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Friday, September 27, 2024

Considérée comme une « no-go zone » pétrolière, l’Est de la RDC suscite à nouveau les convoitises.

Les blocs pétroliers 1 et 2 de la zone Graben Albertine, situés dans la partie congolaise du lac Albert, font l’objet de négociations en coulisses houleuses. Il y a un peu plus d’un an, que Kinshasa a élargi sa recherche d’un « repreneur potentiel ».

Le plus sérieux de ces choix est actuellement une société publique chinoise en bourse. Les discussions entre le ministère des hydrocarbures dirigé par Didier Budimbu et la China National Offshore Oil Corporation (Cnooc) se poursuivent.

Loin d’être une inconnue dans la région, la grande entreprise chinoise travaille déjà aux côtés de la société française TotalEnergies sur les blocs du côté ougandais du lac Albert pour construire l’East African Crude Oil Pipeline (EACOP), qui transportera le « pétrole brut » ougandais jusqu’à Tanga, en Tanzanie.

Le défi est de taille puisque l’enquête et l’exploitation des blocs 1 et 2 ont été stoppées pendant près d’une décennie avant d’être paralysées par Caprikat et Foxwhelp, deux entreprises dirigées par le richissime israélien Dan Gertler. Et la signature d’un pacte en février 2022 entre l’homme d’affaires et la présidence de Félix Tshilombo a permis la présidence de rebattre les cartes. Plutôt que de risquer une bataille juridique à l’issue inconnue, Dan Gertler a choisi de se retirer de ses avoirs en RDC, qu’ils soient miniers ou pétroliers, dans l’espoir de continuer à toucher des royalties. Pour les blocs 1 et 2, le millionnaire Israélien a demandé « 130 millions d’euros » à Kinshasa, somme qu’il affirme avoir dépensée pour des études sismiques et la collecte de données.

La convoitise russe

A part Pékin, Moscou a également tenté d’approcher Didier Budimbu. Une lettre de La Douma, la chambre basse de l’Assemblée fédérale russe, lui a été envoyée en mars dernier, l’invitant à visiter le pays pour des échanges économiques avec le président Vladimir Poutine et les responsables de sociétés pétrolières russes. Le ministre congolais des hydrocarbures n’a pas répondu à l’invitation compte tenu de la situation géopolitique autour du conflit en Ukraine et de la méfiance de Félix Tshisekedi envers la Russie.

ENI avait également prévu de faire une offre à un moment donné. La major italienne s’est entretenu avec Jean-Claude Kabongo, l’ancien conseiller spécial chargé des investissements du président congolais, sans associé le ministère des Hydrocarbures. La firme israélienne Delek s’était également focalisée sur ces deux blocs, avant d’être déçu par l’ombre autour du dossier Gertler.

Le gouvernement congolais travaille sur un plan d’exportation du futur brut des blocs 1 et 2 de la région du Graben Albertine via un oléoduc qui traverserait le Soudan du Sud, l’Ethiopie et l’Erythrée plutôt que l’Ouganda. Un projet aussi ambitieux qu’incertain – si ce n’est impossible au vu de la situation politique et sécuritaire dans ces pays, qui viserait à rompre la dépendance à l’égard de l’Ouganda de Yoweri Museveni. Et pour y parvenir, Kinshasa s’engage à négocier avec des partenaires financiers et techniques saoudiens.

Total Energies, l’ancien opérateur du bloc 3 situé dans la zone congolaise du lac Albert qui a soulevé diverses raisons, dont des raisons sécuritaires évidentes pour « plier bagages », prévoyait qu’en cas de découvertes du côté congolais du lac Albert, la « brute » pourrait facilement accéder au même oléoduc via l’Ouganda et la Tanzanie.

Plutôt que l’Ouganda, géographiquement plus proche des blocs en question, les autorités congolaises ont choisi de « façonner la proposition » de Total Energies, qui a boycotté l’appel d’offres congolais à la recherche d’une voie alternative.

©2023 – Rédaction LNL News

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