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Friday, September 27, 2024

Comment mettre fin à l’embrasement national en Libye ?

En Libye, le maréchal Khalifa Haftar, le patron de l’Armée nationale libyenne (ANL) maintenait son contrôle sur la région Est du pays grâce à ses alliances avec les différentes tribus. Mais l’arrestation de Mahdi Ibrahim al-Barghadi, l’ancien ministre de la Défense du gouvernement d’union nationale de 2016 à 2018, risque d’embraser le pays suite aux tensions tribales qui pourraient entrainer une nouvelle déstabilisation de la région Est en Cyrénaïque.

L’ex-ministre a été arrêté le 10 octobre par la Brigade Tariq Ben Ziyad (TBZ) contrôlée par Saddam Haftar, le fils du maréchal Haftar à son retour de l’Ouest dans le district d’al-Sulmani de Bengazi, où réside sa famille. Son sort demeure secret alors que son état de santé est critique et plusieurs sources le croient mort. Le refus de son relâchement met Khalifa Haftar dans « l’embarras au risque de rompre ses alliances avec différentes tribus de l’Est du pays ». Saddam Haftar devient une épine dans le dos de son père qui ne contrôle pas les actions de son fils rebelle.

>> Lire aussi : JE NE QUITTE PAS LA LIBYE ET TU NE FERAS RIEN !

Le soutien à Mahdi Ibrahim al-Barghadi

L’ancien ministre de la Défense reçoit un soutien de la tribu des Awaqir, dont les Baraghtha, l’un des clans les plus importants dans le pays. En 2014, les membres de cette tribu ont combattu au côté de Mahdi Ibrahim, le Commandant militaire pour chasser les groupes islamistes de Bengazi – opération al-Karama menée par Khalifa Haftar. Alors que Khalifa avait su asseoir sa légitimité dans l’Est, la disparition de Mahdi Ibrahim pourrait diviser son pouvoir issu des alliances avec différentes tribus qui regroupent les tribus des Awaqir (al-obeidat, Dreissa, Baraassa, Hassa et Baraghtha) et des Magharba (qui tiennent le maréchal Haftar pour responsable de l’avortement du processus électoral municipal à Ajdabiya en juillet 2023).

Dans sa propre tribu, le Fezzan, Khalifa Haftar est confronté toujours à l’influence de Seif al-Islam Kadhafi, le fils de Mouammar Kadhafi qui reçoit aussi le soutien de la tribu des Ouarfalla. Mis à part l’ANL (Armée nationale libyenne) et les communautés rivales Ould Slimane, Toubou et Touareg, la « crédibilité du pouvoir de Khalifa dans la partie Est du pays est en danger ». L’autre problème pour le maréchal Haftar à part les différentes tribus, est son fils Saddam Haftar manipulé au risque de « déstabiliser la région et semer la terreur à l’Est du pays ».

>> Lire aussi : LIBYE : LE PACTE D’ATTENTE ET DE REUNIFICATION ENTRE ABDEL HAMID DABAIBA ET KHALIFA HAFTAR

Mettre fin à l’embrasement national

Au moment où Mahdi Ibrahim al-Barghadi joue le pont entre l’Ouest et l’Est, et le fait que dans le pays il y a une création d’une nouvelle armée libyenne conjointe (représentant des forces armées affiliées au gouvernement de Tripoli du comité 5+5 et l’Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa) ; nous appelons à l’instauration d’un « gouvernement d’union nationale » pour réconcilier tout le pays et plus particulièrement l’Est.

L’Armée mixte libyenne a besoin du soutien des communautés civiles pour rétablir l’ordre dans le pays. Et comme la légitimité de Haftar est remise en cause à l’Est, la « constitution d’une force libyenne conjointe » serait comme un « non-évènement » dans le pays. LE MIEUX A FAIRE SERAIT DE FORMER UN « GOUVERNEMENT ISSU DES REPRESENTANTS DES DIFFERENTES TRIBUS » QUI TRAVAILLERAIT EN ETROITE COLLABORATION AVEC « L’ARMEE NATIONALE MIXTE LIBYENNE ».

A l’affiche dudit gouvernement, on pourrait retrouver :

  1. Mahdi Ibrahim al-Barghadi, l’ancien ministre de la défense qui avait rejoint le gouvernement de Tripoli à l’Ouest et qui a le soutien des Awaqir à l’Est ;
  2. Seif al-Islam Kadhafi, le fils de Mouammar Kadhafi qui reçoit le soutien de la tribu des Ouarfalla à l’Est ;
  3. Khalifa Haftar, le patron de l’ANL et qui reçoit encore le soutien des communautés rivales Ould Slimane, Toubou et Touareg ;
  4. Abdel Hamid DABAIBA, le Premier ministre du gouvernement de Tripoli à l’Ouest.

En revanche, ni Khalifa Haftar ni Hamid DABAIBA ne pourraient stabiliser la Libye et le « pacte d’attente et de réunification » entre les deux hommes serait infructueux. Aujourd’hui Khalifa ne contrôle rien dans la région Est du pays.

©2023 – Didier Amani SANGARA, LNL News

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