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Friday, September 27, 2024

Helin International sous le poids des enquêtes et gels des avoirs, mais qui enquête sur l’enquêteur ?

Elle est en vogue de par le monde… Cette question d’enquêtes qui se solde toujours par le gel des avoirs de ceux que l’enquête a visé. Mais d’aucuns peinent à dire vrai sur la destination des fonds gelés, et qui enquêtent sur les enquêteurs…

La question du lucre intéresse toujours l’attention de plusieurs. Les grands magnants, se laissent le plus souvent prendre dans des pièges de blanchiment d’argents, détournement des capitaux et autres.

a traque des fonds détournés de la société de gestion de fortune Helin International continue. De Dubaï à Djibouti en passant par Kiev et Dares-Salam, des dizaines de millions de dollars ont transité par des entités suspectes. Les enquêteurs américains, suisses ou encore français poursuivent leurs enquêtes dans une nébuleuse financière contrôlée par des Russes.

En ces jours, une question brule l’opinion sur la traque des fonds détournés de la société de gestion de fortune Helin International. Une fouille systématique qui vise les Emirats arabes unis, l’Ukraine et la Tanzanie, est en cours, et plusieurs personnalités dans le monde des affaires tombent l’un après l’autre dans une histoire complexe.

Parmi les individus placés dans les viseurs, l’on note l’Iranien Hedayatollah Bakhtari Musa connu aussi sous le nom de Bakhtari Hedayat-Allah Musa, accusé d’orchestrer « des circuits financiers et des cargaisons de pétrole ». Bakhtari est décrit comme ayant su même échapper aux radars des Etats-Unis, même si le département du Trésor lui a infligées des sanctions en 2011, « au travers de l’une de ses sociétés à Dubaï, Royal Oyster Group pour avoir fait du négoce de pétrole iranien en violation de l’embargo ». C’est comme si ces sanctions lui ouvert les nerfs… Car depuis lors, il n’est pas tombé en faillite ! Il a plutôt « réorganisé son dispositif en toute discrétion, au gré des opportunités et des failles des systèmes ».

Bakhtari Hedayat-Allah Musa et sa haute stratégie de pénétration économique

De Kiev à Daresalm, l’homme d’affaires de 44 ans a tracé une route économique sur fonds d’une percée stratégique sans pareille. Dans l’émirat de Sharjah, il ouvre dans une gamme d’entités, à l’instar de Dragon Offshore Industries. Ce n’est pas tout ! Il profite également des origines de son épouse (Ukrainienne)  pour implanter ses bases. En Ukraine, pays de son épouse, fondée l’Anastasiya Abramova. Là, il est meme parvenu à acquérir la nationalité et un doctorat de l’Institut polytechnique de Kiev.

Ses yeux sont désormais rivés sur la Tanzanie. Certaines indiscrétions fuitées de  la TIB Development Bank, Anastasiya Abramova a récemment ouvert un compte dans cette institution financière, lequel compte est étroitement lié à un ami et associé de son mari : le financier russo-suisse résidant aussi à Dubaï Aleksei Korotaev. Alors au départ secrètes, les démarches de l’homme d’affaires intéressent petit à petit Washington. La maison blanche « suspecte que le lacis des sociétés enregistrées par les deux hommes en Malaisie, au Panama, en Suisse, à Chypre, aux îles Marshall et aux Emirats arabes unis puisse faciliter la circulation de fonds illégalement acquis ».

Suspicions de fonds russes

Pendant qu’il se constituait à peine, l’homme d’affaires fait face à des tumultes qui visent ses fonds, représentant près de 84 millions de dollars. Et cette somme a été progressivement bloquée dès 2018, « par la justice émirienne à l’Abu Dhabi Commercial Bank, l’un des établissements utilisés par la société de services financiers ADS Seurites (ADSS), dirigée par Mahmood Ebraheem al-Mahmood   – et dont le prédécesseur jusqu’en juin 2019, le financier libano-suisse Philippe, est cité dans plusieurs affaires judiciaires helvètes ». Actuellement, en plus de Washington, l’homme d’affaires est aussi visé par des enquêtes menées par les autorités mauriciennes, luxembourgeoises, suisses et françaises, pour détournement et blanchiment de ces fonds.

Mais il ne se laisse pas vaincre ! Aleksei Korotaev s’est tourné vers Hedayatollah Bakhtari Musa, auprès de qui il demande secours, pour tenter de « récupérer les dizaines de millions de dollars bloqués ». Mars 2022, Anastasiya Abramova a relié les Emirats, où elle a déposé une plainte contre ADSS via l’une de ses sociétés, Union Offshore, ayant des traits avec les îles Marshall. Mais pour les enquêteurs, « l’Ukrainienne est désormais considérée comme le “front” de son époux et de son associé ».

En dépit des multiples bâtons dans les roues de l’homme d’affaires, il a pris en mai 2016, l’initiative de créer la Nchi Private and Investment Bank à Djibouti, avec le Français Stéphane Cherif, établi à Dubaï et un de ses partenaires en affaires d’il y a plusieurs années. Mais à Djibouti, cette aventure financière n’a même pas su totalisé une année. Parce que quelques mois après l’implantation de son entreprise, l’homme d’affaires s’est fait arrêté février 2017, à l’aéroport de Dubaï, « puis condamné à trois ans de prison en première instance pour avoir fait un chèque sans provision de 18 millions d’euros à Helin International, qui s’est tourné vers la justice pour récupérer ses fonds. Il a été libéré au bout de quelques mois », confie une source.

Mais il ne sera pas le seul à subir la rigueur des enquêtes, car  après lui, l’ ancien officier du renseignement extérieur russe (SVR) Père Korotaev a aussi été visé.  Après avoir été sous la protection diplomatique russe les années 1990 en Suisse, Korotaev est dans « le viseur des enquêteurs, notamment américains : il est suspecté d’avoir utilisé les circuits financiers mis au point par son fils et ses associés, à commencer par l’éphémère Nchi Bank de Djibouti, mais aussi PKP à Maurice, puis l’Alpari Bank de Kiev, dont les serveurs sont passés au crible par les enquêteurs ukrainiens ».

Les enquêtes et gels réguliers des avoirs de certains pays à l’égard des hommes d’affaires, donne une idée que bon nombre d’Etats s’enrichissent par la ruse sur les dos de ceux qui se sacrifient nuit et jour à chercher leurs propres argents. Pourquoi attendre 30 ans pour enquêter sur les avoirs d’un homme d’affaires, pour enfin geler ses avoirs et le remettre au rabais en dépit des efforts fournis ? Qui contrôle les enquêteurs, à l’occurrence le trésor américain et les autres ? Où vont les fonds gelés à l’issu des enquêtes ? Autant de questionnements qui laissent perplexes et qui lance le débat sur la propreté des fonds qui font la richesse des Etats.

©2023-John TSONGO, LNL News   

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