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Friday, September 27, 2024

CE QUE L’ON IGNORE SUR L’ORIGINE DES TUTSI AU CONGO


Il est important d’être rigoureux. Rien ne sert d’accepter les écrits qui vous entraînent dans le mensonge et vous soumettent dans une bataille perdue d’avance. En 1910-1911, les frontières définitives de l’Etat du Congo étaient fixées. Ceux qui ont pu pénétrer le sol Congolais en 1895 sont les esclavagistes Zanzibarites de Tippo Tip, pas les Tutsi qui se nomment “Banyamulenge”.

Et ce projet belge de transplantation des Banyarwanda au Congo avait commencé en 1928. Il visait seulement les Hutus puisque son objectif primordial était de constituer au Nord-Kivu de « noyaux de population pouvant servir de réservoir de main-d’œuvre ». Ce entre 1937-1940 où la présence des éleveurs Tutsi qui convoitaient les riches pâturages au Nord et Sud-Kivu s’est observé.

Remarquons, par ailleurs, que le premier groupe des transplantés quitta le Rwanda le 30 novembre 1937. En reliant les faits de la « situation de 1960 à 1996 », aux Tutsi transplantés par les autorités coloniales belges et installés au Congo avant 1959, sont venus s’ajouter des Tutsis réfugiés qui fuyaient leur pays par peur suite à la « Révolution rwandaise de 1959 » qui a renversé la monarchie Tutse Nyiginya et marqué la prise du pouvoir par les Hutus.

A LIRE : Le Rwanda a-t-il réellement conquis le Nord-Kivu des siècles avant la colonisation ?

Les troupes rwandaises de François RUKEBA localisées dans le Sud-Kivu: origine des “Banyamulenge”.

Nous sommes en janvier 1964 dans l’Est du Congo, où Pierre Mulele, ancien ministre du gouvernement de Lumumba, avait lancé un mouvement de rébellion qui se réclamait de l’héritage du premier ministre congolais, Patrice LUMUMBA assassiné par le régime en place à Léopoldville, qui avait « vendu » le Congo et son indépendance aux intérêts belges.

La rébellion Simba à l’Est, principalement dans la région de Fizi avec Bujumbura (Burundi) comme plaque tournante éclata au début du mois de mai 1964. Uvira, ville du Sud-Kivu, tomba le 15 mai. Gaston Soumialot et son adjoint Laurent-Désiré Kabila débarquèrent sur la rive occidentale du lac Tanganyika. Les trois figures emblématiques qui optant à la guérilla congolaise sont François RUKEBA, président de l’Union nationale rwandaise « UNAR », Jérôme KATAREBE son conseiller militaire et un certain KANAMBE, eux aussi réfugiés depuis 1959. Ils feront recruter les Tutsis burundais opposés au pouvoir du Mwami 5 et les troupes rwandaises dans les camps de réfugiés au Burundi.

L’alliance est dirigée explicitement contre les gouvernements fantoches impopulaires de « Joseph Kasa-Vubu » et de « KAYIBANDA ». L’objectif est clair, renverser d’abord le président congolais à Léopoldville, puis faire route sur Kigali pour renverser le président Hutu. Un accord de collaboration est signé à Albertville, le 31 juillet 1964, entre le président de l’UNAR et Gaston Soumialot.

Selon un rapport de l’Armée nationale zaïroise, une réunion entre Tutsi rwandais et rebelles congolais se serait tenue au Burundi entre le 15 avril et le 15 mai 1965. La première partie de la réunion a été consacrée à la « préparation d’une attaque générale prévue pour la fin juin », visant la « destruction des centrales, des ponts et des bâtiments publics ». Lorsque Laurent Désiré Kabila, qui dirigeait en 1965 la rébellion de l’Est à partir de Dar es Salam et de Kigoma en Tanzanie, demanda à Che Guevara d’attaquer la centrale électrique de Bendera, à la frontière du Katanga et du Sud-Kivu, au nord d’Albertville, le Che ne sera appuyé que par les Tutsis rwandais localisés dans le Sud-Kivu, prêts à combattre.

Ce projet a été partiellement mis à exécution par l’attaque de la centrale de Bendera, fin juin, menée par les « Tutsi et les Cubains ». Dans sa deuxième partie, la réunion était l’objet d’une négociation et d’un accord : « Les rebelles congolais, après plusieurs réclamations de la part des Rwandais, ont, en guise de récompense pour les services que les rebelles tutsis ont déjà rendus et ceux qu’ils rendront, promis aux Tutsi les territoires des Babembe, des Bavira jusqu’au Rutshuru ». Tous ces territoires seront propriétés des Tutsis en cas de victoire, et ceux-ci [les Tutsis] sont d’accord avec cette proposition, ces territoires étant nécessaires à leurs besoins (élevage).

L’apparition d’un phénomène nouveau

En 1965, comme le groupe Laurent-Désiré Kabila et François RUKEBA ne réussirent pas à renverser le président congolais à Léopoldville et le président Hutu au Rwanda, ses guerriers sont bientôt exterminés, et la rébellion est matée. Quant aux Tutsis rwandais de l’UNAR qui combattaient aux cotés des rebelles congolais, eux, ont eu recours à une autre tactique : « Se faire reconnaître comme Zaïrois » sous l’appui de Barthélémy BISENGIMANA, le puissant directeur de cabinet de Mobutu.

Au Nord-Kivu, le problème rwandais fut posé ouvertement en août 1962, lorsqu’il fut question d’un référendum en faveur de la création de la province du Nord-Kivu et à un moment où le district était entre les mains d’un Hutu « Pierre RUYANGE », un Tutsi « Herman HABARUGIRA » était administrateur du territoire de Rutshuru et le district du Nord-Kivu était représenté dans le premier gouvernement provincial par deux Tutsi sur un total de 11 membres dont Jean-Népomucène RWIYEREKA, ministre des finances, des impôts et du contrôle du budget ; et Cyprien RWAKABUBA, ministre de l’enseignement.

A cause des ambitions personnelles, le parlement provincial du Kivu avait vomi cette loi de la création de la province du Nord-Kivu. De 1963 à 1965, les territoires de Goma et de Rutshuru ont été administrés sous l’Etat d’urgence et placés sous les ordres. Le Nord-Kivu fut pris tôt dans le piège de la géopolitique nationale et régionale. Il en subissait les coups et contrecoups tout comme il y influait à ce double niveau par sa dynamique interne de conflictualités et des stratégies prospectives dans les différents camps antagonistes.

La RDC liée par les accords signés entre individus

Les rebelles entre eux se sont promis des avantages (terres), pas au nom du gouvernement Congolais. A part cette partie du Sud-Kivu (MINEMBWE) cédée en 1965, à ceci s’ajoute « 300 kilomètres aux frontières du Rwanda, Ouganda et Burundi » par l’AFDL, le 23 octobre 1996. Et ce dernier se serait engagée en outre, une fois la victoire remportée, à verser « Une rétribution spéciale » à ses alliés Rwanda, Burundi et Ouganda. Et les « Accords de LEMERA, de LUSAKA, de Pretoria, de CNDP et de M23 » sont considérées comme le « Ticket gagnant pour une nouvelle guerre de revendication au Congo » au cas où les clauses de ces fameux accords ne sont suivies par le gouvernement corrompu de Kinshasa. La République démocratique du Congo a fini par devenir un « pays en faillite », une proie facile pour les prédateurs et autres entrepreneurs de l’insécurité ou, mieux, les réseaux mafieux internationaux et régionaux.

Didier Amani SANGARA, Leo Njo Leo News

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