Les grands faiseurs des leçons en matières des droits de l’homme, sont aussi ceux qui prétendent donner des leçons à quiconque. Les discriminations dont sont victimes les noirs et les juifs dans l’espace occidental, doivent cesser. Les noirs tout comme les juifs ont dû se battre pour abolir le phénomène, mais les inégalités entre blancs et noirs n’ont toujours pas vu leur terme. Scientifiques, historiens, psychologues… en parlent mais le phénomène perdure. Pas question de baisser les bras, la lutte doit se poursuivre.
Malgré les multiples appels et efforts fournis pour bâtir un monde sain exempt de discrimination, les disparités et inégalités entre Noirs, blancs, juifs et consorts, n’ont pas cessé. En Occident par exemple, la chercheuse au CNRS, à l’Ecole d’études orientales et africaines de l’université de Londres, ainsi qu’à l’université d’Afrique du Sud, Edith Bruder : démontre que les juifs et les noirs (qu’elle présente comme minorités dans ses ouvrages), sont « discriminées et renvoyées à l’altérité ».
Elle précise également que d’autres groupes sont également « marginalisés », mais, poursuit-elle, « les Juifs et Noirs incarnent plus que tout autre cette expérience de l’exclusion ». Elle se sent consternée que « leurs identités se sont en outre constituées en miroir, au point où ils ont fait l’objet d’un amalgame, au gré de représentations millénaires ».
Edith Bruder n’est pas seule à le décrier. Même l’historien romain Tacite (58-120) estime que « les Juifs sont des êtres indolents, superstitieux, et libidineux »,… cette image correspond malheureusement à des préjugés qui inondent les airs et dans tout ça, c’est l’image des Noirs qui est mise en jeu.
Dans les couloirs occidentaux, l’on tente toujours d’établir un parallélisme entre les Juifs et les Noirs, malheureusement en se moquant d’eux. Pourtant, s’il y a encore un peu de dignité dans le monde, c’est grâce aux intelligences de ces deux peuples. L’histoire retient par ailleurs qu’au début de l’ère moderne, les Juifs sont toujours associés aux Africains. Le psychiatre et essayiste Frantz Fanon observe et regrette qu’en Europe, « le Mal est représenté par le Noir ». Ce qui malheureusement fait que Juifs et Noirs aient en partage, « cette expérience de la stigmatisation », alors que leurs histoires restent diamétralement opposées.
Une contradiction éhontée
Alors qu’ils sont des donneurs des leçons par excellence, les occidentaux et les américains en particulier, n’ont cessé de nous bombarder par des fausses surprises. L’histoire de Georges Floide mort roués des coups par la police, est venue lever le voile sur la vraie image qu’accordent les blancs à l’homme noir.
Dans l’histoire, la réalité est autant autre ! Les leaders afro-américains avaient au XIXe siècle, cherché dans la Bible, « des éléments permettant de restaurer la dignité des Noirs et d’établir d’autres généalogies. Ils se sont notamment intéressés aux épouses illustres égyptiennes, éthiopiennes, cananéennes ou sabéennes, donc supposées descendre de Cham, mais qui eurent un autre destin que l’esclavage », … Ce sont des études aussi encourageantes que celles du genre, qui seraient normalement à promouvoir, si l’on voudra perpétuer les égalités entre les peuples.
L’image multifacette des Juifs
Si la communauté Américaine en est une aujourd’hui, il faut y voir la main des juifs. Même s’ils ont dans le temps participé dans les entreprises de la traite, personne ne peut prétendre ignorer leur rôle dans l’apogée des plantations Américaines, « les Juifs ont également été planteurs en Amérique latine ou dans les Caraïbes, notamment au Suriname ».
En revanche, les juifs ont dans le passé, subie une oppression, et cela a expliqué « largement la solidarité » dont ils ont fait preuve « envers les Noirs et la relation mimétique qui a pu s’établir entre eux ». Les Américains ne pouvaient se rendre compte que les juifs et les noirs étaient un peuple fort et intelligent. C’est pourquoi ils leur ont fait subir une exclusion. Ce n’est qu’en 1740 avec la promulgation du British Plantation Act, qui autorisait leur naturalisation après une période de sept ans dans les colonies américaines, que les juifs ont pu bénéficier d’un statut d’hommes normaux.
Et c’est d’ailleurs en cette période qu’ils ont pu « accéder à la citoyenneté, et exercer la profession de leur choix ». Mais ladite loi n’a pas empêché la discrimination à l’égard des juifs, jusqu’à ce qu’ils se « sont mobilisés pour défendre leur cause ». Les anales qui décrivent que c’est de ces agissement qu’est née la lutte négro-africaine. Car dans l’histoire, l’on renseigne qu’après qu’ils avaient pris conscience de leur marginalisation, les juifs tout comme les noirs, se sont constitués en un « système associatif communautaire extrêmement soutenu, puis ils se sont rendu compte des injustices et des violences subies par les Noirs, et ils ont eu une démarche de soutien en faveur de leurs droits ».
La révolution avance, et du coup en 1909, William Edouard Burgarde du Bois dit W.E.B. Du Bois [1868-1963], va fonder la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), et sera la principale organisation de défense des droits des Afro-Américains aux Etats-Unis.
Le mouvement anime des conférences sur des thèmes relatifs à l’égalité raciale, la lutte prend l’ampleur et « les succès rencontrés culminent dans un âge d’or des relations judéo-afro-américaines après-guerre, au moment où le mouvement des droits civiques connaît ses plus grandes victoires ». Mais en dépit de tous les efforts fournis, il y a toujours une lutte à faire.
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