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Friday, September 27, 2024

Comment générer l’économie à travers la forêt en RD Congo

La République démocratique du Congo (RDC) est dotée d’une richesse forestière exceptionnelle qui, « si gérée de manière durable », peut devenir un « moteur économique significatif » pour le pays tout en préservant l’environnement pour les générations futures. L’économie forestière en République démocratique du Congo croise plusieurs angles :

La gestion durable des forêts (parcs nationaux et aires protégés) 

Les parcs nationaux et les réserves forestières de la RDC offrent des opportunités pour le tourisme écologique. La mise en œuvre de pratiques de gestion forestière durable est fondamentale pour « maintenir l’équilibre écologique » et assurer que l’exploitation des forêts ne compromet pas leur « capacité à fournir des services écosystémiques essentiels ».

Ceci consiste à : (1) Réaliser un inventaire forestier pour identifier les essences d’arbres, leur densité, et leur taux de croissance. Cela permet de déterminer quel volume de bois peut être récolté sans nuire à la régénération naturelle de la forêt. (2) Élaborer des plans de gestion forestière qui spécifient les zones d’exploitation, les techniques d’abattage sélectif, et les périodes de repos pour les parcelles exploitées. (3) Adopter des certifications internationales comme le FSC (Forest Stewardship Council) qui garantissent que les produits forestiers sont issus de sources responsables. (4) Créer et maintenir des aires protégées pour préserver la biodiversité et les écosystèmes forestiers. (5) Établir des corridors entre les aires protégées pour permettre aux espèces animales de migrer et de maintenir la diversité génétique. (6) Renforcer la surveillance des forêts et l’application des lois contre l’exploitation illégale et la déforestation. (7) Établir des partenariats avec des institutions de recherche internationales pour bénéficier de leur expertise et de technologies avancées. (8) Assurer que les bénéfices tirés de l’exploitation des forêts soient équitablement redistribués parmi les communautés locales. (9) Améliorer l’accès au marché pour les produits forestiers légaux et durables.

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En mettant en œuvre ces stratégies, la RDC peut non seulement protéger ses ressources forestières mais aussi « créer une industrie forestière durable qui contribue à l’économie nationale et au bien-être des communautés locales ». Cela nécessite une collaboration étroite entre le gouvernement, les entreprises forestières, les communautés locales, les ONG et les organismes internationaux.

Eco-tourisme – tourisme écologique

Le tourisme écologique, ou écotourisme, est une approche de tourisme axée sur la visite de régions naturelles de manière responsable et durable, en minimisant l’impact sur l’environnement et en favorisant la conservation tout en « générant des revenus pour les communautés locales ».

D’où, il faudrait : (1) Améliorer les infrastructures de transport pour faciliter l’accès aux parcs nationaux et réserves naturelles tout en veillant à limiter leur impact sur l’environnement. (2) Créer une marque distinctive pour l’écotourisme en RDC qui met en avant la richesse de la biodiversité et les expériences uniques disponibles. (3) Encourager les touristes à participer à des projets de recherche et de conservation, comme le suivi de la faune ou la collecte de données environnementales. (4) Promouvoir l’artisanat local et les traditions culturelles comme partie intégrante de l’expérience touristique. (5) Attirer des investissements responsables qui soutiennent le développement durable et la conservation.

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En mettant en œuvre ces stratégies, la RDC peut non seulement « protéger ses écosystèmes uniques mais aussi créer une source de revenus durable qui profite à l’économie nationale et aux communautés locales ». Cela nécessite une planification minutieuse, un engagement envers la durabilité et une collaboration entre toutes les parties prenantes.

