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Friday, September 27, 2024

GUINEE : MOUSSA CAMARA ET TOUMBA DIAKITE SE SONT PARLE FACE A FACE

Treize ans après les incidents, le procès infâme a commencé. Une chance pour notre nation de mettre fin au long cycle de l’impunité et des liens critiqués entre la justice et la politique.

Moussa Dadis Camara désire être éternellement purifié.

Les spectres du règne mal acquis de Moussa Dadis Camara le hantent toujours. Ce dimanche 25 septembre, à 1h du matin, il est arrivé, et depuis, pour des raisons de sécurité, il vit dans un lieu caché. En décembre 2009, Moussa Dadis Camara, qui avait subi une blessure à la tête, a fui le pays dans des circonstances d’urgence. L’ancien président de transition comparaît devant le système judiciaire de son pays après avoir été accusé de complicité de meurtre, de viol et de disparition forcée. Mercredi, son procès pour les infractions commises le 28 septembre 2009, ainsi que ceux de dix autres accusés, s’est ouvert. Cependant, il est établi dans un rapport d’enquête produit par un comité international nommé par les Nations unies que le président exerçait une “grande influence” sur les militaires. Les partenaires de la Guinée ont été très clairs sur ce point : pour être à la hauteur des attentes énormes qu’il suscite, il faudra éviter la Politique durant ce procès.

Le chef du barreau guinéen, Djibril Kouyaté, a noté qu’il n’y a qu’une seule façon de réparer le fossé entre les Guinéens et leur armée, qui a été accusée de plusieurs méfaits depuis que la nation a accédé à l’indépendance en 1958. La nation tente de mettre l’impunité derrière elle depuis ce mercredi 28 septembre, 64 ans après avoir dit non à la communauté française du général de Gaulle. Les milliers de personnes qui ont été brutalisées le 28 septembre 2009 alors qu’elles s’opposaient à Moussa Dadis Camara, le chef de la junte au pouvoir à l’époque, candidat à la présidence, attendent patiemment des réponses depuis treize longues années. Ces individus se croyaient intouchables. Les voir se succéder à la barre est extraordinairement émouvant. L’avocat des parties civiles, Alpha Amadou DS Bah, résume le thème de la journée d’ouverture à l’issue de la première audience du procès très attendu du massacre du 28 septembre 2009 : la nécessité pour la Guinée d’accepter son passé et pour la justice système de fonctionner indépendamment. Où en est-il par rapport à la fusillade du 28 septembre 2009 ? Invoquera-t-il le complot que son aide de camp, Toumba Diakité, qui est incarcéré dans un cachot à la Maison centrale de Conakry, aurait ourdi et dont il aurait été la cible, comme il l’a fait par le passé ? Lorsqu’il a vu ses juges, les délits perpétrés sous l’administration de l’ancien président de transition nécessiteront une explication. J’ai reconnu le capitaine au sujet de sa prise de fonction, à laquelle il n’avait, dit-il, «jamais pensé», malgré le fait que je ne sois ni le plus courageux ni le plus populaire des officiers guinéens, encore moins le plus ancien. Dieu est celui qui a le pouvoir, et il le distribue comme il veut. Le soldat se rendra à la justice humaine, pas à la justice céleste.

Un procès long aux multiples facettes

Ces deux individus, supposés inséparables, se sont brouillés à propos de l’affaire du massacre du 28 septembre ; Jusqu’à la tentative d’assassinat de son chef par Aboubacar Diakité le 3 décembre 2009, chacun d’eux a imputé à l’autre les crimes. Dans cette salle d’audience, la conclusion de ce conflit pourrait très bien être écrite. L’ordonnance de renvoi rappelle qu’aucun des accusés ne reconnaît ni ne revendique les infractions commises le 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Moussa Dadis Camara adopte soudain une posture pudique lorsqu’il s’approche du bar en portant un énorme boubou blanc, contrairement à l’attitude élevée qui était la sienne lorsqu’il était au pouvoir. Quand c’est à son tour de se présenter, il demande au président avec hésitation : « Puis-je garder mes lunettes ?

De la casquette aux chaussons, six autres prévenus se dressent entre lui et son ancien aide de camp, lui aussi vêtu de blanc. Après avoir reçu une balle dans la tête, Dadis Camara va miraculeusement se remettre et déménager à Ouagadougou sans encombre. Il a passé sa première nuit derrière les barreaux au centre de détention de Conakry la veille de son procès. Mohamed Diané et Ibrahima Kassory Fofana, proches d’Alpha Condé emprisonnés pour corruption, partagent la cellule avec lui. « Je ne comprends pas pourquoi on veut tenir un président pénalement responsable des crimes de son armée. Dadis sera déclaré non coupable, répond son avocat Pépé Antoine Lama. L’audience a été reportée au bout de trois heures car les avocats ont demandé plus de temps pour bien comprendre l’affaire. La séance a alors été reportée au mardi 4 octobre.

©2022 Eric Kuikende, LEO NJO LEO NEWS

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