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Friday, September 27, 2024

CULTURE AFRICAINE : LE PRESIDENT BENINOIS A UNE LECON A DONNER AUX AFRICAINS.

L’authenticité ou mieux l’originalité Africaine s’est finalement noyée dans l’inculturation des fils de l’Afrique. Les Africains ne consomment pas Africain. Ils préfèrent importer mais cela appauvrit malheureusement leur économie. Le Président Béninois a une leçon à leur donner.

 En Afrique, « les vieilles habitudes de consommation ont la peau dure »… Car l’on croit qu’il n’y a que ce qui vient de l’étranger qui est meilleur. Ce sentiment d’accorder plus d’importance à ce qui vient de l’extérieur plutôt qu’à ce produit localement, ne favorise pas l’implosion de l’économie artisanale locale.

 En dépit des initiatives prises par les pouvoirs publics pour rendre visibles les produits locaux, les populations privilégient les produits importés, au détriment de l’économie de leur pays et au grand dam des artisans. Ce sentiment doit disparaitre, s’il faut croire en une intégration du panafricanisme dans les mœurs locales.

Changement de la donne…

 Les pays de l’UEMOA l’ont compris ! Car depuis quelques années, les 8 pays de cet espace (Uemoa) « consacrent tout le mois d’octobre à la promotion du « consommer local ». C’est une excellente initiative, qui suscite l’intérêt de nos populations pour nos productions locales ».

Un feu de lanière…

C’est pareil à du feu de lanière, car après octobre, tout revient toujours à l’initial et personne ne sait plus par où est passé ce qui a été perçu comme une inclusion encourageante vers le consommer local.

Patrice Talon a des leçons à donner à ses pairs…

Dans un scénario, un Journaliste imagine la scène d’une cérémonie à l’Africaine, où le consommer local est à l’honneur. De prime abord, il se construit une situation où le président Béninois Patrice Talon est vêtu d’une magnifique tenue teintée d’indigo entièrement Made in Benin. Il doit  recevoir un chef d’État européen en visite au Bénin, Plus loin,  dans la cohorte présidentielle, aucun des ministres n’est habillé d’un costume importé. Lors du grand banquet qui réunit de nombreuses personnalités du pays, le président Talon arbore cette fois-ci une magnifique guayabera, cousue au Bénin avec du coton cultivé et effilée localement, agrémentée de touches de kanvo, le pagne tissé national. Cette chemise authentique, empreinte de nos traditions est d’une élégance intemporelle… C’est admirable non ?

Deuxième approche de l’imagination, dans le cadre du même banquet, ‘’la nourriture, les boissons, la musique mises à l’honneur sont toutes locales et africaines, et ceci dans un cadre chic : la salle est construite avec beaucoup de goût par des entreprises locales, les meubles, la décoration, le service… tout est juste parfait et fièrement de fabrication 100 % béninoise ! Mais, vous l’aurez compris, ce monde parfait n’existe pas. En donnant libre cours à mes rêves, j’essaie simplement de me convaincre que certaines scènes imaginées sont probablement une réalité à certains égards’’.

Ça aurait dû être une dignité Africaine retrouvée, si ça se perpétuait… Mais c’est comme si l’Africain se sent gêné en demeurant Africain. Même dans l’espace UEMOA ouu l’initiative suscite l’intérêt de nos populations pour nos productions locales, tout redevient souvent à l’initial après le mois d’Octobre. Et curieusement après les grands discours entendus lors de ces manifestations, rien ne demeure et « aucun changement concret n’est visible dans la consommation au quotidien des populations, au grand désespoir des entrepreneurs et des artisans locaux ».

Pourquoi ne pas tirer des leçons ?

Beaucoup ne s’en seraient peut-être aperçu, Mais la venue du Covid-19 nous a renseigné qu’il y avait une nécessité de développer une phytopharmacopée locale.  En ville de Goma, partie Est de la RDC, les populations locales ont développé une thérapie à base des feuilles de l’eucalyptus maedeni spp, de la tisane, du citron et du romarin, tout devait être bouillie… Le liquide obtenu devait servir à gargariser le patient, après qu’il se soit couvert d’un étoffe en aspirant la vapeur chaude venant fraichement de la casserole ayant servi pour bouillir le mélange…

Du coup, l’on a vu se développer dans la capitale du Nord-Kivu, un marché de ces épices qui ont montré une efficacité sans précèdent par rapport même aux molécules de la médecine moderne proposés par les médecins. C’est une occasion en or, un mal nécessaire pour nous rappeler un retour à douceur à la tradition. Mais en est-on arrivé là ? Hélas, non ! « Le « consommer local » comporte de multiples avantages, aussi bien  économiques, qu’environnementaux, sociaux, culturels et identitaires ». Drôle que nous endurcissions toujours nos cœurs et nos esprits, pour y adhérer… Pourtant, loin d’être un recourt à l’authenticité, c’est aussi un recours à la force spirituelle africaine… Les jeunes de l’Organisation pour l’Unité pour le retour en Afrique Noire (OURAN), ceux réunis au sein du mouvement RASTA (retour sur la terre des ancêtres) ainsi que les adeptes de l’Eglise Kimbanguiste, l’ont déjà si bien compris. On les rencontre en République Démocratique du Congo en Afrique centrale, dans les villes comme Nkamba nouvelle Jérusalem (pour les Kimbanguistes) et à Goma et Butembo pour les RASTA et OURAN.

Les valeurs économiques peuvent trancher…

Les valeurs économiques peuvent elles-aussi, trancher… car les Africaines doivent très bien le savoir, que « les circuits courts de proximité de nos achats participent à limiter leur impact carbone et contribuent à sauvegarder notre planète. Lorsque nous achetons un meuble, un sac, des draps ou même un cadeau importé, c’est à peine 20 % du coût de notre achat qui reste dans notre pays. Je pourrais multiplier les exemples mais, ce qui compte, c’est de rappeler qu’acheter des produits importés revient tout simplement à enrichir les autres, à développer leurs économies ».

Ainsi, l’adhésion au concept du « consommer local » devrait être une inclusion universelle. « Et l’appliquer au quotidien est possible, à condition que nous en saisissions les enjeux. Mais, avant toute chose, il nous faut travailler à changer de mentalités et nous défaire de cette aliénation culturelle qui nous conduit à croire que ce qui vient d’ailleurs est meilleur ».

Il faut alors une rigueur, une réappropriation du soi de l’Afrique. Car nous devons réinventer l’Afrique, aboutir au Made in Africa. Ce sont d’après tout, « des enjeux du patriotisme économique et son impact sur le développement local au travers de nos artisans et entrepreneurs locaux » doit être mis en contribution.

©2023 – John TSONGO, LNL News

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