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Friday, September 27, 2024

COTE D’IVOIRE : Le rôle pivot du gouvernement dans le commerce international du cacao

Différentes sociétés d’exportateurs internationaux et nationaux se font des fortunes en Côte d’Ivoire grâce au cacao. Une situation à la base d’une tension entre les grands géants exportateurs de cette matière première dans ce pays. La campagne primaire en Côte d’Ivoire pour la commercialisation de la récolte de cacao a commencé le 1er octobre et s’est terminée le 31 mars. Au cours de la période, environ 1,8 million de tonnes ont été écoulées.

En tête, le géant américain Cargill met en mal la SACC

Les multinationales, emmenées par l’énorme américain Cargill, dirigé localement par le français Lionel Soulard, ont dominé les achats tout au long de cette campagne, achetant plus de 265 000 tonnes. Suivent le singapourien Olam (190 000 tonnes), le français Touton (115 000 tonnes) et le belgo-suisse Barry Callebaut (200 000 tonnes).

Le premier producteur ivoirien, avec plus de 120 000 tonnes, est la Société de commercialisation de café cacao (S3C) de la famille ivoiro-libanaise Omais. Les 80 000 tonnes contractées ont été largement dépassées par les 48 156 tonnes que la Société Agricole du Café-Cacao (SACC), fondée sur les ruines de Saf Cacao, a déclarées comme récolte finale. L’accès aux fèves certifiées, plus chères, reste un challenge pour les acteurs ivoiriens. 

Alors qu’elle prévoyait vendre au moins 40 000 tonnes de fèves, la Coopérative Nouvel Esprit de Kétesso (CNEK) d’Anthony Fortez n’a utilisé qu’un peu plus de 29 000 tonnes de fèves. Enfin, Africa Sourcing de Loc Folloroux a acheté un peu moins de 53 000 tonnes contre 70 000 habituellement exportées. 

Le gouvernement ivoirien tente de contenir la crise

Pendant que la course des multinationales s’intensifie dans le pays, l’état ivoirien essaie à tout prix de limiter la situation qui renforcer les conflits déjà intenses entre les parties locales et internationales impliquées dans le commerce du cacao. Les exportateurs s’entraccusent, pour les uns les autres constituent des stocks afin d’obtenir des Ivoiriens leurs contrats impayés, qui dépassent les 100 000 tonnes en fin de campagne, pendant que d’autres estiment que ces premiers essayent juste d’échapper à toute taxation.

La qualité des récoltes s’est dégradée au cours des deux derniers mois de la campagne principale à mesure que la production céréalière augmentait, forçant le gouvernement à appliquer une baisse de prix de 75 FCFA par kilogramme, entraînant une perte cumulée de 33 milliards de FCFA (50 millions euros) par rapport aux projections initiales. L’organisme de surveillance de l’industrie, le Conseil Café -Cacao (CCC), a fait état d’une petite partie des contrats non remplis sur la “petite campagne” en cours, mais aussi et surtout sur la “grande campagne” à venir, qui débutera en Octobre 2023.

La décision du Conseil café cacao 

Le 21 février, le Conseil café cacao (CCC)  a décidé de restreindre les ventes aux principaux courtiers. Le premier exportateur de fèves de Côte d’Ivoire, Lionel Soulard, mécène régional de la société américaine Cargill, a pu obtenir une limite d’achat supplémentaire d’environ 10 000 tonnes. Le géant agricole Cargill a pu continuer à acheter des fèves dans le pays depuis quelques semaines, contrairement à d’autres grandes organisations internationales présentes en Côte d’Ivoire. 

La délégation américaine, premier importateur de cacao à Abidjan, conduite par Lionel Soulard en Afrique de l’Ouest, a obtenu une dérogation pour contourner la décision d’Yves Brahima Koné du Conseil café cacao (CCC). Le 21 février, il a pris la décision de restreindre le volume des achats effectués par les commerçants étrangers qui avaient déjà rempli leurs contrats. Moins de 10 000 tonnes de fèves de cacao sont concernées par la dérogation du CCC au contrat avec Cargill.

Par ailleurs, Lionel Soulard est responsable du Gepex, l’influente association d’entreprises internationales située le long des rives de la lagune Ebrié. Suite à la décision du 21 février, les membres du Gepex les plus impliqués dans la transformation locale du cacao  Cargill, ainsi que le singapourien Olam et le belgo-suisse Barry Callebaut  ont évoqué le paradoxe de limiter leurs achats de fèves, malgré les mesures gouvernementales encouragement ces dernières années à augmenter leurs capacités de couvaison.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL  News

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