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Friday, September 27, 2024

GUINEE EQUATORIALE : DERNIER SCRUTIN AVANT LA SUCCESSION D’OBIANG

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo sera à nouveau candidat à sa propre succession lors de l’élection présidentielle équato-guinéenne du 20 novembre. En attendant de passer le relais à son gamin, Teodorn piaffe d’impatience.

Dernier mandat avant la succession royale

Il y a plus de cinquante ans, Francisco Macas Nguema menait le pays à l’indépendance. Ainsi commença une décennie de terreur pour laquelle aucune documentation n’existe. Le régime totalitaire du président Macas Nguema Biyogo a plongé la République de Guinée équatoriale dans un état de chaos complet, caractérisé par la terreur, les assassinats, la mauvaise gestion et la misère, qui dure depuis près de onze ans. Ce militaire de carrière, neveu du chef déchu, vient d’être élu président. Depuis Malabo, où il a mené le putsch tout en conservant la possibilité d’évacuer en cas d’échec, il a écrasé en quelques semaines la résistance des troupes fidèles à Macas Ngueas Biyogo. Ce dernier, qui a été appréhendé et jugé, sera mis à mort le 29 septembre. Cela s’est passé il y a 43 ans. Les nuits de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (80 ans) sont désormais moins fébriles. Le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) l’a désigné à l’unanimité pour sa propre succession le 23 septembre. L’élection présidentielle du 20 novembre est diffusée à l’avance. L’opposition ne devrait jouer qu’un rôle minime dans l’élection, malgré les efforts du PDGE pour donner au scrutin une apparence pluraliste en favorisant les candidats des partis « tolérés ».

La Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), seul parti d’opposition ayant une existence légale, a finalement décidé de présenter Andrés Esono Ondo, tandis que Buenaventura Monsuy Asumu portera les couleurs du Parti de la coalition sociale et démocrate, qui était en fait un allié du PDGE lors des dernières élections locales. Un autre rival, Gabriel Nse Obiang Obono, avait l’intention de briguer la magistrature suprême malgré ses (très) faibles chances d’obtenir un score honorable. Mais le 29 septembre, lui et 150 de ses partisans ont été arrêtés dans les bureaux de son organisme de formation, Citizens for the Future. Au milieu du mois d’octobre, il était toujours détenu pour avoir voulu inciter à un soulèvement. Le fils du chef de l’Etat est ambitieux. Depuis au moins dix ans, il contemple le domaine jour et nuit du moins quand ses activités de vacances lui permettent de faire une pause. Nommé deuxième vice-président en charge de la Défense en 2012, il est élevé au poste de premier vice-président en 2016. Ce jet-setteur fréquent, connu pour ses exploits sociaux et son goût du luxe, peaufine son image et assure il travaille sur ses dossiers. Bref, “Téo” se prépare. Condamné en 2017 en France pour gains mal acquis, il poursuit de multiples missions diplomatiques à l’étranger avec l’intention d’asseoir son statut d’homme d’État.

Le Royaume de Guinée équatoriale

En coulisses, son successeur a été annoncé à la suite d’un arrangement clandestin entre le chef de l’Etat et son fils, Teodoro Nguema Obiang Mangue. Mi-septembre 2022, une solution se présente : convoquer des élections anticipées et convaincre le chef de l’Etat d’envisager la passation du pouvoir à son fils dans un délai réaliste. Un arrêté du 20 septembre fixe la date de l’élection au 20 novembre.

Trois jours plus tard, sous la houlette de Jerónimo Osa Osa Ecoro, garant de l’accord familial, le PDGE choisit Teodoro Obiang Nguema Mbasogo comme candidat et, simultanément, son directeur de campagne, Teodoro Nguema Obiang Mangue. En tant que vice-président du PDGE chargé de la jeunesse et de la mobilisation, il est une figure importante. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a mis fin à l’incertitude après des mois de longues discussions. Le président de la Guinée équatoriale, en poste depuis 1979, briguera sa réélection le 20 novembre.

Le 23 septembre, les élus du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE, parti au pouvoir) l’ont choisi à l’unanimité comme candidat. Bien sûr, les gages peuvent toujours être rompus, mais la succession paraît certaine à moins que les circonstances ne changent. Les adversaires de Teodorin ont marqué des points en reportant l’échéance à novembre 2021. Une source diplomatique à Malabo explique que ses partisans ont récemment répliqué en obtenant cet accord et en avançant la date de l’élection présidentielle. Gabriel Mbaga Obiang Lima, le demi-frère de Teodorin, qui jouissait notamment de l’affection d’Armengol Ondo Nguema, n’est plus en lice. Aujourd’hui, personne ne peut contester l’ascension de Teodorin, assure une source proche du PDGE. Ses relations et celles de la première dame ont monopolisé le paysage politique.

L’accélération du calendrier est une représentation de leur impact. Teodorin estime qu’il a assez attendu et le président est pleinement conscient qu’il n’est pas immortel. Teodorin fera campagne pour son père, mais surtout pour lui-même, sourit un initié du PDGE. C’est une méthode pour prédire la succession. Du 3 au 18 novembre, une série de rassemblements est prévue dans diverses régions du pays, aboutissant à un dernier grand rassemblement à Bata. Teo effectuera toutes les excursions. Cette source précise que le président se contentera de rassemblements massifs. Notre diplomate résume : C’est une façon pour lui de se mettre progressivement à l’écart en faveur de son fils et de lui donner un peu plus de temps pour effacer sa réputation de jet-setter et de collectionneur de voitures de luxe. L’Œdipe de Malabo approche de la consécration à 54 ans. Seul un nouveau revirement de son père pourrait l’empêcher d’accomplir l’action.

© 2022 – Eric Kuikende, LEO NJO LEO NEWS

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