À Bukavu, les coupures fréquentes d’électricité sont attribuées aux déchets mal gérés qui finissent par obstruer les turbines de la centrale hydroélectrique de Ruzizi 1.
Les pluies torrentielles qui se sont abattues dans la nuit du 20 au 21 septembre à Bukavu ont provoqué des dégâts humains et matériels considérables, affectant également la centrale hydroélectrique de Ruzizi 1er. Les eaux ont transporté de nombreux déchets, notamment des bouteilles et emballages en plastique, vers le lac Kivu et la centrale, perturbant ainsi son fonctionnement. Le directeur de la SNEL, l’ingénieur Jovy Mulemangabo, a appelé la population à faire preuve de civisme en évitant de jeter des déchets de manière désordonnée dans la ville de Bukavu.
Ce problème d’infrastructure est aggravé par un manque de sensibilisation et une gestion inadéquate des déchets, ainsi que par des facteurs climatiques.
Problème d’infrastructures : La collecte et le traitement des déchets sont inefficaces, entraînant l’accumulation des ordures dans les rivières ;
Sensibilisation limitée : La population locale n’est pas suffisamment informée des impacts environnementaux ;
Contexte géographique : La topographie de Bukavu, associée aux fortes pluies, facilite l’écoulement des déchets vers la centrale hydroélectrique, causant des blocages dans les turbines, à l’origine des interruptions électriques.
Solutions proposées
Amélioration de la gestion des déchets : Mettre en place un système de collecte, de recyclage, et de traitement des ordures. Un investissement dans l’infrastructure de gestion des déchets est crucial, avec l’aide du gouvernement local et des ONG.
Sensibilisation publique : Organiser des campagnes d’éducation pour informer la population sur l’impact des déchets et la nécessité d’adopter des comportements plus responsables.
Innovation technologique : Installer des filtres ou des barrages sur les rivières pour intercepter les déchets avant qu’ils n’atteignent les turbines de la centrale hydroélectrique.
Renforcement des lois environnementales : Introduire et faire respecter des législations visant à encadrer la gestion des déchets, impliquant les autorités locales, le secteur privé et des organisations internationales.
>> Lire aussi : SUD-KIVU EN PÉRIL : DÉSTABILISATION DE LA PROVINCE PAR UN GROUPE WAZALENDO
Reconstruction ou délocalisation de Bukavu ?
La ville de Bukavu a subi une urbanisation désorganisée dès l’époque coloniale, ce qui a engendré des infrastructures mal conçues et des problèmes persistants, tels que l’insalubrité, l’incendie, et une gestion déficiente de l’espace urbain.
Délocalisation de la ville :
Avantages : Repenser l’urbanisation avec un nouveau plan pourrait résoudre de nombreux problèmes actuels : infrastructures précaires, risques d’inondation, coupures d’électricité, et pollution.
Conséquences : Cependant, relocaliser la ville serait extrêmement coûteux et risquerait de bouleverser la vie des habitants. L’abandon des infrastructures actuelles (routes, écoles, hôpitaux) et le déplacement de milliers de familles poseront des défis sociaux et économiques majeurs.
Reconstruction progressive :
Une solution plus réaliste serait une « reconstruction progressive » de Bukavu.
Réhabilitation des infrastructures : Il s’agirait de moderniser les infrastructures existantes, en se concentrant sur l’assainissement et la gestion des déchets.
Amélioration des politiques d’urbanisme : Une nouvelle planification urbaine prenant en compte les défis géographiques et climatiques.
Financement : Ce projet devrait impliquer le gouvernement, des organisations internationales comme la Banque mondiale, ainsi que le secteur privé.
La délocalisation totale de Bukavu est une solution peu viable en raison des contraintes financières et sociales. Toutefois, une approche progressive de réhabilitation, combinée à des politiques efficaces de gestion des déchets et d’urbanisation, pourrait transformer la ville. Le gouvernement local, soutenu par des acteurs internationaux et privés, doit se mobiliser pour améliorer durablement les conditions de vie à Bukavu, tant au niveau des infrastructures que de l’environnement.
LNL News 2024, Tous droits réservés.