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Friday, September 27, 2024

Guerre au soudan et ses premiers crachats sur l’économie

Depuis le début des hostilités au Soudan, les morts se comptent par plusieurs centaines.  Des déplacés et réfugiés, n’en parlons pas, et l’économie, est l’une des branches tombées dans les oubliettes. Capable de fournir au monde plus ou moins 70 % de la gomme arabique, le Soudan, est aujourd’hui en mal de ravitailler les usines du Coca-Cola et de certains cosmétiques en ce produit qui pourtant entre en première ligne de compte dans leur chaine de manufacture.

Les premières victimes de toute guerre, c’est toujours la population et l’économie. « Avec un taux de croissance annuel projeté de 10 %, le marché mondial de la gomme arabique, principalement produite au Soudan, pourrait peser près de 2 milliards de dollars en 2030 ». Mais avec quelle magie si la guerre perdure ?

Connu pour sa haute production de la gomme arabique, le soudan est aujourd’hui suite à la guerre, en difficulté de fournir aux principaux acheteurs internationaux ce produit, qui joue pourtant un rôle crucial dans les usines de production du Coca-Cola et de certains cosmétiques. Les principaux acheteurs dont les activités dépendantes de cette production s’inquiètent de leur sort, surtout si la crise se pérennisait.

70 % de la production mondiale de gomme arabique pour un pays comme le Soudan, n’est pas une moindre affaire pour une économie qui pourrait normalement s’en servir pour rassoir une économie mise à genoux après plusieurs crises qui ont secoué le pays jusqu’à son éclatement en deux (Soudan et Soudan du Sud), et qui malheureusement renait avec la guerre entre les généraux Abdel Fatah Al-Burhan et Mohamed Hamdan Dagalo.

La crise soudanaise et ses premiers crachats sur l’économie

Les affrontements au soudan sont revêtus d’un risque de coupure de la chaîne d’approvisionnement de gomme arabique soudanaise, qui a des conséquences graves sur l’association internationale de promotion de la gomme AIPG. L’AIPG tente, pour contourner cette situation, de mettre en étude différents scénarios d’approvisionnement. Dans un pareil contexte, le Tchad et le Nigeria pourraient notamment jouer un rôle d’approvisionnement, en dépit de leurs productions dérisoires par comparativement à celle du Soudan.

Par ailleurs, comparativement aux valeurs exportées entre le Tchad et le Nigeria d’un côté et le Soudan de l’autre, il s’avère que le Nigeria n’a fourni qu’une valeur de 2 millions de dollars, et 20 millions pour le Tchad, face un Soudan qui lui, a atteint jusqu’à 110 Millions de dollars de cette précieuse résine. Face à cette AIPG qui prend en compte des acteurs au Sahel, en Europe, au Japon et aux Etats-Unis, continue pour l’instant, de se servir de quelques stocks constitués avant le début du conflit par les négociants et les transformateurs.

Mais ces réserves pourraient ne pas permettre aux acteurs « d’absorber des interruptions prolongées de livraison », face à une gomme arabique prisée pour être un « émulsifiant très recherché par des géants de l’agroalimentaire comme Coca-Cola, mais aussi dans l’industrie pharmaceutique ».

Aux côtés des membres de l’AIPG tels que ci-haut cités, l’on note tout de même deux sociétés françaises concernées par cette crise : Alland & Robert et Nexira qui se partagent plus de la moitié du marché soudanais et spécialisés dans la transformation de cet exsudat de sève d’acacia, ont aussi été touchés et leur production pourrait subir des chocs.

Un coup de plus en plus dur

Alors qu’au Soudan, la production de la gomme arabique s’étend de l’Etat de Gadaref, à l’est, à celui du Nord-Kordofan, au centre, et en direction de l’ouest jusqu’au Darfour, la même zone est sous les rafales des antagonistes de la SAF et RSF. Pas plus tard qu’en date du 4 mai, cette région a été le théâtre des affrontements entre les deux forces. Les retombées de la guerre au soudan sur l’économie, que « les exportateurs soudanais du Nord-Kordofan, la région où sont effectuées les plus importantes récoltes, ont vu leur coût d’acheminement bondir de près de 30 % », confient les données économiques.

Pire encore, au lieu d’El-Obeïd, la capitale du Nord-Kordofan, point de départ des cargaisons avant le conflit, les marchandises partent aujourd’hui depuis Port-Soudan pour relier la mer Rouge. Ce qui, transport et frais administratifs combinés, amoindrissent la bourse pour les différents acteurs engagés dans la filière.

 En dépit des multiples appels au cessez-le-feu, les deux généraux soudanais n’ont pas déposé les armes. En conséquence, les crises humanitaire et économiques secouent le pays, au point que les retombées pourraient continuer de se faire sentir même au-delà de la fin des affrontements débutés depuis le 15 Avril.

©2023, John TSONGO LNL News

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