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Friday, October 18, 2024

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Égypte-États-Unis : De la défiance à l’alliance stratégique (1945-2024)

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les relations entre l’Égypte et les États-Unis ont évolué de la méfiance à un partenariat stratégique solide, marqué par des périodes de tensions et de rapprochements. Influencées par la Guerre froide, les conflits régionaux et les changements de leadership, ces relations se sont adaptées aux réalités géopolitiques du Moyen-Orient. Ce partenariat, renforcé à partir des années 1970, a traversé la fin de la guerre froide, les interventions américaines en Irak et les bouleversements des printemps arabes, tout en s’affrontant à des défis contemporains, tels que les tensions israélo-palestiniennes et l’instabilité régionale.

1945-1952 : les débuts d’une méfiance stratégique

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les relations entre l’Égypte et les États-Unis sont marquées par la méfiance. Le Caire, sous le règne du roi Farouk, oscille entre neutralité et résistance face aux influences étrangères, tout en cherchant à réduire l’emprise coloniale britannique. Washington, de son côté, ne considère pas encore l’Égypte comme un allié stratégique dans la région, alors qu’elle s’engage dans la guerre froide.

1952-1967 : l’ère Nasser et l’alliance avec Moscou

L’arrivée de Gamal Abdel Nasser au pouvoir en 1952 marque un tournant décisif. Le refus américain de financer le barrage d’Assouan pousse Nasser à se tourner vers l’URSS. La crise de Suez en 1956, puis la défaite égyptienne lors de la guerre des Six Jours en 1967, consolident la place de l’Égypte dans le camp soviétique, tandis que les relations avec Washington se détériorent.

1967-1981 : Sadate et le basculement vers les États-Unis

Le tournant décisif dans les relations égypto-américaines intervient avec Anouar el-Sadate. Reconnaissant les limites de l’alliance soviétique, Sadate se rapproche de l’Occident, en particulier des États-Unis. Ce changement stratégique est couronné par les accords de Camp David en 1978, et la signature du traité de paix entre l’Égypte et Israël en 1979, sous l’égide de Washington. L’Égypte devient alors un allié clé des États-Unis dans le monde arabe, recevant une aide économique et militaire importante.

1981-1989 : une relation consolidée sous Moubarak

Après l’assassinat de Sadate en 1981, Hosni Moubarak poursuit la politique de rapprochement avec les États-Unis. L’Égypte devient un acteur de premier plan dans les efforts américains pour stabiliser le Proche-Orient, tout en bénéficiant d’un soutien économique et militaire continu. Washington considère alors Le Caire comme un pilier de la sécurité régionale.

1990-2001 : la guerre du Golfe et l’après-Guerre froide

Dans les années 1990, les relations entre Le Caire et Washington sont renforcées par la participation de l’Égypte à la coalition internationale contre l’Irak lors de la guerre du Golfe en 1991. Ce soutien ouvre la voie à une réduction de la dette égyptienne, tout en consolidant le dialogue stratégique entre les deux pays dans un Proche-Orient en pleine mutation après la chute du bloc soviétique.

2001-2011 : lutte contre le terrorisme et révolutions arabes

Les attentats du 11 septembre 2001 et la « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis resserrent encore les liens entre les deux pays. Toutefois, la montée de l’autoritarisme en Égypte et la répression des opposants islamistes, en particulier les Frères musulmans, créent des tensions. Les révolutions arabes de 2011 et le renversement de Moubarak marquent une période d’incertitude dans les relations bilatérales, avec des espoirs de démocratisation vite douchés par l’arrivée au pouvoir des militaires.

2011-2020 : l’ère Al-Sissi et la politique de Trump

Après le coup d’État de 2013 qui porte Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir, les relations entre l’Égypte et les États-Unis deviennent plus pragmatiques. Sous la présidence de Donald Trump, al-Sissi trouve un allié moins regardant sur les questions des droits de l’homme, tandis que la coopération sécuritaire est maintenue. Toutefois, la décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël en 2017 complique la position diplomatique de l’Égypte dans la région.

2021-2024 : l’Égypte face aux défis contemporains

Avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, l’accent est mis sur les droits humains dans les relations entre Washington et Le Caire, mais l’Égypte conserve son rôle stratégique de médiateur dans les conflits régionaux. La récente attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, suivie des représailles israéliennes, plonge la région dans une nouvelle période d’instabilité, mettant à l’épreuve le partenariat américano-égyptien.

Conclusion

De la défiance initiale à l’alliance stratégique forgée à Camp David, les relations entre l’Égypte et les États-Unis ont traversé les crises géopolitiques majeures du XXe et XXIe siècles. Malgré des périodes de tension, notamment sous l’administration Trump, l’Égypte demeure un partenaire clé de Washington dans une région instable, alors que les deux pays continuent de naviguer à travers les défis contemporains du Proche-Orient.

D. Sangara

© 2024 – LNL News

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