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Friday, September 27, 2024

Justice : l’opposant ougandais Bobi Wine en appelle à la CPI face aux délits judiciaires

Face aux tortures et aux crimes contre l’humanité en Ouganda, le chef de fil de l’opposition Robert Kyagulanyi Ssentamu dit Bobi Wine en appelle à l’implication de la Cour pénale internationale (CPI). Depuis 2021, cet artiste musicien de 39 ans a déposé une plainte à la Cour pénale internationale afin de demander à, cette juridiction internationale d’enquêter sur des meurtres, actes de torture et autres abus commis dans le pays sous le règne de Yoweri Museveni, 76 ans, au pouvoir depuis 1986. Deux ans après, dans le supplément de sa plainte ; il accuse la justice ougandaise d’être au service du pouvoir en place.

La léthargie face aux crimes

C’est l’un des grands points contenus dans la plainte de ce dernier déposé par son avocat conseil Bruce Afran de nationalité américaine. Dans son mémoire de plus de 200 pages ; le conseil de Bobi Wine justifie sa plainte par « la léthargie de la justice ougandaises face aux crimes ». Il estime que le gouvernement est incapable de poursuivre les criminels impliqués dans les tortures et autres exactions à travers le pays.

L’argumentaire pointe notamment l’absence d’existence juridique du Spécial forces command (SFC), l’unité d’élite de l’armée qu’a commandée pendant plusieurs années le général Muhoozi Kainerugaba, fils du chef de l’Etat et son potentiel successeur en 2026. Des poursuites  contre cette force armée spéciale piétinent et les responsables de cette armée ne répondent toujours pas de leurs actes malgré des actes de tortures perpétrés entre l’année 2020-2021. En octobre 2020, lors des manifestations, l’équipe de Bobi Wine a réprimée fait étant de plus de 20 civils. Face à cette situation, le chef de l’Etat Yoweri Kaguta Museveni avait promis réparation aux familles des victimes ; chose qui n’est pas faite jusque-là.

Lire aussi : Plainte à la CPI contre Muhoozi et Museveni, le duo est-il à la fin de l’aventure politique au pays ?  

Des accusations contre l’armée

L’opposition a, dans sa plainte accusée aussi l’armée d’avoir détourné de son usage la cour martiale, un dispositif normalement réservé aux militaires, pour prolonger la détention de suspects civils. Les forces de sécurité ougandaises sont décrites comme ayant pris part “de manière interchangeable” et “souvent conjointe” à des “enlèvements” en amont de la présidentielle de janvier 2021. Il y a eu ensuite l’arrestation de l’opposant qui a également été soumis à des tortures sévères. Ce qui a été à la base de la mort de plus de 100 personnes mais le gouvernement ougandais avait parlé de 54 décès dans des manifestations pour exiger la libération de ce dernier.  Dans le document déposé à la CPI qui s’en prend même à la structure du pouvoir judiciaire, des nombreux témoins parlent de la vente illégale des matériels de l’armée.

Plusieurs d’entre eux ont été même arrêtés et transférés dans des prisons populaires dans les périphéries de Kampala. Selon ce document, il n’existe pas de pouvoir judiciaire en Ouganda, car étant incorporé directement à l’exécutif. Les avocats de l’opposant  dénoncent notamment le pouvoir constitutionnel du chef de l’Etat de destituer des juges sur simple recommandation du gouvernement et sur la base de motifs “vagues”, tels que “l’incompétence”, de “mauvais comportements ou mauvaise conduite”.  L’équipe de ce chef de fil de l’opposition, estime que Museveni et son fils devraient répondre de leurs actes dans la répression violente des manifestants lors de cette manifestation de l’opposition d’il y a deux ans. Le rôle de la police dans les affaires politiques est aussi pointé du doigt par l’équipe juridique de l’opposant. En 2017, des agents de police avaient fait irruption au parlement alors que l’Assemblée nationale ougandaise s’apprêtait à voter une mesure permettant à Yoweri Museveni,  de se présenter pour un sixième mandat en 2021.

Les proches de Museveni ne sont pas épargnés

Dans sa plainte à la Cour pénale internationale, le principal opposant ougandais et candidat malheureux à la précédente élection présidentielle ; les sécurocrates de Museveni ne sont pas du reste. Une liste de 26 responsables gouvernementaux sont aussi accusés de crimes contre l’humanité perpétrés dans le pays sous la responsabilité du chef de l’Etat et de son fils ainé. Ils sont cités dans la plainte à double titre : tout d’abord accusés d’avoir pris part à des violences extrajudiciaires, mais aussi de n’avoir rien entrepris pour empêcher leurs forces de les commettre.

Lire : En Ouganda, Washington appui l’opposition pour faire face à Yoweri Museveni

Frank Mwesigwa, commandant de la police à Kampala ; Abel Kandiho actuel chef d’état-major ; le général-major Don William Nabassa, du directeur de renseignement militaire James Birungi et celui du renseignement criminel Chris Serunjogi Ddamulira,… qui sont nommément cités dans cette plainte.   Avant les élections de janvier 2020, ces proches de Museveni ont été auteur des tortures à l’égard des opposants ; ce qui a poussé l’opposition d’ajouter leurs noms dans le document complétant la plainte déposée à la CPI en 2021 par les avocats de Bobi Wine.  

Des poursuites doivent être ouvertes contre ces officiels ougandais accusé de collaborer avec le gouvernement dans la commission de ces crimes odieux, précisent les avocats de l’opposant Wine dans leur plainte déposée devant la Cour pénale. D’autres massacres d’avant élections, notamment le massacre de Kasese en 2016 sont aussi mis à la charge de ces sécurocrates par les avocats de l’opposant. Au cours de ces massacres ; l’armée ougandaise aurait massacrée plusieurs milliers des personnes et plusieurs partisans du Roi Rwenzururu ; dans la région ouest de l’Ouganda précisément à Kasese

©2023-Paulin AGANZE, LNL NEWS

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