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Friday, September 27, 2024

Botswana : Quand l’implication personnelle du président dans la vente des diamants suscite des réactions à l’opposition 

 

Le Chef de l’Etat botswanais Mokgweetsi Masisi est au cours d’une vaste polémique alimentée par son prédécesseur et actuel chef de l’opposition Ian Khama sur la vente des diamants. Le 27 mars dernier, le président Masisi a officialisé le partenariat commercial entre le négociant belge HB Antwerp (principal canal de commercialisation des diamants au Botswana) et la société étatique Okavango Diamond Company (ODC). Un acte qui n’a pas laissé l’opposition indifférente qui décris les propos du président Masisi injustes lors de la cérémonie d’officialisation du partenariat.

Le chef de l’Etat botswanais avait indiqué avoir été impliqué personnellement depuis plus de trois ans dans les discussions avec les fondateurs de HB Antwerp, Oded Mansori, Shai De Toledo et Rafael Papismedov pour aboutir à la signature de ces accords. Or, à cette époque, HB Antwerp, créé en 2020, venait tout juste d’être porté sur les fonts baptismaux.

Rupture des relations avec De Beers, le partenaire historique du pays ?

L’officialisation du partenariat avec l’entreprise belge HB Antwerp intervient au moment où les processus de renégociation avec De Beers, partenaire historique de Gaborone depuis plus de 40 ans dans le diamantifère étaient en cours. Des doutes planent encore dans la classe sociale botswanaise sur la poursuite de ses pourparlers avec notamment la nouvelle alliance conclue avec la Belgique. L’ODC, la société étatique qui reçoit 25 % de la production de Debswana, coentreprise minière formée entre Gaborone et De Beers. A terme, l’Etat botswanais doit prendre 24 % du capital de HB Antwerp. 

Selon HB Antwerp, grâce à son association, Lucara Diamond, le minier canadien propriétaire de la mine botswanaise de Karowe, a pu dégager depuis deux ans des revenus 40 % plus élevés que via le système de commercialisation de De Beers. En exil en Afrique du Sud, l’opposant Ian Khama accuse Masisi et son partenaire belge de vouloir rompre un partenariat profitable patiemment construit depuis les années 1950 par tous les précédents présidents, tout en lui mettant les bâtons dans les roues et lançant des insultes et des déclarations publiques agressives à l’encontre de De Beers.

Le deal ouvre une sanglante bataille entre Masisi et Ian

Cette affaire est actuellement à la base d’un nouvel accrochage entre le régime en place conduit des mains de maître par le président Mokgweetsi Masisi et l’opposition dirigé par Ian Khama. Le président de la République a annoncé lui-même s’être impliqué à fond pour la négociation de ce partenariat. L’opposition quand elle compare les deux firmes sur le plan de leur capacité. Ian Khama s’interroge sur la capacité de commercialisation du négociant belge, mais aussi son absence d’investissement dans le secteur minier : ses activités se concentrent uniquement sur les volets taille et commercialisation, contrairement au géant britannique, filiale d’Anglo American, présent à toutes les étapes de la filière diamantifère, de la mine jusque chez le joaillier.

Bame Pule, un proche de Masisi constitue encore un autre point d’achoppement. L’opposition et certains professionnels s’interrogent sur sa présence dans la signature des accords entre le Botswana et la firme belge de diamants. Installé aux États-Unis depuis plusieurs années, cet homme d’affaires botswanais et ancien de Goldman Sachs mais aussi fondateur du fonds d’investissement Africa Lighthouse Capital malgré que son expérience est mise en doute dans la filière diamant, a joué un rôle déterminant pour aboutir à la signature du partenariat avec HB Antwerp. L’opposition estime que ce deal est un nouveau signe de la mauvaise gouvernance du régime de Mokgweetsi Masisi.

Le principal syndicat du pays, le Botswana Mine Workers Union (BMWU) s’affiche aussi en opposant à ce deal. Il craint que l’association avec celui-ci ne puisse mette en péril le renouvellement de la convention de De Beers. Le minier canadien extrait du sous-sol botswanais autour de 6 millions de carats par an (soit près de 1,1 milliard de dollars de chiffre d’affaires), c’est-à-dire 20 fois plus que ce qu’écoule HB Antwerp de la production de Lucara.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL  News

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