Les attaques djihadistes ne favorisent pas une bonne production des mines d’or aurifères de Boungou et Wahgion ; et la rentabilité de deux sites à court terme, sont des raisons majeures de la « vente des mines d’or » à Simon Tiemtoré. Le coût de cette gigantesque opération est évalué à 300 millions de dollars. Cependant, le nouvel opérateur semble avoir été roulé par le géant canadien.
Une sous-production
L’instabilité sécuritaire dans la région orientale a été à la base d’une baisse du taux de production annuelle dans la mine de Boungou. La production est passée de cinq tonnes en 2020 à quatre tonnes en 2022, selon les chiffres du ministère des mines. Le coût de transport a aussi grimpé. À cause de l’insécurité, les minerais étaient transportés en avion.
Les actifs d’Endeavour et Boungou étaient jugés « non essentiels » pour le géant Canadien. Après l’acquisition de ces filiales, Simon Tiemtoré, le directeur général de Vista Group Holding serait instable. Les deux sites historiques de Boungou et Wahgion issus respectivement de la fusion avec Semafo et de Teranga Gofld auraient une rentabilité pas très intéressante avec une durée de vie courte, jusqu’à 2029.
À ce titre, l’insécurité qui frappe les deux sites ne serait pas la principale motivation pour Endeavour de céder son investissement. Il est bien clair que l’opérateur canadien œuvre dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest aussi insécurisés que le Burkina. L’on peut en déduire que la sous-production et la durabilité dans les mines de Boungou et Wahgion « ont pesé sur la décision de Endeavour ».
Endeavour protège ses actifs de Wahgion et Boungou?
Boungou est le site dont les activités sont touchées par la crise en raison de son emplacement dans l’Est du Burkina Faso près de la frontière avec le Bénin. Cette région est contrôlée par des groupes djihadistes notamment l’État islamique dans le Grand Sahara. Endeavour a fait face aux attaques de ses convois causant des pertes en vies humaines. Six personnes ont été tuées dans un assaut en août 2022.
Les deux mines d’or aurifères étaient mises en vente au premier trimestre de 2023. Pour les deux actifs d’Endeavour, l’entrepreneur americo-burkinabè Simon Tiemtoré de Lilium Mining a dû saisir l’opportunité. La cession a été officialisée le 30 juin dernier et la finalisation de la transaction est intervenue trois jours après la réunion des parties prenantes à Ouagadougou. Il s’agit de Simon-Pierre Boussim, le ministre burkinabé de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Sébastien De Montessus, PDG d’Endeavour Mining, et Simon Tiemtoré, directeur général de Lilium Group, une société d’investissement stratégique basée aux États-Unis et orientée vers l’Afrique.
Endeavour rattrapé par l’insécurité dans la région ?
Aussitôt, le regard du géant canadien Endeavour est orienté vers la Côte d’ivoire. Endeavour a fait face à l’interruption des travaux dans la mine de Wahgion. Cette région située au sud-est du Burkina Faso est tout proche de la frontière avec la Côte d’ivoire.
Des conflits entre le géant canadien et les populations locales sont à l’origine de tensions récurrentes. Les populations environnantes veulent tirer bénéfice de l’exploitation du site d’extraction. C’est notamment les emplois, une main-d’œuvre locale ou encore des projets d’intérêt général pour la communauté locale, entre autres la construction des routes.
Du coup, des manifestations ont déclenchées des conséquences sur la production de la mine qui perd au moins une tonne en l’espace de deux ans. Endeavour Mining est aussi implanté au Mali, en Côte d’Ivoire et en Guinée. La menace djihadistes n’épargne pas ces pays de l’Afrique australe.
Le défi pour la côte d’ivoire
Le siège régional du groupe canadien Endeavour est érigé en Côte d’ivoire. Le défi pour Abidjan (capitale économique) est de bien se positionner pour faire face au Burkina où Endeavour n’a pas cédé toutes les mines. En Côte d’Ivoire, Endeavour exploite la mine d’Ity et y est bénéficiaire de plusieurs permis de recherche. Cet avantage économique à long terme l’emporte largement sur le deal des mines de Boungou et Wahgion du Burkina Faso même si la situation sécuritaire est aussi différente.
Le géant canadien est le premier producteur d’or en Afrique australe. Il a produit près de 40 tonnes pour la saison 2022 dans la région. En 2023, année en cours, le groupe canadien a déjà produit 14.2 tonnes avec les mines de Houndé et Mana dans le centre du Burkina Faso.
Endeavour Mining est en 2020 la première société productrice d’or d’Afrique de L’ouest et classée dans les quinze premières au monde. Elle est une entreprise minière de droit canadien dirigée depuis Londres. Endeavour est spécialisée dans l’exploitation minière en Afrique.
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