En raison de l’influence de Wagner, l’État centrafricain a pu obtenir un crédit opportun de près de « 16,7 millions d’euros » de Riyad en 2022, alors que les bailleurs traditionnels se désengageaient, tels que le FMI et la BAD. Le président Faustin-Archange Touadéra a dû gérer une année difficile en 2022, qui doit une partie de son salut au prince héritier saoudien, Mohamed bin Salman.
En raison de la pression de la France et de la tension diplomatique avec Bangui, le FMI a pris la décision de ne pas accorder de FEC au pays, contrairement à son engagement fait en 2020 en versant 100 millions de dollars. Le FMI a maintenu sa réticence et Hervé Ndoba, le récent ministre des finances, a essayé de persuader l’institution de lui accorder l’accès à un programme de moindre ampleur.
Les capitales occidentales, accompagnées par Paris, ont cherché à souligner la « présence de la société de sécurité privée russe Wagner au sommet de l’État ». Bien que le gouvernement centrafricain ait donné des garanties telles que la fin officielle de la coopération russe en matière de douanes, qui n’a pas été avérée sur le terrain, le FMI était préoccupé par le fait qu’une partie de l’argent versé pourra se retrouver dans les mains des paramilitaires et a refusé de signer.
LA RETICENCE DE LA BAD ET LE FMI A FORCE BANGUI A TROUVER DES SOLUTIONS EN ARABIE SAOUDITE.
Riyad a accordé un prêt de 16,7 millions d’euros à la RCA, ce qui porte la créance saoudienne au totale de 48,7 millions d’euros. La majorité des fonds ont été retirés dès le mois de mars 2022. Le soutien financier a été accordé à temps car il s’est produit quelques mois avant que les principaux donateurs financiers du pays – le FMI et la Banque africaine de développement (BAD), se retirent financièrement de la RCA, échaudés par l’influence de la société militaire privée Wagner sur les Forces armées de l’État.
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Bangui pris au piège
En crise économique, la République centrafricaine a compté 744 millions d’euros de crédit extérieur en 2022. C’est la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui intervient depuis 2021.
Taïwan est le premier créancier bilatéral de la RCA depuis 2016. Bangui encaisse des arriérés de 135 millions d’euros de paiement à Taipei ;
L’Arabie Saoudite se positionne deuxième depuis 2022 avec 48 millions d’euros ;
L’Inde est troisième avec 39 millions d’euros ;
L’Argentine quatrième avec 30 millions ;
Le Koweït cinquième avec 18 millions d’euros ;
Et la Chine sixième avec 15 millions d’euros.
De quoi alerter les services du ministre Hervé Ndoba, selon qui, « à partir de l’exercice budgétaire 2023, la RCA pourrait courir un risque de liquidités qui s’étendrait jusqu’à 2026 ».
©2023-Didier Amani SANGARA, LNL News