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Friday, September 27, 2024

FRANCE-AFRIQUE : MIS A LA PORTE, MACRON SE TIENT A LA FRONTIERE ENTRE L’HUMILITE ET FIERTE

Emmanuel Macron, parfois accusé d’arrogance, a joué la carte de l’humilité et tenté de redorer l’image ternie de Paris à l’heure où le sentiment anti-français est en hausse et où les troupes françaises ont été expulsées du Mali et du Burkina Faso.

« Nous sommes au milieu du gué. Nous clôturons un cycle de notre histoire en Afrique (…) Nous sommes entrés dans une nouvelle ère. La prééminence du militaire et du sécuritaire est terminée », a-t-il déclaré, ajoutant n’avoir « aucune nostalgie de la Françafrique ». « Nous sommes responsables du passé, mais nous n’avons pas encore atteint une conviction complète sur les contours de notre avenir commun ».

Plutôt que d’annoncer une nouvelle politique africaine, le président français Emmanuel Macron a défendu le bilan du pays en Afrique lors de son premier quinquennat et a réaffirmé l’engagement de son pays à renouer les liens avec le continent, qu’il a affirmé depuis sa prise de fonction en 2017.

Emmanuel Macron a commencé son discours en énumérant toutes les initiatives qu’il a affirmé avoir lancées au cours de son premier mandat, y compris les commissions mémorielles, la réforme du franc CFA et les restitutions de biens culturels… « Je voudrais vous rappeler à quel point nous avons fait tomber des barrières qui étaient autrefois considérées comme taboues », a-t- il déclaré, réitérant sa volonté de renforcer la coopération dans des domaines tels que la santé, l’éducation, le climat et la technologie.

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Réduction et africanisation des militaires français

Après dix ans d’engagement militaire au Mali pour un résultat plus que mitigé, le président français a révélé que « ce n’était pas le rôle de la France d’apporter, seule, les réponses politiques qui ont dû prendre le relais de la réponse militaire ». Il a affirmé que la France était devenue « le bouc émissaire idéal » car « nous avions malgré nous assumé une responsabilité exorbitante » au Mali.

Le chef de l’État français y a annoncé une « baisse visible » des effectifs français dans les mois à venir, assurant que le continent n’est plus un « pré carré ». Il a précisé que les bases françaises de Dakar, Abidjan et Libreville à l’exception de celle de Djibouti seraient toutes « transformées » pour les « africaniser » et favoriser la « montée en puissance » des partenaires africains, comme la France réorganise actuellement son stratégique au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Emmanuel Macron a précisé, estimant que la France devait « mieux former », « mieux équiper » et « mieux accompagner » les pays africains qui en feraient la demande : « Demain, notre présence va s’infiltrer dans des bases, des écoles, des académies qui vont être cogéré, fonctionnant avec des effectifs français qui resteront mais à des niveaux inférieurs ».

« Non à la rivalité militaire avec Wagner »

Le président français a également déclaré sa « réticence » à s’engager dans une « concurrence militaire » avec des puissances militaires étrangères sur le continent. Sa cible est la Russie, qui étend progressivement son influence en Afrique francophone à travers la société militaire privée « Wagner », dont les mercenaires sont déjà présents en Centrafrique et au Mali.

« Wagner est une organisation criminelle qui fournit une « assurance-vie » aux gouvernements défaillants ou qui planifient un coup d’État. Il a une attitude prédatrice envers les ressources premières et continue de perpétrer des atrocités contre les civils. Ma conviction est que les pays africains qui y ont eu recours échoueront, car cette approche ne fait que nuire ».

Tout en affirmant que la France « défend ses intérêts » de manière « respectueuse » envers ses partenaires africains et sans se livrer à une « prédation financière », (une référence évidente à la Chine), Emmanuel Macron estime que son pays devrait avoir une « nouvelle ambition économique » pour le continent.

Il a déclaré publiquement qu’il affrontera la concurrence dans cet espace « dans son ensemble » et il a exhorté les investisseurs français à un « réveil collectif », affirmant qu’ils sont « trop ​​​​souvent dans un état d’esprit de rente » alors que la concurrence l’est de plus en plus « féroce » sur le continent.

Enfin, le président français s’est positionné en défenseur de la démocratie et des libertés, louant le fait qu’il est prêt à « parler à tout le monde, y compris aux opposants » et qu’il valorise plus les « institutions fortes » aux « dirigeants bienveillants ».

©2023 – Didier Amani SANGARA NTALE, LNL News

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