Marché du Crédit carbone 

Le marché du crédit carbone représente une « opportunité économique significative » pour la République démocratique du Congo (RDC), qui possède la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

Le gouvernement congolais devrait : (1) Effectuer un inventaire forestier pour évaluer la quantité de carbone stockée dans les forêts de la RDC. (2) Mettre en place une législation claire pour la gestion des crédits carbone, y compris les droits de propriété, le transfert de crédits et les mécanismes de reporting. (3) Créer ou renforcer les institutions nationales chargées de la gestion des crédits carbone et de la supervision des projets REDD+ (Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts). (4) Initier des projets REDD+ qui encouragent la conservation des forêts, la gestion durable des forêts et l’augmentation des stocks de carbone forestier. (5) S’assurer que les projets de crédit carbone respectent les standards internationaux tels que ceux du VCS (Verified Carbon Standard) ou du Gold Standard. (6) Mettre en place des systèmes de suivi, de rapport et de vérification (MRV) pour assurer la transparence et la crédibilité des réductions d’émissions. (7) Offrir des formations aux parties prenantes sur les aspects techniques, financiers et réglementaires du marché du crédit carbone.

En développant le marché du crédit carbone, la RDC peut non seulement contribuer de manière significative à la lutte contre le changement climatique mais aussi générer des revenus importants pour le pays et les communautés locales. Cela nécessite une coordination étroite entre le gouvernement, les communautés, les investisseurs et les organismes internationaux.

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Charbon durable

En République démocratique du Congo, le charbon de bois représente l’unique source d’énergie pour 80 à 90% des foyers, faute d’électricité. De Goma à Kinshasa, sa consommation multipliée par 70 à 80 millions d’habitants grignote la forêt du bassin du Congo, vitale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Rendre disponible le courant électrique dans chaque ménage en RDC devrait être une priorité du gouvernement congolais pour « lutter contre la fabrication et la vente des charbons de bois pour le chauffage et la cuisson ». Il convient définir la feuille de route de développement du Grand Inga, qui regroupe le méga-barrage d’Inga III et cinq autres site (Inga IV, V, VI, VII et VIII) identifiés en aval du fleuve Congo. L’aménagement du Grand Inga et les 150 micro barrages pourrait apporter une puissance d’environ « 42 000 MW » pour la RDC et profiter aux congolais avant de profiter aux étrangers.

Agroforestière durable

L’agroforesterie est une pratique agricole intégrée qui combine les arbres et les arbustes avec les cultures et/ou le pâturage des animaux au sein du même système de gestion de terres. Elle peut jouer un rôle clé dans le développement économique de la République démocratique du Congo (RDC) tout en contribuant à la conservation de l’environnement.

En s’inspirant de modèles comme celui de l’Éthiopie, la RDC peut développer la culture du café sauvage comme une « niche économique qui soutient les moyens de subsistance locaux et contribue à la conservation des forêts ».

Il faudrait aussi : (1) Identifier les besoins spécifiques des agriculteurs et les conditions écologiques locales pour concevoir des systèmes agroforestiers adaptés. (2) Choisir des espèces d’arbres et de cultures compatibles qui peuvent coexister, en se basant sur les interactions bénéfiques telles que l’ombrage, la fixation de l’azote, et la protection contre le vent. (3) Mettre en place des programmes de formation pour les agriculteurs sur les techniques agroforestières, la gestion de la fertilité des sols, et la conservation de l’eau. (4) Collaborer avec des institutions de recherche pour « développer et tester de nouvelles techniques agroforestières adaptées aux conditions locales ». (5) Créer des politiques et des incitations qui encouragent les pratiques agroforestières, telles que des subventions pour les plants d’arbres ou des crédits d’impôt. (6) Développer des chaînes de valeur pour les produits agroforestiers, comme les fruits, les noix, le miel, et les plantes médicinales. (7) Faciliter l’accès à la certification pour les produits agroforestiers, ce qui peut ouvrir des marchés plus rémunérateurs. (8) Mettre en place des systèmes de microcrédit pour permettre aux agriculteurs d’investir dans l’agroforesterie. (9) Intégrer des pratiques de conservation des sols et de l’eau, comme les terrasses et les haies vives, pour améliorer la productivité et la durabilité des systèmes agroforestiers. (10) Concevoir des systèmes agroforestiers qui augmentent la résilience des terres agricoles face aux aléas climatiques.

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En développant l’agroforesterie, la RDC peut « améliorer la sécurité alimentaire, augmenter les revenus des agriculteurs, et contribuer à la conservation des ressources naturelles ». Cela nécessite une approche intégrée qui combine l’expertise technique, le soutien politique, l’accès aux marchés et le financement.

©2023 – Didier Amani SANGARA, LNL News

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