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Friday, September 27, 2024

Finalement, à qui profite la manne minière en Centrafrique ?

Les peuples autochtones d’Afrique ne sont pas ceux qui bénéficient des richesses minières du continent. La manne minière du continent noir est partagée entre les dirigeants imputés d’âmes patriotiques et les multinationales sur fonds d’une politique d’inéxistentialisation de la population… Le peuple Africain mérite pourtant mieux que ça… Il appartient alors à la jeunesse Africaine de surmonter cela, de rêver et de projeter une Afrique émergente sur 10 mille ans à venir, il suffit de rêver et faire !

« Arrivée à Bangui en 2016, Madame Zhao a su faire fructifier ses affaires. Dans la capitale centrafricaine, la femme d’affaires possède une résidence d’apparence assez quelconque, située en face du lycée Boganda dans le 4e arrondissement. Elle dispose aussi d’un pied-à-terre à Douala, au Cameroun, où elle se rend régulièrement ».

Tout ceci, grâce aux minerais centrafricains… Quel autre entrepreneur centrafricain en a de pareil ? Combien la population locale en bénéficie ? Ce sont des questions terre à terre mais qui valent la peine d’être posées. Car le marché minier Africain et centrafricain en  singulier est  pris en otage par une classe étrangère gourmande et gloutonne qui n’a aucune considération pour le pays, on dirait.

Les engagements pris en amont du lancement de l’exploitation sont souvent bafoués, le contenu du code minier n’en parlons pas… Mais les autorités restent toujours bouches cousues aux côtés d’un peuple inéxistentialisé. Ça fâche quand-même…

Le cas de la Centrafrique est éloquent…

Présente sur le sol centrafricain depuis 2016, « la femme d’affaires chinoise Zhao Baomei s’est imposée comme la figure incontournable du secteur minier centrafricain. Aussi crainte que mystérieuse, elle doit son succès à un influent réseau et à des méthodes bien rodées », scripte Africa intelligence.

Elle s’efforce pour y parvenir, d’user d’une malignité et une ruse condensées et camouflées, de façon à n’attirer l’attention d’aucuns. Dans toute démarche d’exploration ou d’exploitation d’une nouvelle zone minière, Zhao Baomei cherche à tout prix à obtenir le soutien des responsables politiques, cela a toujours été sa première étape, arrive ensuite le volet logistique et enfin la discrétion.

Zhao a utilisé cette même méthode lors de son acquisition du carré minier de l’Ouest du pays. Baomei a tout d’abord eue l’assurance de l’aval du premier ministre de l’époque, Simplice Mathieu Sarandji (2016-2019), un proche de Faustin Archange Touadéra (Président de la République), venu d’ailleurs à deux « reprises sur le site pour s’entretenir avec les notables locaux et leur vendre l’intérêt du projet », confie une source.

Ce n’est pas tout !

En Centrafrique, Baomei a conquis des territoires miniers, que d’aucuns pourrait s’imaginer que c’est elle la reine des mines. Un peu partout dans le pays, elle y a des zones d’exploitation minière, et personne n’a visiblement le contrôle sur sa vraie production. Car en 2020 par exemple, le rapport du groupe d’experts des Nations Unies sur la Centrafrique, note que la femme d’affaires n’avait déclaré que 19 kg d’or pour toute l’année 2020. Cela correspond, toujours à en croire ledit rapport, à un mois de production dans la seule localité de Yaloké, dans l’ouest du pays, où elle détient plusieurs mines.C’était donc une production sous-estimée. Mais a-t-elle été interpellée par les autorités politiques ? Non !

Au contraire, elles lui ont plutôt octroyé d’autres aires d’exploitation, où, et l’Etat, et la population, personne ne tire profit, sinon, seulement les quelques personnages du sillage présidentiel… Le peuple Africain, le peuple Centrafricain, mérite mieux que çà. Pire encore, plutôt que d’avoir un œil aigu de contrôle sur les mouvements de Zhao, les autorités la sécurisent mieux que les populations locales, victimes elles-aussi comme même depuis le règne d’Ange Félix Patacé d’une instabilité du pays. Pays où la mission de l’ONU pour le maintien de la paix en Centrafrique (MINUSCA) couplée aux troupes Rwandaises de la Rwanda Defense Forces, ne sont toujours jamais parvenues à imposer la paix.

Ce qui choque alors plus d’un Banguissois, c’est que Madame Zhao peut quitter la capitale, à bord de sa Toyota Hilux de couleur beige, « conduite par un militaire centrafricain. Dans l’arrière-pays, la femme d’affaires n’hésite pas à faire appel aux groupes armés pour défendre ses sites miniers, une pratique illégale mais courante dans le pays » Et les autorités n’en disent rien…

Ses différents sites sont sécurisés par l’armée loyaliste, et ses pollutions ne sont pas réprimées. Dans ses mines de l’Ouest, la sécurité sur les différentes mines de la zone est par exemple assurée « par une trentaine de militaires centrafricains » mis à sa disposition. Drôle, ces soldats ont procédé le 27 avril 2019 à l’arrestation, « à proximité d’un des sites, du missionnaire Aurelio Gazzera, qui enquêtait alors sur les premiers signes de contamination au mercure dans la population locale ».

Et face à cela, la communauté n’est pas cette fois-ci restée bouche cousue. « Son arrestation a suscité une vive polémique, au point d’être évoquée à l’Assemblée nationale centrafricaine. Une mission parlementaire a été mise sur pied pour enquêter sur la pollution à Bozoum, dont les conclusions se sont révélées accablantes pour Zhao Baomei. Cette dernière a dû fermer son activité un an plus tard, laissant le chantier à l’abandon », confie à ce sujet Africa Intelligence.

Par ailleurs, la Surnommée “ambassadrice des investisseurs chinois” et “la marraine de la diaspora”, est en difficulté. Difficultés nées de son affaiblissement par le scandale d’arrestation du missionnaire, à cela s’ajoutent les circonstances du massacre de Chimbolo.

>> Lire aussi : EXPLOITATION FINANCIERE DES MERCENAIRES DE WAGNER EN AFRIQUE

Zhao n’est pas une diablesse…

Si les entreprises actives en Centrafrique sont accusées par la société civile et la population de tout faire au détriment d’elle, il est important d’interroger la responsabilité des politiques dans tout ça. Sinon, incriminer seuls les entrepreneurs, n’est qu’une partialité à outrance et complice.

Car, tenez, alors que Zhao opère sur le sol Centrafricain, le gouvernement y a également fait venir le groupe Russe Wagner, qui lui aussi opère dans une atmosphère, pas de total contrôle par les membres de la société civile. Et dans tout ça, à quoi le patriotisme des politiques centrafricains intéresserait les populations lésées et abandonnées ?

Si plusieurs Etats peinent aujourd’hui à décoller, c’est parce que les dirigeants ont décidé de faire prévaloir l’égoïsme sur l’intérêt public, le népotisme sur la bonne gouvernance, les antivaleurs sur les valeurs morales,… Ils ne voient que le présent alors qu’il fallait plutôt voir l’Afrique d’après 10 ans à venir… Que nous empêche-t-il de rêver d’une Afrique meilleure que l’actuelle ? Personne ! Il suffit de vouloir et faire !

©2023-John TSONGO, LNL News

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