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Friday, September 27, 2024

BURKINA-FASO : QUEL AVENIR AVEC LES VDP QUI SONT TRES CONTROVERSES ?

En vue de faire face au djihadisme qui fauche son pays, le capitaine Ibrahim Traoré a opté pour un recrutement des supplétifs, des jeunes volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Mais cette pratique est loin de faire l’unanimité. Les officiers militaires et les défenseurs des droits humains voient en cela, un revers dans la démarche contre la floraison du djihadisme au pays. Si la question n’est pas gérée de façon méticuleuse, le risque d’embrasement du pays est grand.

Le capitaine d’armée d’Ibrahim Traoré a, depuis son arrivée au pouvoir au Burkina-Faso, recruté 6 000 soldats « pour renforcer les effectifs de l’armée ». Des sources au Burkina rapportent que « le recrutement de 5 000 autres est en cours », et ce, conformément aux critères « fournis par le ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants ». La priorité est alors donnée aux volontaires pour la défense de la patrie (VDP) pour ces recrutements. Le capitaine Traoré convaincu « il n’y a pas besoin d’un diplôme pour être un bon soldat ».

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Mais ces vagues de recrutement ne sont pas sans critiques. Ils sont accusés d’un coté de violer les droits de l’homme, d’alimenter le tribalisme de l’autre, et d’illettrés de l’autre encore. Et face à ces allégations, le président se défend : « Ceux qui sont avec nos hommes combattent très bien. Ils sont très courageux. Ils sont très efficaces », commentait à ce sujet, le 4 mai 2023, à la télévision nationale, le capitaine Ibrahim Traoré.

Une lutte acharnée contre le terroriste  

Après son putsch plusieurs mois plus tôt, le jeune président de la transition burkinabè a rapidement « fait le choix d’une mobilisation générale et populaire contre les groupes djihadistes, qui contrôlent des pans entiers du pays. Dans les semaines qui ont suivi son arrivée au pouvoir par la force, en octobre 2022, une campagne de recrutement de 50 000 nouveaux VDP a été lancée. Plus récemment, le 30 mai, lors de son discours sur la situation nationale, le premier ministre Joachim a assuré que l’ambition du gouvernement était de porter leurs effectifs à 100 000 ».

Dans la même logique, en vue de soutenir l’armée, le gouvernement Bourkinabè a déployé sur le terrain 5 000 hommes, formés en quelques semaines. Et à ce sujet, les autorités tentent de convaincre que « l’engagement des VDP présente plusieurs avantages ».

Car, soutiennent-elles, « Ces hommes viennent gonfler les effectifs, en particulier dans les zones rouges (certains évoquent parfois une sous-évaluation du nombre de combattants djihadistes au sein de l’appareil sécuritaire). Ils connaissent souvent mieux le terrain que les militaires. Enfin, ils permettent à l’armée, durement éprouvée par une guerre à laquelle elle n’était pas préparée, d’avoir du soutien au front et d’y être moins exposée ».

Eloge des VDP, colère des défenseurs des droits humains

Le chef de la junte au pouvoir, est reproché par ses collaborateurs officiers « de donner trop d’importance aux VDP ». Mais cela lui crée des ennuis. D’ailleurs, depuis son putsch contre son aîné, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, « lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État, en janvier 2022, Traoré vit dans la crainte d’être à son tour renversé par des frères d’armes ».

>> Lire aussi : BURKINA FASO : LE CAPITAINE IBRAHIM TRAORE, LE NOUVEAU THOMAS SANKARA ?

Par ailleurs, alors que le chef de la junte vante les mérites des VDP, nombreux défenseurs des droits humains dénoncent « le recours à ces civils armés dans la guerre contre les groupes djihadistes ». Une pratique pourtant salutaire pour sauver le pays sous menace. Malheureusement pour eux, « cette méthode ne fait que jeter de l’huile sur le feu et attiser des conflits intercommunautaires meurtriers ».

Les défenseurs des droits humains accusent lourdement les VDP en leur imputant les différentes exactions, dont le massacre de Nouna du 30 décembre 2022, dans l’Ouest du Burkina-Faso. Ces massacres de Nouna qui avaient abouti à la mort de 28 personnes, selon les autorités, alors qu’Amnesty International en déduit 86. Amnesty va jusqu’à spécifier les morts étaient principalement les « membres de la communauté peule », d’une confrérie de chasseurs dozos.

Ce « bicéphalisme » forgé contre le chef de la junte au pouvoir d’une part par les officiers et les Organisations de défense des droits de l’homme de l’autre, doit le plus vite être résolu. Sinon, le pire est alors à venir. A ce sujet, une source militaire allègue je cite : « Si ce conflit s’éternise et si des VDP incontrôlés en venaient à multiplier les abus ou les exactions contre ceux qu’ils sont censés protéger, si ces VDP se comportaient comme une milice au service du régime, alors, la hiérarchie militaire pourrait réagir et cela pourrait accentuer les clivages réels ou supposés au sein de l’armée », un signe que la question devrait être prise en compte en toute urgence, pour éviter soit un troisième putsch, soit une mutinerie au sein même de l’armée.

©2023-John TSONGO, LNL News

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