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Friday, September 27, 2024

COTE D’IVOIRE : DU NOUVEAU, L’UTILISATION DE PALMIER A HUILE POUR PRODUIRE DE L’ELECTRICITE

Pour répondre à ses besoins croissants en électricité, la Côte d’Ivoire premier pays producteur de Cacao au niveau mondial et deuxième producteur de Palmier à huile en Afrique se tourne vers la biomasse (produite par combustion d’un déchet organique). Ce pays qui dépend entièrement du gaz est sur le point de construire une centrale biomasse en s’appuyant sur son agro-industrie de palmiers à huile dont le démarrage est prévu d’ici 2025. La Côte d’Ivoire génère, chaque année, quelques millions de tonnes de déchets issus de la culture de Cacao et du palmier à huile.

Le palmier à huile, la star du moment

En Côte d’Ivoire, la mission de ces petits fruits rouges est très abondante. Les branches, elles, s’accumulent dans les plantations par centaines de milliers de tonnes, sans autre véritable utilité que de se transformer lentement en compost. La centrale de ce type en Afrique de l’Ouest devrait fournir 46 mégawatts (MW) au réseau, soit l’équivalent de la consommation de 1,7 million de personnes, dans un pays où 30 % de la population n’a pas accès à l’électricité, selon la Banque mondiale.

Dans plusieurs régions du pays, le combustible proviendra des résidus des palmiers (feuilles, troncs, etc.) issus de milliers d’hectares de plantations de palmiers à huile. Dans la région de Toumanguié, située à quelques kilomètres à l’est d’Abidjan, considérée comme l’un des bassins ivoiriens du palmier des branches, appelé pétiole, va devenir le carburant de cette centrale électrique à biomasse actuellement en construction. Les matières végétales et organiques ont l’avantage d’être gratuites, même s’il faut les collecter (ramassage) et les acheminer (camions) jusqu’à la centrale.

Mais au total, cela émet beaucoup moins de CO2 qu’une centrale au charbon ou au pétrole. Le coût total du projet, porté par la société Biovea Energie, est estimé à « 237 millions d’euros ». Il est soutenu par les membres du consortium EDF, Meridiam et Sifca (plantations) avec des financements de l’Agence française de développement (AFD). Et devrait créer près d’un millier d’emplois.

Cette énergie, considérée comme renouvelable, est encore très marginale en Côte d’Ivoire, où 85% de l’électricité proviennent de centrales thermiques. On en compte une soixantaine répartie dans tout le pays.

Avantages du projet

La Compagnie ivoirienne d’électricité, filiale du groupe Eranove, détient, par un accord avec l’état, le monopole de l’électricité dans le pays. A l’été 2021, le pays connaît une sécheresse qui, en réduisant la production des barrages, a contraint à des rationnements électriques. L’électrification du pays est une des meilleures d’Afrique de l’ouest : en 2011, 74 % de la population vivait dans une localité électrifiée. L’électrification complète du pays est un objectif pour 2025. Près de 94 % des Ivoiriens sont aujourd’hui raccordés au réseau et les abonnés les plus précaires bénéficient d’un tarif social.

Ce projet présente plusieurs avantages à la population ivoirienne qui va profiter de ce dernier pour lutter contre le chômage. Il sera question de créer au moins 1 000 emplois, pendant vingt-cinq ans d’exploitation. Des salariés peu qualifiés, embauchés localement, qui vont notamment assurer la collecte et le ramassage des pétioles dans un rayon de 60 kilomètres. Cette électricité est non seulement renouvelable mais aussi dite « de base », contrairement au solaire ou à l’éolien, qui sont intermittents.

Le leader ivoirien de la culture et de la production d’huile de palme (Sifca) va fournir environ 25 % des volumes de pétioles grâce à l’immense plantation industrielle de sa filiale Palmci à Toumanguié.

Des inconvénients, il y en a aussi

C’est vrai, l’utilisation de la biomasse n’est pas sans inconvénient. Des scientifiques sonnent l’alarme, notamment sur les effets de cette technologie sur les forêts. Ainsi, pour produire de l’électricité ou du chauffage grâce à l’énergie de la biomasse, il est primordial d’être attentif quant à l’emploi des ressources naturelles. Cela est notamment valable pour le bois, issu des forêts, qui peut vite être épuisé si son exploitation n’est pas contrôlée.

Pour éviter l’épuisement des stocks de bois disponibles, les centrales thermiques à biomasse par combustion utilisent d’autres types de biomasses. Pour fonctionner, elles se servent, entre autres, de paille, de canne à sucre ou encore d’écorces de noix de coco. Ces dernières sont quant à elles issues de déchets de végétaux agricoles.

L’énergie de la biomasse a son coût, qui a tendance à augmenter. Le procédé de combustion ou de méthanisation peut coûter cher, le prix de l’énergie ainsi produite dépendant des frais de fonctionnement des centrales.

La biomasse est aussi réputée génératrice de CO2, et donc polluante, ce qui constitue un inconvénient majeur pour l’énergie de la biomasse. En réalité, la quantité de dioxyde de carbone qu’elle rejette correspond à la quantité de CO2 qui est précédemment absorbée par les végétaux qui sont ensuite utilisés comme ressource énergétique.

La biomasse en Côte d’Ivoire, une solution aux coupures du courant ?

Face à la crise de l’électricité en Côte d’Ivoire, les autorités ont pris des mesures de rationnement en fonction des zones impactées.  Assèchement dans les barrages, panne de machines dans les centrales thermiques… La Côte d’Ivoire fait face à une crise de l’électricité depuis plusieurs années. Les Ivoiriens vivent difficilement la situation. Alors pour gérer le problème, on s’arrange comme on peut. Les autorités décident d’interrompre la fourniture de l’électricité suivant des plages horaires.

La puissance prévue pour cette biomasse est de 46 MW et pour avoir une cette puissance, il va falloir à la Côte d’Ivoire de produire chaque année au moins 480 Millon s de tonnes des feuilles et troncs de palmiers à huile, or le pays produit chaque année 2.250 MW dont plus de 70% fournit par des centrales thermiques et environs 28% par des centrales hydroélectriques. La construction de cette centrale ne va pas résoudre le problème des coupures intempestives du courent électrique, elle va juste augmenter la part d’énergie propre dans la sphère énergétique de la Côte d’Ivoire.

©2023- Paulin AGANZE, LNL News

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