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Friday, September 27, 2024

Coup d’État au Niger: le chef de la junte, une bête à abattre par la CEDEAO, la France et Washington?

Quelques heures après le coup d’État au Niger le 27 juillet dernier, la Communauté économique pour le développement des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) était parmi les premiers pays à dénoncer cette situation. Abdourahmane Tchiani, le général putschiste s’est autoproclamé président. Celui-ci est mal vu par la France, Washington ainsi que toute la communauté CEDEAO dirigée par le président nigérian  Bola Tinubu qui a d’ailleurs fixé un ultimatum d’une semaine aux putchistes pour se retirer du palais et restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. L’un des pays du Sahel, le Niger compte actuellement plus de 20 millions d’habitants mais reste parmi les pays pauvres en droit de ses ressources financières importantes en uranium. 

La CEDEAO et la pression sur les putschistes 

Après ce coup d’État, les chefs d’états membres de la CEDEAO se sont réunis le dimanche 30 juillet à Abuja au Nigeria au tour du président Tunubo pour statuer de la question du Niger.  Pendant que ces derniers étaient au tour d’une même table, une manifestation spontanée  a été organisée dans la capitale nigériane et de milliers de manifestants ont convergé vers l’ambassade de France.  Au-delà de cet ultimatum, la CEDEAO a notamment demandé “la libération immédiate” du président Bazoum et le “retour complet à l’ordre constitutionnel en République du Niger”, selon les résolutions lues à la fin de ce sommet extraordinaire. Si ces demandes ne “sont pas satisfaites dans un délai d’une semaine”, la CEDEAO “prendra toutes les mesures nécessaires” et “ces mesures peuvent inclure l’usage de la force”, selon ces résolutions.

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A cet effet, les chefs d’état-major de la défense” des pays de la Cédéao doivent se réunir immédiatement, selon la même source. Cette organisation régionale a également décidé de “suspendre toutes les transactions commerciales et financières” entre ses Etats membres et le Niger. D’autres sanctions financières ont été décidées, notamment “un gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentative de coup“.

Le général Tchiani, président autoproclamé du Conseil pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et chef de la garde présidentielle qui retient Mohamed Bazoum en captivité  ne fait pas l’unanimité. Ce dernier fait face à une opposition criante de ses collègues qui, certains ne sont pas d’accord avec sa lutte. C’est le cas du  général Moussa Salaou Barmou, dit “Msb”. 

Washington et Paris s’invitent à la danse 

De même que la CEDEAO, la France et les Etats-Unis d’Amérique ne sont pas d’accord de la démarche de la junte militaire au Niger. Ancien chef de la garde républicaine de l’armée nigériane, le général Tchiani n’avait jamais été officiellement en contact avec les autorités françaises et américaines. Paris et Washington deux alliés stratégiques de Niamey au Sahel souhaitent afficher leur fermeté et ne reconnaissent pas d’autorité concurrente à celle du seul président déchu Mohamed Bazoum. Ces deux pays intensifient des médiations auprès de la junte pour, avant tout obtenir la libération sans condition du président nigérien toujours en captivité et de décrisper la crise qui s’est installée dans ce pays depuis la fin de la semaine écoulée. C’est ainsi qu’en toute discrétion, Emmanuel Macron a pris attache avec l’ancien chef de l’Etat nigérien le 27 juillet. Inquiet de la situation tout en condamnant l’acte posé par les putschistes, le président français Emmanuel Macron rassure son soutien au gouvernement officiellement reconnu et dirigé par Bazoum. Macron a multiplié les contacts avec une poignée de chefs d’Etat pro-occidentaux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), parmi lesquels le Nigérian Bola Ahmed Tinubu, président en exercice de la CEDEAO, il y a un mois. 

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Attitude belliqueuse 

C’est en ce terme que le chef de la junte, le général Abdourahamane Tchiani avait qualifié la pression de la CEDEAO sur son mouvement. De leur côté, les putschistes mettent en garde cette communauté régionale ainsi que les États Unis d’Amérique et la France pour toute ingérence ainsi que sur « les conséquences qui découleront de toute intervention militaire étrangère ».  A Niamey, capitale du Niger, la population soutient à sang et à crue cette junte au travers diverses manifestations. Des centaines de nigériens sont descendus dans les rues de Niamey dimanche 30 juillet pendant que les chefs de la CEDEAO étaient en sommet spécial à Abuja. Ces manifestants avaient sur eux des drapeaux russes, scandant de chansons hostiles contre l’opération Barkhan de l’armée française au Sahel. 

©2023-Paulin AGANZE, LNL NEWS

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