Après avoir normalisé ses relations avec certains pays africains dont [Rwanda, Tchad et Maroc], Tel -Aviv continue d’étendre sa coopération sécuritaire et économique avec les pays d’Afrique de l’Ouest, ce qui est une priorité de sa diplomatie africaine.
Depuis des décennies, Israël s’efforce de gagner le soutien des nations africaines dans les grandes instances internationales et, à ce jour, il entretient des relations diplomatiques avec plus de quarante nations africaines.
Au-delà du renforcement des liens avec des alliés historiques, Tel -Aviv étend sa présence en Afrique de l’Ouest, à commencer par la Guinée-Bissau, où l’arrivée d’Umaro Sissoco Embaló en Israël a créé une « saveur particulière ».
La Guinée a maintenant normalisé les relations diplomatiques avec Israël, qui sont supervisées par l’ambassade d’Israël à Dakar. Umaro Sissoco Embaló a rompu ses propres liens avec les partisans historiques de la cause palestinienne, à la suite de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de son ” M. Afrique “, Béchir Saleh.
En plus de poursuivre sa politique actuelle d’ouverture aux pays à majorité musulmane du nord-ouest, Israël se tourne également vers la région du Sahel, en particulier le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie. Pour se rapprocher de Ouagadougou, Tel -Aviv compte sur le consul du Burkina Faso en Israël, Eitan Israely. Bamako est à l’ordre du jour des autorités israéliennes depuis 2019, et des négociations pour une normalisation pleine et entière des relations sont en cours.
La junte dirigée par Assimi Goïta a récemment réitéré sa volonté d’établir une ambassade en Israël et d’avoir accès à du matériel militaire. Enfin, la diplomatie israélienne, qui a entretenu des relations avec la Mauritanie entre 1999 et 2009, entend les reprendre afin de renforcer sa présence dans la région.
Le regard en Afrique Centrale
En Afrique centrale, Benjamin Netanyahu veut renforcer ses liens déjà forts avec les principales capitales de la région. Iddo Moed, le numéro deux du bureau Afrique du ministère israélien des Affaires étrangères, est arrivé à Kinshasa le 1er février. Le but de la visite est de remettre une lettre signée par le Premier ministre israélien à Félix Tshilombo.
Dans la lettre, Netanyahu a remercié le président congolais d’avoir voté contre la résolution du 30 décembre présentée par le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad Al-Maliki à l’Assemblée générale des Nations Unies. Le texte demandait à la Cour internationale de justice (CIJ) de statuer sur l’égalité de l’occupation israélienne.
À LIRE : LE PARTAGE DE L’AFRIQUE ENTRE LA CHINE, LA RUSSIE ET LES ETATS-UNIS
Le Premier ministre israélien a également appelé au « renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays » dans sa lettre. Kinshasa avait annoncé l’ouverture d’une ambassade à Tel -Aviv et d’un bureau économique à Jérusalem en 2020. En réponse à cette lettre, Félix Tshisekedi a fait savoir à Iddo Moed qu’il attendait un soutien plus fort de l’État hébreu face au président rwandais Paul Kagame, accusé de soutenir le mouvement terroriste rebelle M23 dans l’Est de la RDC.
Une doléance sur laquelle Tel-Aviv devrait largement temporiser : le Rwanda, avec l’Ouganda et le Kenya, est l’allié le plus important d’Israël en Afrique de l’Est, notamment en termes de sécurité.
Iddo Moed est retourné au Cameroun, autre allié « historique » de l’Etat hébreu, où il a rencontré Félix Mbayu, le ministre délégué chargé de la coopération avec le Commonwealth, à la suite de la RDC.
Au même moment, un autre dirigeant d’Afrique centrale est arrivé à Tel -Aviv : le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby. Depuis le début de l’année 2019, N’Djamena et Tel -Aviv ont renoué des liens, notamment sur le front militaire.
Certaines forces d’élites tchadiennes sont ainsi équipées de fusils d’assaut « IWI Galil ACE » fabriqués par « Israel Weapon Industries (IWI) ». Lors de ce dernier déplacement, le 1er février, le Tchad a ouvert son ambassade à Tel-Aviv en présence de Mahamat Idriss Déby et de Benjamin Netanyahu.
N’Djamena n’a pas encore décidé du profil du prochain ambassadeur, mais Outman Mahamat, un diplomate, était en route pour Tel-Aviv. Il pourrait gérer les opérations quotidiennes en attendant qu’une équipe est formée sur place.
Israël tient toujours à maintenir son influence au Soudan, voisin du Tchad. Et, à travers ses services de renseignement, il entretient des relations anciennes et privilégiées avec le pouvoir militaire d’Omar el-Béchir.
Dans le même temps, Israël maintient des contacts avec le président de l’Autorité de transition, Abdel Fattah al-Burhan. Le 3 février, il a reçu le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, lors d’une visite officielle à Khartoum.
Ronen Levy, qui a l’entière confiance de Benjamin Netanyahu, est au centre d’une initiative diplomatique africaine qui vise à étendre sur le continent une influence et une projection illimitées.
À LIRE AUSSI : LES USA NE PEUVENT PLUS TIRER TOUS LES PENALTIES POUR L’AFRIQUE
©2023- Didier Amani SANGARA NTALE, Leo Njo Leo News