Alassane Ouattara, le président ivoirien, tente de jouer ses cartes les unes après les autres selon un calendrier fixé par ses siens.
Sa réconciliation et ses conversations téléphoniques avec son prédécesseur ont suscité moins de critiques dans le camp de Laurent Gbagbo que dans son propre camp. Le président ivoirien a apaisé les relations avec Gbagbo et a ordonné le 10 janvier, le paiement des arriérés de la rente viagère que le fondateur du FPI réclamé à la présidence du pays depuis 2020.
L’argent, estimé à plus de deux milliards de francs CFA [environ trois millions d’euros], a été reçu sur le compte bancaire ivoirien de Laurent Gbagbo le 16 janvier.
Où nous mène cet entendement avec ses anciens rivaux ?
La séquence promet d’être « historique ». En bon tacticien, Alassane Ouattara à l’heure des grandes manœuvres politiques.
Ouattara veut renforcer sa majorité à huit mois des élections locales et régionales et à deux ans de la présidentielle de 2025. Son parti politique, le RHDP s’est lancé dans une vaste campagne de ralliement qui affaiblit les deux ex-présidents [Henri Bédié et Laurent Gbagbo]. Alors que les deux derniers hommes étaient liés par une alliance propre et légale, Henri Bédié est désormais beaucoup plus menaçant dans ses projets d’alliances politiques futures.
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Le président ivoirien a affirmé sa volonté « d’éloigner la perspective d’un front commun » entre les deux hommes puissants du pays. Et, compte tenu de la situation financière précaire d’Henri, qui provoque « des congés et des défections » au sein de son parti (PDCI), il n’a qu’une option : « rejoindre Ouattara ou parler la même langue que Laurent Gbagbo ».
Le RHDP Ouattara continue de scruter les activités de la nouvelle formation lancée par Gbagbo en août 2021 PPA-CI et le PDCI de l’ex – président Bédié, qui peine toujours à trouver son rythme et à mettre en œuvre les solutions escomptés.
De même, le RHDP multiplie les ouvertures et les nouvelles alliances, et des scénarios de réorganisation ministérielle se discutent tranquillement à Abidjan. Une opération qui pourrait permettre à la fois de « constituer un gouvernement de coalition pour se rendre aux élections locales et régionales d’octobre et novembre 2023 » et de « récompenser un nouveau soutien majoritaire ».
Cependant, la manœuvre devrait être délicate. Alors que le RHDP présente publiquement un front uni, les premières fissures apparaissent entre plusieurs poids puissants de la majorité, alors que l’ombre de la présidentielle de 2025 grandit chaque jour sur les rives de la lagune Ebrié.
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