malienne s’est développée grâce aux accords conclus par les autorités de transition, y compris avec la Russie, et a été confronté à une guerre inhabituelle à laquelle il n’était pas prêt.

La principale coalition de la rébellion, connue sous le nom de Cadre stratégique permanent (CSP), critique le fait que la communauté internationale reste silencieuse quant à la situation au Mali et à la reprise d’une guerre sans nom. La guerre a été déclenchée sans possibilité de cessez-le-feu. Ce qu’on peut retenir du message de Bilal Ag Chérif, secrétaire général du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). « Nous aimerions désormais connaître la position de la communauté internationale et du Conseil de sécurité de l’ONU qui étaient impliqués dans ce processus de paix et nous ont forcés à signer cet accord en 2015. »

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En quête d’aide

Le CSP a été contraint de se replier stratégiquement après avoir été défait militairement, mais il garantit qu’il est toujours présent sur le terrain, dans certains endroits. Les dirigeants de la coalition indiquent que leurs forces restent mobiles et discrètes afin d’éviter les drones. Le CSP est en exil et cherche à obtenir du soutien auprès de la communauté internationale, dont il espère un soutien symbolique face aux exactions de l’armée malienne et de Wagner, mais aussi auprès des pays de la sous-région.

Certains cadres ont été dépêchés dans les pays voisins, tels que l’Algérie, le Sénégal et la Cote d’Ivoire, où des « rencontres avec de potentiels appuis ont été organisées discrètement ». Ils ont eu des discussions avec les autorités algériennes, qui ont facilité l’accord d’Alger, ont visité des pays frontaliers du Mali pour rencontrer les personnes déplacées et ont continué à « condamner les atrocités » commis par l’armée malienne et Wagner contre les populations civiles du nord du Mali auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. Les groupes qui défendent le nord du Mali sous le nom d’Azawad ne souhaitent pas fermer les portes.

Le chef du MNLA et ses alliés du Cadre stratégique considèrent que la demande de soutien ne se limite pas uniquement aux domaines diplomatique et militaire. Il affirme qu’il sera en compagnie de tous les Maliens et de tous les opposants qui s’opposent au projet de la junte malienne.

Un « front commun » contre Assimi Goïta ?

Pour créer un « front commun » et redonner un image politique à leur rébellion, la rébellion touarègue s’est jointe à Oumar Mariko, l’opposant farouche d‘Assimi Goïta. Oumar Mariko est également en exil (Côte d’Ivoire) depuis qu’il a révélé les atrocités commises par les Fama dans le village de Mourra. Le président du parti Sadi, partage cette envie d’unité depuis son lieu de résidence. Oumar Mariko, qui a toujours soutenu le dialogue avec les groupes armés, soutient l’idée d’un « front politique » comprenant les rebelles du CSP.

Oumar Mariko conclut en disant qu’il est nécessaire de « lutter contre la junte, car elle compromet la paix dans toute la sous-région ». Cependant, la tâche demeure difficile car l’opposition a du mal à se rassembler autour d’une cause commune. La classe politique malienne a été anéantie. Cela s’applique également à la presse et à la société civile. Soit vous êtes avec la junte, soit vous êtes contre.

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Les démarches du CSP, une « peine perdue »

« Le Mali est au cœur de l’agenda économique de la Russie, avec un portefeuille de projets prioritaires », résumait le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop. Même si l’on peut percevoir l’influence de la France dans les actions de la rébellion touarègue, il est important de comprendre les signes du temps. Les Africains optent pour la Russie et la Chine au lieu de la France.

« La coopération avec la Russie a été redynamisée et renforcée pour pouvoir apporter au Mali [des capacités de défense auxquelles] il n’avait pas accès jusqu’ici ».

Après la fin des opérations onusiennes et françaises au Mali, la junte malienne a l’intention de « diversifier ses alliances militaires ». Le Mali développe une coopération sécuritaire avec ses voisins, tels que le Burkina Faso et le Niger, tout en maintenant sa coopération en cours avec la Russie, ainsi qu’avec de nombreux autres partenaires, tels que la Chine et la Turquie, qui sont disposés [d’aider le Mali] sur le plan militaire.

Moscou continue de gagner du terrain dans un contexte de profondes mutations et de luttes d’influence en Afrique de l’Ouest, en particulier auprès des régimes militaires sahéliens. Selon la TASS (l’Agence de presse russe), il est possible que le Nigeria soit le prochain pays ouest-africain à intensifier sa coopération bilatérale avec le Kremlin.

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Il est à déterminer si les 3 500 à 4 500 soldats du CSP ont la capacité de « répliquer sur le champ de bataille » afin de reprendre le contrôle du Nord du Mali, étant donné que le Mali ne fait pas cavalier seul. Le Niger et le Bourkina Faso lui offrent leur soutien.

Didier Amani SANGARA

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