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Friday, September 27, 2024

COTE D’IVOIRE : LA POLYGAMIE SERA-T-ELLE BIENTOT ACCEPTEE ?

Un député a récemment présenté un projet de loi visant à légaliser la polygamie, qui a suscité l’indignation des organisations qui soutiennent la protection des droits des femmes.

Propriété commune, mariage nul et âge de la majorité ; le gouvernement ivoirien a adopté fin mars un projet de loi sur le mariage avec d’importants amendements. Le Parlement devrait approuver cette idée, qui vise à “renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes”, sans apporter de changements significatifs. L’une des principales améliorations est que le mariage peut désormais être déclaré nul et non avenu si l’un des époux est physiquement incapable de consommer l’union ou si aucun des deux ne peut avoir d’enfants. Yacouba Sangaré, le député de Koumassi, s’est attaqué à un sujet tabou en Côte d’Ivoire en déposant son projet de loi le 30 juin. Cet élu du Rassemblement des houphoutistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) estime qu’il est impératif de mettre fin à “l’hypocrisie”, même si la loi ne le permet pas. « La loi sur la monogamie n’a jamais été respectée. Elle est fréquemment violée. » L’élu répond : « Alors pourquoi cacher le visage sur un fait que personne n’ignore ? Il a d’abord eu l’idée d’une réforme en 2014 alors qu’il parlait avec un autre député. Il y a des femmes qui sont de facto impliquées dans des partenariats polygames qui n’ont droit à aucune protection juridique en cas de rupture de la relation. Ceux-ci n’ont pas de sécurité, ils se retrouvent souvent avec de jeunes enfants et seuls.

LES COUPLES POLYGAMES SONT PARTOUT

Malgré le drame qu’elle provoque, personne n’en parle. Nous voulons supprimer cette hypocrisie à cause de cela. En Côte d’Ivoire, les couples polygames se retrouvent partout, dans toutes les ethnies, dans toutes les religions et dans toutes les classes sociales. Alors, pourquoi ne pas les considérer ? Yacouba Sangaré insiste dans sa proposition sur le fait que la polygamie serait un choix que les deux époux pourraient décider d’embrasser ou de rejeter mutuellement. Avec l’aide d’un groupe d’avocats, de communicants et de constitutionnalistes, il envisage de modifier la loi relative au mariage 2019-570 à compter du 26 juin 2019. Un document qui stipule à l’article 3 : « Nul ne peut contracter un nouveau mariage avant le précédent a été dissous, comme en témoignent soit une décision devenue définitive, soit un acte de décès. (…) » Après avoir fait le premier pas, le député du projet de Koumassi, rejoint par d’autres élus comme Sidibé Daouda, député d’Abobo, Kangouté Mamadou Moctor, député de Bouna, ou encore Fidèle Dibi Bogro, député de Fresco, ont tenu une conférence de presse le 7 juillet. De l’autre côté, le nouveau code civil de la Guinée, approuvé dernièrement, fixe la monogamie par défaut. C’est encore faisable pour la polygamie, dont la légalisation dans la formulation originale avait été contestée, mais à condition que la première épouse donne son accord lors de la cérémonie de mariage à la mairie.

Véritable avancement ou cadeau empoisonné ?

Cependant, la question se pose dans une nation où la polygamie a un fondement moral solide, même parmi les dirigeants politiques. Fatou Souaré Hann, directrice de l’ONG Wafrique-Guinée, déclare qu’elle “se réjouit de la décision des députés d’avoir décidé de changer la clause qui posait problème”, mais elle ne cache pas son ressentiment après qu’un violeur “repenti” ait décrit comment il a agressé ses victimes sur une chaîne ivoirienne, le débat s’est intensifié. Les organisations de défense des droits des femmes et les internautes réclament des sanctions. En fonction de la décision de la Haute Autorité, les organisations féministes avaient souhaité que la chaîne de télévision et l’animateur soient sanctionnés. Les groupes espèrent que le comité d’organisation décidera de ne pas associer l’image d’Yves de Mbella à celle de l’hôte malgré le fait qu’il ait été choisi pour accueillir la finale du concours Miss Côte d’Ivoire dans les prochains jours. Même si on nous dit fréquemment que la polygamie est autant que la polyandrie que la polygynie, selon la militante féministe et présidente de l’association Le Réseau, Ketella Soroko, « il n’y a quasiment pas de potentiel de polyandrie dans tous les pays africains qui ont validé la polygamie », la polygamie sera utilisée, ce qui est exclusivement au profit de l’homme. La polygamie est-elle vraiment la réponse pour une société qui s’efforce de fournir une protection aux femmes qui subissent des abus dans des relations monogames?

La polygamie n’est pas le seul problème urgent auquel sont confrontées les femmes qui mérite une attention ou législation.

© 2022 LEO NJO LEO NEWS, Eric Kuikende

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