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Friday, September 27, 2024

La démocratie est-elle la panacée de la gouvernance ?

Faut-il se méfier de la démocratie pour construire une Afrique émergente ? Quel genre de gouvernance l’Afrique doit-elle mettre en place pour s’affirmer ? Le problème de l’Afrique est-il la démocratie ou le manque de vision de ses dirigeants ?

Chacun peut poser des questions qui lui viennent à l’esprit s’il veut établir un parallélisme entre la non émergence de l’Afrique et le modèle de gouvernance pratiqué sur le continent.

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Mais qu’en dire pour répondre ?

La conception de la démocratie est une question loin de faire une unanimité dans l’opinion. Dès lors que les enjeux mondiaux se dessinent, il s’aperçoit le plus souvent que la démocratie est un modèle occidental imposé en Afrique pour contrôler les esprits Africains. Elle est ainsi pour plusieurs, une arme occidentale sur fond de laquelle l’occident place le continent dans une forme de néocolonialisme à outrance.

Une étude menée à ce sujet par la fondation sud-africaine Ichikowitz dans une quinzaine de pays du continent, il s’aperçoit que « les jeunes Africains rejettent la démocratie à l’occidentale sans pour autant vouloir trop s’en éloigner. Ils espèrent pour le continent un modèle de gouvernance qui respecterait ses propres systèmes et institutions pour se développer – une révolution intellectuelle ».

Ce sont des idées qui semblent emboiter les pas à celles du chercheur et historien congolais Didier Amani SANGARA NTALE. Analyste avéré, ce chercheur opte lui, pour une démocratie consensuelle, et écarte le modèle textuel de la démocratie occidentale.

Visiblement, du fait que le plus souvent pour chercher à évaluer le degré de développement des pays africains, l’occident a toujours tendance à évoquer des concepts tels que : recul démocratique, non-respect des droits de l’homme, est autant clair que la démocratie est une arme occidentale en Afrique.

Du forum de Grand-Bassam, en Côte-d’Ivoire vécu entre le 9 et le 11 juillet dernier, la convergence d’idées a été telle que : « le pire des systèmes à l’exception de tous les autres ».

Mais pour le philosophe français Jean-Luc Nancy, « la démocratie est devenue un cas exemplaire d’insignifiance : à force de représenter le tout de la politique vertueuse et l’unique façon d’assurer le bien commun, le mot a fini par résorber et par dissoudre tout caractère problématique, toute possibilité d’interrogation ou de mise en question. Subsistent tout juste quelques discussions marginales sur des différences entre divers systèmes ou diverses sensibilités démocratiques ». Ce qui étonne à première vue est que cette « insignifiance » frappe si peu d’analystes africains, lesquels entonnent le catéchisme démocratique dès qu’ils en ont l’occasion, avec une ferveur sans cesse renouvelée ».

Mais la démocratie est-elle la panacée de la gouvernance ?

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Loin de là ! « On ne fera vérité au monde où nous vivons qu’en laissant de côté le mot « démocratie”, en prenant le risque de n’être pas un démocrate, et donc d’être réellement mal vu par « tout le monde ». Car “tout le monde”, chez nous, ne se dit qu’à partir de l’emblème. Donc, “tout le monde” est démocrate. » Rétorque le dramaturge et philosophe Alain Badiou.

« J’aime à fond la liberté, le respect des droits, mais non la démocratie, » analyse pour sa part, Wolfgang Schäuble, l’ancien ministre des Finances de la très démocratique Allemagne.

Notre question a également posé la fondation sud-africaine Ichikowitz à certains jeunes Africains, pour se rendre compte du type de régime politique qui puisse être le mieux aux intérêts du continent.

De cette étude, il ressort que 53 % des sondés estiment que « la démocratie à l’occidentale ne convient pas au contexte africain.  Pour 39 % des sondés, la réplique du modèle démocratique occidental est la voie du salut. Mais près de 74 % des jeunes gens interrogés s’accordent sur l’idée que « la démocratie est préférable à toute autre forme de gouvernement et devrait être recherchée ».

Mais quel modèle de gouvernance faut-il pour l’Afrique ?

« Les pays Africains devront concevoir leurs propres systèmes et institutions démocratiques pour se développer », soutient la fondation sud-africaine Ichikowitz. Ce faisant, « l’important, pour l’Afrique, est de réfléchir, librement, vigoureusement, à son organisation propre », soutient également Badiou.  Et pour l’Afrique, il faut une « révolution intellectuelle pour enfin penser nos maux, concevoir nos solutions, défendre notre vision du monde ».

Lire aussi : https://leonjoleo.com/democratie-une-feuille-de-route-strategique-pour-linstallation-des-gouvernements-artificiels-et-corrompus-en-afrique/

Cela veut dire, que nulle part au monde, il n’existe pas de modèle unique. Car chaque Etat a sa civilisation. Un argument qui donne à nombreux africains, la conviction telle qu’il faut « se libérer de l’influence occidentale qui pèse sur la vie intellectuelle africaine, non pas nécessairement pour voguer vers des cieux asiatiques, mais pour penser par nous-mêmes, en fonction de nos aspirations ».

2023-John TSONGO, LNL News

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