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Friday, October 18, 2024

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Dynamiques politiques familiales en Afrique : quel impact pour l’avenir de l’Afrique ?

Les dynamiques politiques familiales en Afrique, où le pouvoir est souvent transmis de manière héréditaire ou contrôlé par un réseau familial, ont un impact profond sur l’avenir politique, économique et social du continent. Ce processus instauré en Afrique entrave les perspectives de réformes démocratiques et de développement durable.

Consolidation du pouvoir et faiblesse démocratique

Les dynasties politiques en Afrique, où les dirigeants prolongent leur règne en passant le pouvoir à leurs proches (souvent leurs enfants ou membres de la famille), contribuent à la « stagnation démocratique ». Dans plusieurs pays, les élections servent de « façade » pour maintenir des régimes autoritaires au pouvoir, privant les populations de réelles alternatives politiques. Ce phénomène mine la légitimité des institutions démocratiques et favorise la « pérennisation de régimes autoritaires ».

Exemples :

Togo : Faure Gnassingbé a succédé à son père, Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le Togo pendant 38 ans. Faure est au pouvoir depuis 2005.

Gabon : Ali Bongo Ondimba a pris la succession de son père, Omar Bongo, après sa mort en 2009, perpétuant la domination familiale sur le pays.

Ce type de gestion politique limite l’émergence d’une opposition viable, affaiblit la société civile et empêche la diversité d’idées politiques. Cela crée des régimes stagnants, peu enclins à innover ou à mettre en place des réformes nécessaires pour le développement. Une tendance courante parmi ces présidents est la volonté de se maintenir au pouvoir bien au-delà de leurs mandats constitutionnels, souvent en modifiant les lois et la Constitution ou en réprimant l’opposition. Ali Bongo Ondimba au Gabon par exemple, a modifié la constitution pour prolonger son mandat. Cette manœuvre crée une frustration populaire, alimente des tensions sociales, et donne l’impression que le pouvoir n’est pas représentatif de la volonté générale.

Le recours à des méthodes autoritaires pour étouffer l’opposition, la société civile ou la presse a souvent conduit ces régimes à l’isolement. Cas du Rwanda, de l’Ouganda, de la RDC, … La suppression des libertés politiques et l’usage de la violence pour se maintenir au pouvoir finissent par éloigner les leaders de leurs citoyens. Lorsque le soutien populaire s’érode, les forces armées ou la pression populaire prennent le relais, comme ce fut le cas au Niger ou en Guinée.

Corruption et népotisme institutionnalisés 

La perpétuation du pouvoir dans une même famille favorise le népotisme et la corruption, car le réseau familial et les proches du dirigeant détiennent les postes clés dans l’administration et l’économie. Cela conduit à la captation des ressources économiques du pays par un petit groupe, au détriment du développement national et de la redistribution des richesses.

Exemples :

Guinée équatoriale : Sous Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, sa famille contrôle une grande partie de l’économie, notamment les secteurs pétrolier et bancaire, malgré la richesse naturelle du pays, la population reste largement pauvre.

République démocratique du Congo : La famille Kabila a contrôlé les leviers du pouvoir économique et politique pendant près de deux décennies. Joseph Kabila, après avoir succédé à son père Laurent-Désiré Kabila, a mis en place des réseaux familiaux dans les secteurs miniers et énergétiques.

La corruption systémique engendre une mauvaise gouvernance et freine les investissements, en particulier ceux en infrastructures de base (éducation, santé, transports). L’accaparement des ressources par une élite familiale empêche la diversification économique et accentue les inégalités sociales.

Résistance au changement et à l’alternance

Les dynasties familiales politiques créent une résistance forte au changement politique, car les familles au pouvoir s’efforcent de maintenir leur contrôle sur les institutions sécuritaires, militaires et judiciaires. Cela conduit souvent à des répressions violentes des mouvements d’opposition et de contestation populaire.

Exemples :

Tchad : Après la mort d’Idriss Déby en 2021, son fils Mahamat Idriss Déby a pris le pouvoir, contournant la constitution et empêchant ainsi une véritable alternance démocratique.

Soudan : Omar el-Béchir a maintenu un régime autocratique pendant des décennies en se reposant sur l’armée et les services de sécurité avant d’être renversé en 2019.

Impact pour l’avenir : La difficulté à assurer des transitions pacifiques et démocratiques en Afrique crée des cycles de crises politiques et de conflits armés. Cela compromet la stabilité à long terme des pays et la possibilité de construire des États de droit fonctionnels.

Instauration de régimes autocratiques « modernisés »

Certains régimes dynastiques essaient de se moderniser en maintenant une façade démocratique tout en contrôlant fermement le pouvoir. Ces gouvernements organisent des élections qui donnent l’impression d’une démocratie en place, mais manipulent les résultats pour perpétuer leur domination.

Exemples :

Rwanda : Bien que non dynastique au sens traditionnel, le président Paul Kagame a mis en place un système de contrôle étroit sur l’appareil étatique et sécuritaire, faisant de son pouvoir un modèle de « démocratie dirigée ». Il n’est pas exclu que des proches ou des alliés politiques continuent sa politique.

Égypte : Bien que Hosni Moubarak n’ait pas réussi à transférer le pouvoir à son fils Gamal en raison du soulèvement de 2011, cette stratégie était en préparation avant sa chute.

Ces régimes « autocratiques modernisés » peuvent donner « l’illusion de stabilité » à court terme, mais risquent de susciter des soulèvements populaires ou des tensions sociales à long terme, en particulier si les jeunes générations aspirent à plus de libertés politiques et économiques.

Gestion des ressources stratégiques pour maintenir l’ordre régional institutionnel

Les dynasties politiques africaines jouent souvent un rôle clé dans la gestion des ressources naturelles (pétrole, minerais, etc.), ce qui les place au centre des intérêts géopolitiques internationaux. Cela permet à ces familles de maintenir leur pouvoir en échange d’alliances stratégiques avec des puissances étrangères, qui recherchent la stabilité pour garantir leur accès aux ressources.

Exemples :

Angola : Sous le règne de José Eduardo dos Santos, sa famille a contrôlé la compagnie pétrolière nationale, Sonangol, et a cultivé des relations étroites avec les entreprises étrangères.

Gabon : Les Bongo ont garanti la stabilité du secteur pétrolier en collaborant avec des entreprises françaises et internationales.

Bien que cela puisse offrir une stabilité économique temporaire, la dépendance excessive à l’exportation de ressources naturelles et l’absence de diversification économique peuvent rendre ces pays vulnérables aux chocs externes et à la volatilité des prix des matières premières.

Ces régimes créent des systèmes d’exclusion politique et économique qui amplifient les inégalités et minent la confiance dans les institutions. Cependant, l’émergence de mouvements citoyens, notamment parmi les jeunes et la société civile, montre que de nombreux Africains aspirent à un avenir où la gouvernance est fondée sur des principes de transparence, d’inclusivité et de responsabilité. L’avenir de l’Afrique dépendra largement de la capacité des nouvelles générations à contester ces dynasties et à promouvoir des systèmes politiques plus démocratiques et justes.

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