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Friday, September 27, 2024

Kenya : L’année 1 de Ruto, une stratégie de politique de vengeance

Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, le nouveau président kenyan mène une politique des affaires qui consiste à désactiver les anciens réseaux politique et commerciales tout en activant ou en tissant les siens et n’a pas tardé à s’attaquer aux dynasties politiques de ses prédécesseurs. Ruto est une épine aux anciennes familles présidentielles et les businessmen du Kenya. Il applique une « politique de double vengeance » et a commencé par le « châtiment politique pour récompenser ses alliés ».

Et pour des compromis politique, le président kenyan s’appuie sur les anciens proches des familles présidentielles sortantes dont : Onesmus Kimani Ngunjiri (à un poste clé au sein du ministère des affaires foncières – la politique foncière qui inquiète de petits et grands propriétaires dans la région ouest du Kenya) ; Joshua Kulei qui facilite la communication médiatique. Pour sa communication, Ruto s’est rapproché de plusieurs patrons de presse pour gagner son influence au sein d’une sphère médiatique qu’il considérait comme hostile avant son élection. Pour le contrôle de la Chambre nationale de commerce et d’industrie, David Langat a été nommé à la tête de la Chambre pour replacer Richard Ngatia. Et, Cleophas Malala, secrétaire général du parti UDA (United Democratic Alliance), parti politique de Ruto, contrôle le gouvernement – le premier ministre bis du président et obtient des ralliements de plusieurs poids politiques de l’ouest du Kenya.

À l’approche du départ à la retraite des principaux hauts gradés promus par le président sortant Uhuru Kenyatta, le nouveau président a procédé au renouvèlement de l’état-major du pays.

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Et pour prendre les rênes de la Banque centrale et soigner ses alliances politiques, Ruto a limogé Patrick Njorage et a nommé son proche Joshua Oigara pour le contrôle de l’institution.

Infrastructures

Dans le secteur du café, les anciens acolytes de l’administration Kenyatta ont réussi à négocier avec le nouveau pouvoir pour rester en place et mener à bien sa mission au lieu de se retrouver au chômage.

Dans le duel Kenyatta-Ruto, par le souci du contrôle de la production du thé, première source d’exportation du Kenya ; William Ruto a négocié avec Kanyago pour reprendre le contrôle de la plateforme, dont dépendent les petits producteurs pour transformer et vendre environ 60% du thé cultivé au Kenya. Kanyago a été limogé en juin 2021 par l’ancien ministre de l’agriculture Peter Munya accusé et son équipe de conflits d’intérêts, d’avoir des parts dans une entreprise de courtage liée à la KTDA (Kenya Tea Development Authority).

Ruto a su prendre le dessus en débauchant d’anciens opposants pour reprendre en main les chantiers d’infrastructures.

Le nouveau président s’est également engagé à briser l’empire économique de la famille d’Uhuru Kenyatta.  Il a pris le contrôle du secteur laitier de Brookside Dairy, qui a connu une croissance rapide au cours des dix dernières années.

Pour le business de la viande qui était sous la tutelle du ministère de la défense, Ruto s’apprête à transférer le « Kenya Meat Commission », qui supervise les achats de viande aux éleveurs, sous la coupe des ministères de l’agriculture et des finances.

Et dans les grandes manœuvres des businessmen, plusieurs financiers de clan de Kenyatta et Odinga, se tournent vers le nouveau chef de l’Etat William Ruto dans l’espoir de protéger leurs empires.

Le clan Joho dans le viseur de Ruto

Pour payer le prix de son soutien au candidat défait à l’élection présidentielle, Raila Odinga, le président Ruto a décidé, en toute discrétion de mettre fin au monopole dont bénéficiait la société Autoport Freight Terminals, détenu par la famille d’Ali Hassan Joho, l’ex-gouverneur de Mombassa.

Et face à l’argent de Moi, le président Ruto tente d’affaiblir le clan Moi par l’intermédiaire de l’un de ses pivots commerciaux, Joshua Kulei. Ce dernier était le secrétaire personnel de Daniel arap Moi, gestionnaire de fortune et facilitateur d’investissements dans divers secteurs, notamment l’énergie, le tourisme, les médias et les transports. Aujourd’hui, il entretient une relation distante avec les enfants de l’ancien président et gère son propre fonds d’investissement, Sovereign Group, qui possède au moins 30 millions de dollars d’actifs, selon des documents de 2011.

Joshua Kulei a aidé à financer la dernière campagne de Ruto. Il négocie actuellement la vente de sa participation dans le Standard Media Group, qui détient le deuxième journal du pays, The Standard. Il détient 11 % de la société via l’une de ses filiales, Trade World Kenya, contre 70 % pour les Moi via ma holding, SNG Holdings, qui est enregistrée au Royaume-Uni.

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Les actions de Kulei sont stratégiques pour le président, qui n’a pas le soutien d’un grand journal. Le Standard a été puni par William Ruto, qui a coupé la publicité des agences publiques dans une presse qu’il considérait comme hostile. Le quotidien, contraint par un grand projet social, est un levier d’influence pour Moi que William Ruto doit neutraliser ou acheter. La famille, se préparant à un combat et à la possibilité d’une agression judiciaire, a travaillé avec ses avocats pour mettre son empire économique au pas. Encore une fois, le foncier est au centre de la bataille, avec environ 50 millions de dollars de terres détenues par les Moi contestées devant les juges.

Energies

Les comptes des producteurs indépendants d’électricité, dont les tarifs ont explosé en 2022, sont épluchés par la coalition au pouvoir derrière Ruto.  Le but du gouvernement Ruto est de créer des liens potentiels entre les entreprises privées et l’ancienne administration d’Uhuru Kenyatta.

En ce qui concerne la loi sur les finances, le président kenyan souhaite maintenir une relation amicale avec les donateurs internationaux qui financent les initiatives gouvernementales.  En conséquence, il est réticent à modifier sa loi de finances, qui prévoit de nombreuses augmentations d’impôts.

©2023-Didier Amani SANGARA, LNL News

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