Le Sultan Al Jabe, P.D.G de la compagnie pétrolière Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) va présider la Cop 28 prévue d’ici le mois de novembre dans la région de Balem située au nord du Brésil. Le choix de ce prince du pétrole est, depuis plusieurs mois, sujet de controverse. Plusieurs analystes de la question se demandent pourquoi un pétrolier connaissant ses inclinaisons pour le pétrole a été choisi pour présider la COP28 ?
Al Jabe, chef d’orchestre des négociations internationales
« Nous ne pouvons pas mettre fin au système énergétique actuel avant d’avoir construit le système énergétique de demain », c’est ainsi que Al Jabe explique ses objectifs à la tête de la COP28. Il attend imposer sa contribution en précisant que c’est quand il y aura assez d’énergies bas-carbone pour le remplacer, c’est à ce moment que le monde brûlera sa dernière goutte de pétrole.
Bien que son pays, les Emirats Arabes Unis soit de loin un modèle dans la lutte contre le réchauffement climatique, ce sultan a été quand même désigné pour « présider cette grande messe sur la protection environnementale à l’échelle planétaire ». Dubaï n’est pas le modèle de développement durable, malheureusement.
Récemment, les Émirats arabes unis qui restent dans le top 5 des plus gros émetteurs de CO2 au monde avec plus de 20 tonnes émises par an et par habitant et un objectif climatique de 2030 ont d’ailleurs réaffirmé leur ambition d’augmenter leur production de pétrole et de gaz dans les décennies à venir. Allié de taille la COP28 version fossile, les Emirats arabes unis « plaident notamment pour des solutions technologistes, comme l’absorption et le stockage de CO2 par des usines, plutôt que pour une baisse réelle des émissions à la source ». Pour beaucoup d’experts, cette technologie est balbutiante, et très coûteuse. Le patron de ADNOC, le sultan Al Jabe prévoit par la même occasion investir près de 130 milliards de dollars dans le secteur au cours des cinq prochaines années.
Les grands pétroliers qui nient le changement climatique
Les grands géants pétroliers du monde ont d’abord nié de vive voix le changement climatique. D’où, pour eux la COP28 c’est une « véritable perte de temps ». Ils ont fait beaucoup de promesses à ce sujet ces dernières années. Le grand pétrolier BP, par exemple, visait une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 35 % d’ici 2030. Un objectif a toutefois été revu à la baisse. Une décision qui va tout à fait dans le sens de ce que soutenait récemment le P.D.G. de Shell. Selon lui, réduire la production de combustibles fossiles serait « dangereux et irresponsable ». Nombre de ces géants pétroliers opèrent dans l’impunité. Le pétrolier français TotalEnergies n’est pas en reste. Début juillet, Patrick Pouyanné expliquait que son entreprise continuerait à consacrer la majeure partie de son temps et de son argent aux énergies fossiles. L’idée est de mettre la planète terre sur une bonne voie dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Vers les technologies de séduction
Dans la décarbonisation des énergies fossiles consentis sont d’une importance capitale dans cette démarche. Selon Aurore Mathieu, analyste de la question, ces fausses solutions vont repousser l’action climatique. Il précise que ces énergies ne devraient pas être servies comme feu vert à l’expansion continue des combustibles fossiles. De plus en plus de sociétés pétrolières et gazières, comme ExxonMobil et Shell, disent qu’elle est prometteuse. Cela leur permet d’imaginer un avenir avec des combustibles fossiles, sans émissions nettes de CO2.
Les Émirats arabes unis, producteurs de pétrole en sont également de fervents partisans. Les compagnies pétrolières et gazières l’utilisent comme excuse pour pomper plus longtemps les combustibles fossiles. Les grands pollueurs ne « cessent d’augmenter leur chapelet de bonnes intentions à l’égard des pays, jugés moins impliqués dans la pollution ». Le directeur européen du climat Frans Timmermans a précisé que de trois manières différentes que l’Union européenne s’efforcera d’éliminer progressivement l’utilisation sans relâche des combustibles fossiles « bien avant 2050 ».
Le G20 va-t-il céder aux résolutions de la COP28 ?
Jugés comme grands pollueurs de la planète, les pays membres du G20 ont du mal à parler le même langage en ce qui concerne leur poursuite acharnée dans la consommation des énergies fossiles. Aux dernières nouvelles, les ministres du G20, c’est plus de 80 % à la fois du produit intérieur brut (PIB) mondial et des émissions de CO2 sur la planète. Ils ont échoué vendredi 24 juillet 2023 à trouver un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour faire face au changement climatique. Ils doivent se mettre tous d’accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025. Le président de la COP 28, le prince pétrolier a été fort critiqué pour son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique qui est une question de sécurité mondiale. Bien que tout le monde d’accorde à dire qu’il faut sauver la planète contre toute menace, l’engagement de toutes les parties prenantes n’est pas le même. Les décideurs prennent des décisions qui, peinent à être mises en application.
Ce que pense l’ONU
Pour l’organisation des Nations unies (ONU), la planète est dans l’ère de l’ébullition. L’un des responsables de cette organisation internationale à même temps autorité météorologique mondiale, avait d’ailleurs fait savoir que le mois de juillet 2023 a été le mois le plus chaud que le monde n’avait jamais connu avant. Plusieurs pays, comme le Canada, la Grèce et d’autres ont été victimes cette année des inondations. Pendant ce temps, le continent européen a fait face à un réchauffement hors pair. Une chaleur écrasante a été observée dans plusieurs pays européens ainsi que sur le continent africain. Antonio Guiteres, secrétaire général de l’ONU a lui précisé que « l’heure du réchauffement climatique a pris fin, place à présent de l’heure de l’ébullition planétaire ». Ce qui expose le monde entier à la surmortalité.
©2023 – Paulin AGANZE, LNL NEWS