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Friday, September 27, 2024

Guinée : La transhumance du groupe turc Albayrak de Condé à Doumbouya pour concurrencer la Russie

Le conglomérat turc Albayrak a traversé des époques et a réussi à garder le même standing devant la junte depuis la chute d’Alpha Condé.  Souvent associé au président turc Recep Tayyip Erdogan qui compte se faire réélire ce weekend à l’issue du second tour à la présidence, ce groupe maintient ses rapprochements avec le pouvoir en place dirigé par le chef de la junte Mamadi Doumbouya.

La Guinée, un pays important pour la Turquie

Avec sa politique extérieure, la Turquie compte énormément sur la Guinée pour expendre son hégémonie en Afrique de l’ouest. Avec ses échanges commerciaux et économiques, aujourd’hui la Turquie est passée de 20 millions d’euros en 2016 à plus de 500 millions avec la Guinée.

Aussi, le président turc veut miser sur Albayrak pour concurrencer la Russie et la Chine, partenaires privilégiés de nombreux pays africains. C’est depuis 2016 que les relations entre Ankara et Conakry sont au bon fixe et lors de sa tournée africaine, le président Erdogan n’a pas oublié la Guinée où il s’est d’ailleurs rendu avec plusieurs hommes d’affaires de son pays. De par cette visite, le holding turc Albayrak a pu installer sa filiale Alport Conakry en Guinée en 2018 grâce au lobbying de Erdogan. Propriété de la famille Albayrak, cette firme s’est imposée dans le monde des affaires en Turquie grâce notamment à ses liens avec le chef de l’Etat turc. L’un des héritiers, l’homme d’affaires Ahmet Albayrak, est un ami intime de Recep Tayyip Erdogan et le père de Berat Albayrak, une figure montante du Parti de la justice et du développement (PJD, au pouvoir). Ce dernier est également l’époux d’Esra Erdogan, la fille du président.

Le groupe s’est mué en canal diplomatique de la Turquie à Conakry en allant même en dehors de l’école du prédicateur Fethullah Gülen à Conakry.

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Albayrak est devenu si puissant qu’il agit directement dans les dossiers diplomatiques les plus sensibles. En juillet 2022, lorsqu’Alpha Condé a quitté la Guinée pour Istanbul, où il vit désormais en exil, c’est l’entreprise turque qui a fait le relais entre Ankara et Conakry. C’est bien elle qui a également affrété un jet privé afin que l’ancien président puisse quitter le pays sans ses documents administratifs, confisqués par la junte depuis sa chute.

Des contrats scellés de gré à gré

Le groupe a doté sa filiale de puissants relais chargés d’entretenir l’influence turque dans le pays, et de diversifier ses activités. Les contrats entre Albayrak et l’Etat guinéen se sont toujours scellés de gré à gré. Au Port autonome de Conakry (PAC), Albayrak s’appuie tout particulièrement sur Mustafa Levent Adali, directeur général de la filiale et visage de l’entreprise en Guinée. Son poids s’est renforcé depuis la chute d’Alpha Condé en septembre 2021. Du fait de rapprochement encore signalé entre le président déchu Alpha Condé et le président turc Recep Tayyip Erdogan, le chef de la junte ?

Mamadi Ndoubambaya ne collabore par directeur avec ce dernier, il préfère passer par le directeur général de cette entreprise Mustafa Levent Adali pour écouter sa voix. Ce dernier représente valablement les intérêts de la Turquie dans la région et veut à tout prix que le groupe soit installé aussi au Mali. Le groupe protège ardemment le président déchu Alpha Condé pour l’avoir permis de s’installer officiellement à Conakry depuis 2018.

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Controverse au tour du contrat

La Guinée dirigée par le Colonel Mamadi Doumbouya veut négocier son contrat avec le conglomérat turc Albayrak. Signé par son prédécesseur, ce contrat est l’un des plus recusés à Conakry. Mamadou Biro Diallo, directeur du Port autonome de Conakry (PAC) avait adressé en mars dernier sur demande du président de la transition une lettre de confidentialité au directeur de la filiale guinéenne du conglomérat turc Albayrak, Alport Conakry pour lui demander de renégocier la gestion des redevances du PAC avec l’entreprise turque qui gère le port en vrac de Conakry. Une situation qui ramènerait à zéro tous les contrats signés par le groupe et l’ancien président déchu.

La junte estime qu’aucune copie des conventions entre les deux parties lui a été transmise surtout en ce qui concerne la gestion des redevances de tous les terminaux du port, dont le terminal 4 du groupe Bolloré, vendu fin 2021 au géant italien Mediterranean Shipping Company (MSC).

©2023- Paulin AGANZE, LNL News

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