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Friday, September 27, 2024

LA CHINE S’ACTIVE DANS LA LUTTE ACHARNÉE DES MINERAIS EN AFRIQUE

Sur le flanc de la truie : Chine. Aux tétines de la truie : dirigeants africains. Dessin de Gado, Kenya.

La Chine poursuit ses investissements miniers en Afrique. Pékin a investi depuis 2005 jusqu’en 2017 au moins 58 milliards de dollars dans les secteurs minier et énergétique en Afrique subsaharienne, selon l’Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA).

La course au lithium activée

Assoiffé d’avoir le monopole dans l’exploitation minière sur le continent Africain, Pékin a aussi plusieurs longueurs d’avance dans l’investissement de lithium africain comme c’est le cas pour le secteur de cobalt et du cuivre où il reste dominant sur le continent africain.

Cette manière première qui contribue à la fabrication des batteries est actuellement convoitée par des grandes puissances. En 2035, les ventes de véhicules thermiques ne seront plus autorisées sur le continent, au profit des véhicules électriques. Qui représentent une demande gigantesque en métaux. Côté américain, le président Joe Biden a également réservé aux véhicules électriques une place de choix dans son Inflation Reduction Act. Malgré des relations toujours tièdes, le département d’État a signé avec la RDC, en décembre 2022, un accord de partenariat dévolu aux batteries  – le plus grand producteur de cobalt au monde –, et la Zambie, plus grand producteur de cuivre du continent.

D’ici 2050, les recherches prouvent que le besoin du lithium pourra être multiplié par 57. La commission européenne estime que si l’accent est mis sur les accords commerciaux en Amérique latine, « les partenariats stratégiques avec des pays disposant d’importantes réserves » le sont tout autant. Et l’Afrique en fait bien partie.

En mars dernier, le géant chinois Huyaou Cobalt a ainsi investi à son tour 2,5 millions de dollars australiens dans le projet d’Askari Metals, un minier basé en Australie faisant de ce pays le plus grand producteur de cette matière première devant le Chili.

Un enjeu stratégique entre la Chine et l’UE

L’intérêt pour le lithium africain est l’un des composants essentiels des batteries électriques s’inscrit donc dans la continuité logique de la stratégie de Pékin. Les derniers projets de lithium se situent autour de la localité d’Uis, dans la région d’Erongo en Namibie, autrefois affectée à l’étain. L’activité minière est aujourd’hui relancée dans ce contexte de boom de la demande en lithium.

A son tour, l’Union européenne (UE) à travers l’Australie préfère bousculer le monopole chinois dans ce business minière. Consciente que la réouverture des mines en Europe ne suffira pas à réussir sa transition décarbonée, et bousculée par son sevrage de gaz russe, l’UE prévoit dans son texte des partenariats variés visant à « réduire ses dépendances actuelles à l’égard d’un seul ou de quelques pays ».

L’Afrique, un champ des batailles

Les États unis et l’union européenne s’activent aussi à leur manière pour renouer des relations avec les pays africains pour poursuivre les échanges miniers avec eux. L’administration Biden a tenue plusieurs visites officielles sur le berceau de l’humanité pour des probables partenariats. C’est le cas di coordinateur spécial des États Unis pour les affaires  énergétiques Amos Hochstein, qui s’est rendu en Afrique du Sud en février, lors du Mining Indaba où était présent plusieurs présidents et chefs d’états africains, notamment le congolais Félix Tshisekedi.

La République démocratique du Congo à travers la Générale des mines (GECAMINES) compte exploiter les opportunités ouvertes par le lithium, ayant déjà amorcé une campagne d’exploration. La mine de Manono, située dans la province du Tanganyika, dans le sud-est du pays, et renfermant selon les estimations 400 millions de t de minerais, est, elle, pour l’instant suspendue. L’australien AVZ Minerals – détenant 75 % du projet – et le chinois Zijin Mining sont empêtrés depuis des mois dans un conflit juridique, après que l’entreprise publique congolaise, la Cominière, a cédé 15 % à ce dernier, sur ses 25 % détenus dans le projet. Une procédure d’arbitrage est en cours devant la Chambre de commerce internationale de Paris.

La France quant à elle n’a pas manqué d’afficher son intérêt sur les affaires. En mars dernier, le patron de l’Élysée Emmanuel Macron s’est rendu à Kinshasa, dans la capitale congolaise. Au cours de son bref séjour, le Bureau national des ressources géologiques et minières (BRGM) avait conclu à cette occasion un partenariat afin de participer à l’exploration du sous-sol congolais.

Actuellement, un grand défis dernière cette course européenne est que la Chine détient à elle seule un pourcentage élevé des industries de raffinerie de lithium.

©2023 – Paulin AGANZE, LNL News

>> Lire Aussi : LE PARTAGE DE L’AFRIQUE ENTRE LA CHINE, LA RUSSIE ET LES ETATS-UNIS

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