L’ancien premier ministre par intérim, exilé au Canada depuis 2016, a publiquement soutenu le capitaine Ibrahim Traoré avant l’Assemblée nationale pour élire le nouveau chef de l’État.
Le capitaine du putsch suit les traces de Sankara
Selon un décret présidentiel annoncé à la télévision samedi 8 octobre, des assises nationales rassemblant les forces vives du Burkina Faso et exigeant la nomination d’un président de transition avant la préparation du scrutin auraient lieu les 14 et 15 octobre. Le capitaine Traoré a assuré qu’Ouagadougou tiendrait ses promesses faites par Paul-Henri Sandaogo Damiba, notamment celles relatives à la tenue d’élections et au retour des civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024. Il a promis qu’il ne conserverait le pouvoir pas pour longtemps ; cette nouvelle a géré l’actualité pendant quelques jours après le putsch. Choisira-t-il de se retirer devant un civil, comme le réclame déjà le Front patriotique, ou choisira-t-il de se retirer sous la pression de ses partisans et d’accepter le poste de président de la transition ? Les deux rassemblements nationaux, qui se tiendront les 14 et 15 octobre, selon l’idole du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, ont été annoncés. Le capitaine des putschistes pourrait être tenté. Cela est déjà poussé par une partie de l’armée et de l’opinion populaire. Mais une source militaire prédit que les jeunes officiers ne lâcheront rien. Ils pensent que Damiba s’est écarté de son plan, ils ont donc décidé de faire les choses correctement. Les mêmes personnes qui avaient nommé Damiba à la tête du MPSR l’ont renversé. Avant le début de la convention nationale le 14 octobre à Ouagadougou, le capitaine Ibrahim Traoré obtient des renforts supplémentaires. Depuis son putsch réussi contre le lieutenant-colonel Damiba le 30 septembre, Isaac Zida a ouvertement soutenu le jeune officier de 34 ans, nouvel homme fort du pays.
La popularité des putschistes alimentée par la francophobie
Selon des dizaines de manifestants, les partisans du putsch se sont rassemblés devant la structure diplomatique pour lancer des pierres et mettre le feu aux barrières de sécurité. Zida appelle explicitement à une nouvelle coopération stratégique avec la Russie en plus de soutenir Traoré. Il a affirmé qu’il fournira au Burkina Faso le matériel militaire nécessaire pour combattre l’insurrection terroriste. Le capitaine Traoré avait indexé la France et ouvert en partie la porte à un rapprochement avec la Russie lorsqu’il avait déclaré : « Comme c’est le cas au Mali voisin, l’armée burkinabè sera équipée d’avions de reconnaissance, de véritables hélicoptères de combat, d’armes de dernière génération et de bien d’autres indispensables. Moyens de vaincre les terroristes. » Alors que le rapport de force entre les deux factions était encore incertain le 1er octobre, il fit lire à l’un de ses hommes un communiqué de presse en direct à la télévision. Damiba, selon lui, se serait réfugié au sein de l’installation française de Kamboinsin pour préparer une contre-offensive afin de semer la confusion au sein de nos troupes de défense et de sécurité, avait-il précédemment précisé. Il a poursuivi : Cela est conforme à notre objectif constant de tendre la main à d’autres partenaires, prêts à nous aider dans notre combat contre le terrorisme.
Pendant ce temps, des centaines de manifestants dont certains agitaient des drapeaux russes s’étaient précipités dans les rues d’Ouagadougou, dont certains avaient attaqué avec force l’Institut et l’Ambassade de France. Le Quai d’Orsay à Paris a précisé que la sécurité de ses compatriotes était sa priorité et que les violences contre notre ambassade ont été condamnées dans les termes les plus forts. Selon sa porte-parole Anne-Claire Legendre, ces attentats sont le fait de manifestants hostiles, exploités par une campagne de désinformation contre nous, et elle appelle les acteurs à assurer la protection des installations diplomatiques.
© 2022, Eric Kuikende, LEO NJO LEO NEWS