Le Kenya devient petit à petit la plaque tournante de l’exportation du bois « Afzelia african », une espèce protégée retrouvée en grande partie en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud. Les commerçants de l’Asie du sud-est poussent leurs collègues africains du Kenya d’exporter cette espèce menacée dont l’exploitation est conditionnée par un permis.
Depuis quelques semaines, plusieurs entreprises vietnamiennes du secteur des bois, comme Nam Chau Trading et Vietnam MDH Wood incitent les petits commerçants kenyans à demander des permis d’exportation pour leur vendre ce type de bois, peu présent au Kenya.
Afzelia africana est un bois qui aiguise les appétits des géants du secteur de la construction, aux Etats-Unis et en Asie du Sud-Est. Or, l’Afrique centrale et de l’Est en regorge, et le Kenya apparaît comme un potentiel port d’exportation pour les importateurs asiatiques.
Depuis le mois de février, l’exploitation de cette espèce et toutes ses sous-espèces fait l’objet de « régulations spécifiques », suite aux décision issues de la réunion annuelle de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) à Panama, en novembre 2022.
Des cadres informels pour contourner la régulation de février
Depuis l’entrée en vigueur en février 2023 de la régulation de l’exploitation de ce bois, les potentiels exportateurs dont Hong Kong et Venezuela tentent de faire des négociations en coulisses avec les commerçants kényans pour avoir cette espèce de manière informelle possible et déjouer ainsi le volonté de CITES qui veut que tout exploitant possédé par avance un permis d’exploitation au préalable.
La lenteur des négociations avec les autorités fait cependant craindre aux commerçants de voir la Tanzanie s’imposer comme un port d’exportation alternatif après une série des discussions concernent le premier stock de bois attendu en provenance du Soudan du Sud enclavé, qui doit passer par les ports kenyans pour être exporter chez les demandeurs.
Le Kenya veut profiter de sa position pour écouler les bois
Pourtant considéré comme étant un pays n’ayant pas l’Afzelia africana, le Kenya, via le port de Mombasa (considéré comme premier port d’Afrique) veut profiter de sa position de sortie sur l’océan Indien pour écouler facilement les bois. Très présent en Ouganda où sa commercialisation est frappée d’interdiction, ce bois est beaucoup plus apprécié pour sa résistance à longue durée devant l’humidité.
©2023- Paulin AGANZE, LNL News