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Friday, September 27, 2024

GUINÉE : QUELLE PLACE DE L’ANCIENNE OPPOSITION DANS LE PROCESSUS DE TRANSITION?

Guinée : Quelle est la place de l’ancienne opposition dans le processus de transition ?

Ils ont été les premiers à louer le coup d’État de Mamadi Doumbouya, ravis de voir Alpha Condé déposé. Six mois plus tard, la ferveur des principaux adversaires du président évincé semble s’être estompée.

Leur annonce est nommée « numéro 001 », comme si d’autres étaient imminentes. Le 9 mars, cinquante-huit groupes politiques guinéens ont condamné à l’unisson l’approche « unilatérale » de la junte à l’égard de la transition. Ils accusent l’armée de « s’écarter des lois et des principes de l’État de droit ».

Les dirigeants de ces partis ne craignent pas d’énoncer leurs revendications : la mise en place d’un cadre de dialogue, la publication de la composition du Comité national du Rassemblement pour le développement (CNRD) et l’envoi d’un médiateur de la CEDEAO à Conakry – le médiateur proposé par l’organisation régionale, le Ghanéen Ibn Chambas, ont été rejetés par Mamadi Doumbouya.

Surtout, comme il l’a fait en 2019-2020, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC, qui s’oppose au troisième mandat du président Condé) menace de répéter les rassemblements et lance un « appel au public ».

Mobiliser la population

Y a-t-il des raisons de croire que les militaires devraient s’en préoccuper ? Lorsque les membres du CNRD ont accueilli Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), et Sidya Touré, leader de l’Union des forces républicaines (UFR), dans le camp de Samory Touré le 21 février, ils ont lancé un avertissement aux deux adversaires. Ils seraient tenus responsables si une manifestation tournait mal.

Les deux parties se sont engagées dans des disputes animées, tandis que les deux dirigeants politiques ont reçu l’ordre de retourner dans leurs maisons respectives dans le cadre d’une opération plus large et similaire. Une campagne « discriminatoire et violente », violant « toutes les lois et réglementations légales », selon les auteurs de la déclaration du 9 mars.

Cellou Dalein Diallo, et dans une moindre mesure Sidya Touré, ont la capacité de rassembler d’énormes foules. La junte en est consciente. Les combats qui ont éclaté dans les communautés où ces deux personnes ont été obligées de rendre les clés de leurs maisons fin février sont-ils le début d’une bataille entre les plus grands adversaires d’Alpha Condé et ceux qui l’ont renvoyé ?

Un désir d’« humiliation »

Cellou Dalein Diallo, qui estime avoir été floué lors de la victoire à l’élection présidentielle de 2020, a célébré l’arrivée au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya à la suite de la mort de son adversaire juré. « Jusqu’à preuve du contraire, je le crois », a-t-il déclaré à l’époque. Six mois plus tard, le chef de l’UFDG perçoit une intention de « l’humilier » dans la tentative de la junte de récupérer sa maison familiale. Il semblait prêt à riposter. Va-t-il rendre la tâche assez difficile pour causer des difficultés à la junte ?

CELLOU DALEIN DIALLO ET SIDYA TOURÉ AURAIENT ÉTÉ MENACÉS PAR LE CNRD DE RETIRER LEURS PASSEPORTS.

« Le jour où Cellou décide de sortir parce qu’il a été expulsé de chez lui, le jour où nous annonçons une période de transition de quatre ans ou l’adoption d’une restriction d’âge pour les candidats à la présidence, quelque chose d’impardonnable à ses yeux », ajoute un autre politicien. Depuis février, son ton a changé. Il est prêt pour le conflit. La démographie [politique et ethnique] de Conakry lui permet de créer des difficultés pour l’administration, voire de la pousser à l’erreur. Les militaires en sont conscients, mais ils peuvent être incapables de quantifier [ce risque].

Cependant, le CNRD semble continuer à compter sur la bonne volonté des anciens dirigeants de l’opposition. « L’opposition à Alpha Condé ne doit pas se transformer en résistance au CNRD », a déclaré un confident du président de transition. Cependant, nous ne nous laisserons pas influencer. Nous entreprendrons toutes les réformes nécessaires, ce qu’une administration démocratique est incapable de faire.

Le CNRD aurait menacé Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo d’expulsion, comme ils l’avaient fait le lendemain du coup d’État des cadres du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) d’Alpha Condé.

La note discordante initiale

Plusieurs législateurs ont souligné très tôt le manque de consultation de l’armée. Cellou Dalein Diallo a déploré le « manque de discussion » et a déploré son manque de consultation avec l’autorité de transition en octobre 2021. La composition du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif, qui a mis plus de temps que prévu à se mettre en place en raison de conflits sur l’attribution des sièges, a été la première source de discorde entre l’armée et l’élite politique.

UNE TRANSITION DE DEUX, VOIRE TROIS ANS EST ACCEPTABLE POUR LE PRÉSIDENT DU BLOC LIBÉRAL.

D’autres dirigeants, en revanche, continuent de considérer le changement favorablement. C’est le cas de Faya Millimouno, présidente du Bloc libéral (BL), qui estime que la situation évolue « dans la bonne voie ».

« Nous savons d’où nous venons : avant le coup d’État, nos frontières étaient bloquées, des membres des partis d’opposition emprisonnés et le pouvoir consolidé entre les mains du président… Le CNRD souhaite agir différemment et examinera tous les dossiers dans le cadre de ses efforts de lutte contre la corruption. Naturellement, cela génère des conflits, que certains voudront peut-être minimiser ».

Il y a des rapports à Conakry sur l’adoption d’une limite d’âge pour les candidats à la présidence, ce qui éliminerait de nombreux caciques de l’opposition ou de l’ancienne administration de la campagne. Cependant, le président du Bloc libéral a confiance dans la gestion de l’armée et croit qu’une période de transition d’« au moins deux ans, sinon trois ans » est appropriée. « Les parties feignent de s’intéresser au développement de la transition afin de sortir du jeu », observe un témoin. Le manque de cohésion de cette opposition précédente, avec sa prolifération de plates-formes politiques, peut favoriser Mamadi Doumbouya.

© REDACTION LEO NJO LEO NEWS

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