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Friday, October 18, 2024

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Chine : les signaux de l’économie donnent un nouvel essoufflement, la déflation s’installe

La République populaire chinoise est entrée en déflation pour la première fois depuis l’année 2021. L’indice des prix à la consommation, s’est inscrit en juillet en baisse de 0,3 % sur un an, selon le Bureau national des statistiques (BNS). Une première depuis début 2021. Dans le même temps l’indice des prix à la production a chuté pour le dixième mois consécutif au moment où les principaux moteurs de croissance de la Chine sont grippés et le chômage des jeunes atteint un niveau record à plus de 20%. Des analystes sondés par l’agence Bloomberg anticipaient un repli des prix (−0,4 %), après une inflation nulle, un mois plus tôt. En juin, l’inflation en France était de 4,5 %, alors qu’elle était de 3 % aux États-Unis, si on partait d’une simple comparaison.

La reprise économique

Ken Cheung, analyste de la banque japonaise Mizuho parle d’une reprise économique.  Pour lui, il faut la mise en place d’un « plan de relance vigoureux pour stimuler une demande insuffisante ». Il n’est pas le seul d’ailleurs. Plusieurs autres économistes préconisent un tel remède pour soutenir l’activité. Ces analystes redoutent cette fois une période plus longue, au moment où les principaux moteurs de croissance de la Chine sont grippés et où le chômage des jeunes atteint un niveau record à plus de 20 %.

A rebours des principales économies qui luttent contre l’inflation, la Chine est entrée mercredi en déflation pour la première fois en plus de deux ans, plombée par une consommation intérieure atone qui complique la reprise économique. La déflation est l’opposé de l’inflation, c’est-à-dire la baisse des prix des biens et services. Si sur le papier ce phénomène peut sembler une bonne chose pour le pouvoir d’achat, la déflation est une « menace » pour l’économie. Car au lieu de dépenser, les consommateurs reportent leurs achats dans l’espoir davantage de baisses de prix. « Faute de demande, les entreprises sont contraintes de réduire leur production, gèlent les embauches ou licencient, et consentent à de nouvelles ristournes pour écouler leurs stocks, ce qui pèse sur leur rentabilité car leurs coûts restent identiques ». Les économistes parlent alors d’une spirale néfaste.

La crise de l’immobilier

Un secteur qui a longtemps représenté le quart du PIB de la Chine, est la “principale” raison de ce “choc déflationniste”, estime l’économiste Andrew Batson, du cabinet Gavekal Dragonomics. De son côté, l’indice des prix à la production s’est de nouveau contracté en juillet pour le dixième mois consécutif, selon le BNS. Cet indice qui mesure le coût des marchandises sorties d’usines et donne un aperçu de la santé de l’économie était déjà en repli de 5,4% en juin. Des prix à la production dans le rouge sont synonymes de marges réduites pour les entreprises.

Ces indicateurs sont publiés au lendemain de chiffres décevants pour les exportations chinoises, traditionnellement un important levier de croissance. Elles ont connu en juillet leur plus fort repli sur un an (-14,2%), pénalisées par une faible demande à l’étranger, selon des chiffres officiels publiés mardi dans la soirée.  Les prix à la production ont connu leur neuvième mois de baisse, avec, en juin, une diminution de 5,4 % sur un an.

Les pays occidentaux parlent d’une menace qui pèse sur la Chine dans un futur proche. La crise touche aussi d’autres secteurs : les caisses des gouvernements locaux, qui dépendent à 40 % des ventes de terrains pour leurs budgets, se retrouvent à sec. Dans la construction, des centaines de milliers d’emplois sont menacés. En amont, les secteurs de l’acier, du verre et du ciment sont étroitement liés à l’immobilier. Sans oublier l’ameublement et l’électricité qui en pâtissent aussi.

Menace sur l’objectif du gouvernement chinois

Cette situation a un impact direct sur des dizaines de milliers d’entreprises qui fonctionnent désormais au ralenti. Elle menace l’objectif de croissance fixé à environ 5% pour cette année par le gouvernement. La croissance chinoise n’a progressé que de 0,8% entre le premier et le deuxième trimestre 2023, selon les chiffres officiels. Les autorités s’en tiennent pour le moment à des mesures ciblées et des déclarations d’intention à l’égard du secteur privé, sans résultats probants pour le moment. Mais les mauvais chiffres de mercredi risquent de « mettre la pression » sur le gouvernement pour reconsidérer cela, suppose l’économiste Zhiwei Zhang, de Pinpoint Asset Management. En attendant, le pouvoir a ordonné aux économistes du pays de ne pas rapporter de nouvelles trop alarmistes sur la situation économique et en particulier sur la déflation.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL NEWS

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