24.2 C
Kinshasa
Friday, September 27, 2024

Coup d’Etat au Gabon, le grand secret de la junte toujours méconnu

C’est un virus qui a atteint l’Afrique partant de sa côte Ouest. Du Mali en Guinée en passant par le Burkina Faso et au Niger et aujourd’hui au Gabon, l’Afrique souffle un nouvel air de l’administration militaire lésée par l’administration civile caractérisée le plus souvent par l’égoïsme et le goût inassouvi de s’éterniser au pouvoir.

En effet, ce mercredi 30 août 2023 vers 11 heures d’avant-midi heure du Gabon, les militaires ont décidé, quelques temps après la proclamation par la centrale électorale dans le pays, de la victoire d’Ali Bongo Ondimba de 64%, de le séquestrer et le mettre à l’écart de sa famille. C’est un coup d’État qui intervient un mois et quatre jours après celui du Niger, où les militaires ont aussi chassé le président Mohamed Bazoum.

Lire aussi : Gabon : L’armée renverse-t-elle le régime d’Ali Bongo Ondimba ?

Qui remplace Ali Bongo ?

Il s’agit du commandant de la puissante Garde Républicaine, dévoué collaborateur d’Ali Bongo, (son cousin), le Général Brice Clotaire Oligui. Originaire de la région de Haut-Ogooué, également petit-neveu d’Omar Bongo, prédécesseur d’Ali Bongo. Oligui, est un officier supérieur bien formé et qui maitrise les rouages du pouvoir Gabonais et en plus proche du clan du même pouvoir.

Formé en partie au Maroc, à l’académie royale militaire de Meknès, le Général Brice est un ancien premier ordre dans l’appareil sécuritaire à Libreville. Peu après l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo, en 2009, après la mort d’Omar Bongo, Nguema a assumé le poste d’attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc, puis au Sénégal, passant dix années en exil, soit entre 2009 et 2019.

C’est en cette année 2019, qu’il rentre au pays sous l’impulsion de Brice Laccruche Alihanga (qu’il connaît depuis son enfance et qui est alors directeur de cabinet d’ABO). Il arrive au pays à l’époque, alors qu’Ali Bongo échappait à un coup d’État dans lequel la garde républicaine aurait été impliquée. Nguema prend alors la tête de la puissante Direction générale des services spéciaux (DGSS), chargé des renseignements de la garde républicaine. A son arrivée, il gagne la confiance de ses hommes et plaide pour leur augmentation en effectifs, il obtiendra ensuite son propre régiment, le mieux équipé du pays qui soit.

Lire aussi: GABON : ALI BONGO PEUT-IL GAGNER AU GABON EN 2023 ?

Par ailleurs, le Général Brice est encore connu comme un habitué du camp présidentiel. A l’époque, Brice Nguema, se souvient Anne-Marie Dworaczek-Bendome, ancienne collaboratrice d’OBO, était l’un des amis intimes du président Omar BONGO. Il est demeuré à ses côtés jusqu’à son décès en 2009 à Barcelone.

De son retour au pays après dix ans passés en Exil, Nguema a tenu à continuer de mériter la confiance d’Ali à qui il a juré fidélité tout comme à son prédécesseur des années 2009. Nguema avait en effet, prêté serment de protéger son fils et successeur au pouvoir, ce qui lui a valu une confiance de la part d’Ali Bongo, qu’il vient pourtant de renverser quatorze ans plus tard, qui venait, il faut le rappeler, de briguer un troisième mandat.

Que reproche-t-on à Ali Bongo ?

Pas grand-chose. Car, même les putschistes n’osent pas évoquer cette question. Mais pour l’heure, ils se sont limités à placer le président en résidence surveillée, l’éloigner de sa femme Sylvia Bongo et le reste de sa famille. Ils ont également immédiatement arrêté Noureddin Bongo fils du président, ainsi que d’autres personnalités du sillage présidentiel, notamment son directeur de cabinet Ian Ghislain Ngoulou, le porte-parole de la présidence Jessye Ella Ekogha, le conseiller spécial du président Cyriaque Andjoua, ou encore le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais, Steeve Nzegho Dieko, le directeur adjoint du cabinet présidentiel, Mohamed Ali Saliou, ainsi qu’un autre proche de Noureddin Bongo, M. Abdoul Oceni Ossa.

Pour l’heure, la junte n’a pas suffisamment communiqué. Elle a seulement mis en place le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui a annoncé avoir nommé à sa tête Brice Clotaire Oligui Nguema, commandant en chef de la garde républicaine.  Un général formé au Maroc et originaire du Haut-Ogooué, le berceau des Bongo.

Lire aussi: Putschs au Sahel : le pire est à venir pour la France forcée de quitter le continent

©2023-John TSONGO, LNL News

Guinée: la présidence dément des “coups de feu” près du palais présidentiel

La présidence de Guinée a démenti jeudi que des "coups de feu" avaient été tirés près du palais présidentiel dans la capitale Conakry, où...

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Articles les plus populaires

TRANSLATION