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Friday, September 27, 2024

BENI-ITURI : L’ENGAGEMENT TROUBLANT DE LA FONDATION BRIDGEWAY AVEC LES ADF

Dans l’ombre de Washington et de Kampala, l’organisation américaine « Bridgeway Foundation » tisse sa toile face aux ADF. Elle est en première ligne de la lutte contre les ADF, et revendique être à l’origine de plusieurs défections dans les rangs du groupe armé.

Elle utilise simultanément un certain nombre d’outils d’influence et elle exploite un système de renseignement privé et discret. La Fondation Bridgeway mène un projet prudent dans le nord-est de la RDC, tentant d’encourager les défections des ADF.

L’organisation américaine, liée au fonds de gestion d’actifs Bridgeway Capital Management basé au Texas, a renforcé ses réseaux de renseignement et d’influence politique contre ce groupe armé d’origine ougandaise aussi appelé ISIS-RDC.

Cette fondation, bénéficiant d’une bourse du Département d’Etat, travailles-en étroite collaboration avec les diplomates américains en RDC et les services de renseignement militaire ougandais (CMI). Elle affirme que ses actions ont entraîné la défection de 200 membres des ADF entre novembre 2022 et janvier 2023.

Dans la province voisine de l’Ituri, la « Fondation Bridgeway » a mis en place un réseau de « quatorze comités locaux de défection ». Ces comités, composées de notables, de responsables locaux de l’administration, de l’Agence nationale de renseignement (ANR), des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la société civile, ont pour mission de sensibiliser les populations et d’accueillir les « défecteurs ».

Concernant le traitement des transfuges en RDC et le rapatriement des ressortissants ougandais dans leur pays d’origine, l’organisation est « devenue une impasse entre les deux gouvernements ».

Pour ce qui concerne le traitement réservé aux défecteurs en RDC et les transferts des ressortissants ougandais dans leurs pays, l’organisation s’est muée en entremetteuse entre les deux gouvernements. Elle a facilité les discussions entre les ministres ougandais et congolais de la défense, Jacob Marksons et Gilbert Kabanda Kurhenga, à Kampala en août 2022.

Le major Wilson Mbadi des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) et Célestin Mbala Musense des FARDC, qui sera remplacé par Christian Tshiwewe en octobre 2022, ont pris part aux échanges.

En septembre 2022, un accord sur les « procédures opérationnelles standard (SOP en anglais) » a été signé à Kinshasa, dans le but de « définir un protocole à suivre pour les combattants capturés ou faisant défection ».

À LIRE : RDC : SUD-KIVU EN DANGER ! UNE ONG AMERICAINE FINANCE LES MILICES BANYAMULENGE

Un complot scandaleusement mauvais

La collaboration de la Bridgeway Foundation avec l’appareil sécuritaire ougandais a surpris l’administration du président Félix Tshisekedi. Diplomates, commandants militaires et services secrets congolais soupçonnent le président ougandais Yoweri Museveni de « jouer aux échecs avec Sultani Makenga », qui est depuis longtemps basé à Kampala.

Aujourd’hui, Tara Candland, vice- présidente pour la recherche et l’analyse, coordonne l’activité de Bridgeway Foundation en RDC en maintenant le lien avec le service de renseignement militaire ougandais (CMI) et le haut commandement des UPDF qui mène l’opération SHUJAA dans la province d’Ituri qui n’a eu aucun effet sur l’organisation des ADF et leur capacité militaire, selon le groupe des experts des Nations unies.

Tara Candland et Laren Poole (membre de l’équipe et producteur), travaillent en étroite collaboration avec des diplomates américains affectés à l’Est de la RDC, comme Patrick Pratt, qui ne cache pas son intérêt pour la Bridgeway Foundation et son système secret de renseignement.

Outre les informations fournies par le CMI, l’ANR et les « comités locaux de défection », la Fondation Bridgeway a mis en place un écosystème de recherche, qui comprend la collecte d’incidents et la production d’analyses par d’anciens journalistes, universitaires et militants.

Elle a ainsi cofondé l’outil de surveillance « Kivu Security Tracker (KST) », qu’elle finance aux côtés du « Congo Research Group (CRG) ».

Ces deux organisations sont chargées de diffuser des informations publiques sur la situation politique et sécuritaire dans les provinces de l’Est, ainsi que de rédiger des notes à usage restreint pour les cadres de Bridgeway.

>> Lire aussi : RDC : BENI-ITURI, UN FOYER D’AFFRONTEMENT DES ADF/NALU DEPUIS LES ANNEES 1989

©2023- Didier Amani SANGARA NTALE, Leo Njo Leo News

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