L’affaire secoue la République du Bénin. Olivier Boko, autrefois proche allié du président Patrice Talon, est aujourd’hui détenu dans un lieu secret, alimentant spéculations et inquiétudes. Les détails de son arrestation sont entourés de mystère, et ses avocats déplorent l’absence d’informations sur son état ou son lieu de détention, craignant qu’il soit privé de nourriture et de médicaments.
L’arrestation de Boko, qui a fait l’effet d’une onde de choc à Cotonou, est survenue dans la nuit du 23 au 24 septembre. Mais c’est d’abord Oswald Homeky, ancien ministre des Sports et fidèle de Boko, qui a été interpellé alors qu’il remettait six sacs de billets au colonel Djimon Dieudonné Tévoédjrè, responsable de la sécurité du président. Selon le procureur spécial près de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), cet argent, totalisant 1,5 milliard de F CFA, aurait été destiné à financer un coup d’État prévu pour le 27 septembre.
La situation a rapidement dégénéré lorsque Boko lui-même a été arrêté alors qu’il se rendait à une réunion chez Patrice Talon, après un retour de Paris. Selon ses avocats, il a été intercepté par des hommes armés, puis emmené vers une destination inconnue. Ils dénoncent une arrestation arbitraire et une violation flagrante des droits fondamentaux.
Cette affaire, en apparence judiciaire, pourrait avoir des ramifications politiques profondes. Olivier Boko, qui ne cachait plus ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2026, a vu son mouvement Objectif Bénin 2026 dénoncer un « acharnement politique » visant à écarter des figures prometteuses pour la succession de Talon.
Alors que les tensions montent au sein du pouvoir béninois, les observateurs craignent une crise politique majeure, avec des accusations graves pesant sur des personnalités autrefois influentes, et un président qui semble déterminé à préserver son contrôle absolu jusqu’à la fin de son mandat.
Le Bénin fait face à une affaire aux conséquences imprévisibles.
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